carreaux humides
traces de pluie à l'aube
guerre intérieure
guerre à tous, à moi
même
se rencogner, attendre
petit sourire
du ciel entre les branches
bleu s'élargissant
détendre le visage
sur les épaules serrées
et puis vaquer,
maladroitement, un peu, obstinée, lentement
et puis le plaisir de
trouver une petite sélection des fichaises, du
journal du rat:
jour
_ trouvé la cuillère : chercher la tasse, imaginer le morceau de
sucre qui va avec
nuit
_ se creuser une fosse, y passer le temps nécessaire à apprendre
le noir, ses nuances, et se remémorer le temps de la lumière avec
plus d’acuité, le manque a rempli ma ratière
des
todo-listes dans le
journalier de leur auteur, Christine Jeanney
http://christinejeanney.net/spip.php?article1221
le
plaisir de vaguer un peu dans ombres de Chine le
gros et beau recueil de poèmes chinois traduits (et choisis) par
André Markowicz, passant au hasard, parmi les plus courts, pour un
premier contact de Lu Zhaolin (634-684)
chanson
de la neige
qui
tombe
Chevaux
nomades pendant trois automnes
Sur
la passe infinie paix des nuages
La
neige est sombre – sable des Tartares
Le
glace brille – lune de Chine
Les
portes de la ville sont d'argent
Le
Mur protège la Coté de jade
Tombées
comme des feuilles les bannières
Le
Fils du Ciel n'entendra pas un nom.
à Li Po (701-761)
chanson
du lac Ch'Tu-Pu
Blancs
les cheveux longs de trente mille toises
C'est
qu'ils ont la longueur de la tristesse
Face
au miroir brillant on s'interroge :
Ce
givre d'automne, d'où vient-il ?
ou, par exemple, Li Shang-Yin (812-858)
Le
saule
Printemps
la fièvre des milliers de feuilles
Branches
sans fin qui font tanguer l'aurore.
Le
saule est-il ou non doué d'amour ?
Ce
qui est sûr c'est qu'il danse sans cesse.
Papillons blancs dans les duvets du vent
Papillons blancs dans les duvets du vent
Orioles
jaunes dans les branches souples.
D'une
beauté à ruiner un empire
Qui
donc ne chanterait que les sourcils !
plaisir enfin, de partir en début de soirée vers le
théâtre du Chêne noir pour écouter les Poème d'exil, dits
et chantés par Aïni Iften et Serge Barbuscia (bandonéon : Yvonne
Hahn), textes de Brecht évoquant son périple du Danemark en
Finlande et enfin aux Etats Unis, poèmes, chansons, anecdotes,
témoignages, avec des musiques de Kurt Wiell et Astor Piazzola,
traduits et mis en scène par Serge Barbuscia
plaisir
anticipé de découvrir une facette de Brecht plus intime, plaisir de
lire sur le programme que le choix du bandonéon vient de la parenté
de destin, instrument né en Allemagne (ne savais pas) et parti
trouver un nouveau pays, de lire Promu au noble
titre d'artiste dégénéré,
Brecht se prête volontiers au jeu du
faux naïf auquel il donne le nomde Monsieur Keuner – un
monsieur tout le monde incapable de penser comme tout le monde.
L'aspect clownesque que revêt malgré lui l'artiste exilé constitue
le fil rouge de ce spectacle.Plaisir
un peu déçu, malgré la voix d'Aïni Iften, malgré de belles
idées, les textes, par un manque de rythme qui surlignait un peu
trop..
retour
en maudissant silencieusement la mauvaise entente des cailloux de la
calade et des talons de mes bottes.
9 commentaires:
"La mauvaise entente des cailloux de la calade et des talons de mes bottes..." Pour ça, aussi!
ma faute.. d'habitude quand je sais que je vais passer par la rue Peyrolerie je prends des chaussures plates (j'y passe aussi sans l'avoir prévu à l'avance mais là suis pas coupable)
Sur la vidéo, un faux-air de Léo Ferré...
Mais le ciel toujours console (au son du bandonéon).
il a en effet un faux air de Ferré, et il est extrêmement sympathique (le croise souvent, l'ai entendu dans des lectures… et m'en veux de ne pas aller dans son théâtre - du coup petite déception, sais pas si c'était moi ou lui mais j'attendais un peu plus de force)
passante: chants et ciels je retiens
Parfois
sans vent
la neige tombe
avec tant de délicatesse
bienheureusement ici non
du moins rarement
je déteste la neige en vrai - juste en image
Je voulais parler de la beauté musicale de la phrase... Et dire que c'est aussi pour cela que je viens me nourrir de votre lecture chaque jour...
oh merci !
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