Le mistral dormait ce
matin,
sur la cour le ciel était
glorieusement débarrassé, simplement barré par le souvenir d'un vol
Ai balayé rapidement la
cour, avant que le vent recommence sont jeu : vider la pelle aussi
vite que la remplis... ai salué le second bouton miraculeux de l'un
des courageux rosiers, ai pensé, zut, tant pis pour l'austérité
nécessaire, vais me financer l'achat de celui qui sera sélectionné
par Altarosa
Le vent s'est réveillé,
en presque mineur, comme une chanson de fort adolescent, et l'aimable
baleine à pois (je dis que c'est une baleine, ayant volé son image
en passant devant Ducastel, je n'ai pu interroger l'auteur Pascal
Lionnet) pouvait, en sa folle fantaisie, voler lentement dans cet
autre ciel bleu sans être trop secouée, ni emporter, arracher du
sol, les petits êtres qui tentaient de la guider vers la mer –
elle se contentait de leur sourire malicieusement en poursuivant son
saut surréaliste.
Suis restée dans le
quartier, ai jugé que point n'était encore indispensable de
batailler avec housses de vêtures de coton et tissus légers.. ai eu
des idées de textes ou autres, ai ébauché, plus ou moins, divers
bidules, ai envoyé un très court ce serait au grand Cosaque
et reprend un de ceux qu'il a publiés https://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait –
54 – la sève
Ce serait, juste avant de
parvenir à la troupe des platanes survivants dans leur belle
maturité, la svelte stature du premier des jeunes arbres qui ont
remplacé depuis plus d'un an leurs frères victimes de maladie et
d'un soin radical.
Ce seraient son élan vers
la lumière, son squelette dessinant une flèche, plaqués par les
yeux, ou l'appareil, d'une admiratrice, sur la poussée calme, la
montée capricieuse des aînés.
nos frères
aînés
troncs
puissants, bras modelés
par lumière
et vent
Ce serait ce moment où
l'hiver se fait vieux, juste avant que les premiers bourgeons se
dessinent, quand la vie s'éveille, prend son élan, dans le bois.
Ce serait ce moment où la
douceur d'une fin de journée laisse un goût d'espoir s'étirant, où
l'air semble chanter.
nous
adolescents
tous drets,
minces et solides
l'élan vers
le ciel
Ce serait la
perspective abrégée qui grandirait les nouveaux venus,
transformerait leur humble déférence en une émulation, leur ferait
espérer une rivalité future.
Ce serait
l'image de la sève se ruant, l'idée du printemps proche dans la
tendresse d'une fin d'après-midi, une suavité de bleu annonçant
les soirées sans fin.
7 commentaires:
"suavité de bleu"... ce serait une observation parmi d'autres justes.
sais pas pourquoi blogger avait mis ce très juste commentaire dans les spams
Cette sève indomptable qui ... pourtant fait abandonner les " vêtures" d'hiver en un élan souvent regrettable!
comme il s'agit de descendre (sur la pointe de mes pieds perchés sur une chaise) de lourdes housses bien au dessus de ma tête, de repasser leur contenant , ranger les trucs abandonnés et remonter encore un peu plus lourdes les housses, mon élan n'st pas excessivement fort et irrésistible :-)
il faut vraiment que je me mette à crever de chaud !
Grave ...ne pas basculer dans cet équilibre precaire
Le mistral aurait-il fait une surprenante queue de poisson et menacé l'équilibre des choses ?
l'hiver se fait vieux...ici le printemps est naissant
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