Nerveuse, stupidement
nerveuse, pleine de craintes minuscules autant qu'idiotes, était
Brigetoun au matin. Ai découvert brusquement que, pour ces cinq
heures - de treize à dix huit heures - de pré-ouverture de la
location pour le festival d'Avignon (du moins pour la plupart des
spectacles) en deux lieux avignonnais, des tickets pour fixer l'ordre
de passage des candidats-spectateurs aux guichets du cloître Saint
Louis étaient distribués à partir de 9 heures...j'ai hésité, et
puis
vers neuf heures et demie,
m'en suis allée au long de la rue Joseph Vernet, lentement, me
bagarrant contre l'idée que, de toute façon, si le choix était
plus aisé au cloître, les candidats étaient plus nombreux, et
consciente, aussi, que la réduction, quelle qu'elle soit, offerte
par la Fnac était la bienvenue,
avançais donc lentement,
me bagarrant en outre avec mon cher vieil appareil photo qui avait
brusquement décidé de me cacher ce que souhaitais cadrer, fixer, et
de m'inonder d'informations, de propositions de réglage auxquelles
ne voulais, ne souhaitais rien comprendre.
Je ne découvrais l'image
qu'une fois fixée (et donc me suis amusée à des petits tests,
jetés pour la plupart.
Suis arrivée au cloître
où flânaient quelques personnes... mais n'ai obtenu que le numéro
229, mes prédécesseurs s'étant égaillés dans la ville.. ai
trouvé une charmante jeune fille pour me débloquer mon appareil –
et quatre bonshommes aussi perplexes que moi – et m'en suis allée
avant qu'interviennent les portraitistes (ma bouille n'accueillera
pas les touristes et festivaliers en gare d'Avignon TGV)
Flâné un peu, décomposé
chaque pas, mais j'étais désespérément en avance,.. suis entrée
à la Fnac vers onze heures, personne n'attendais encore – ce que
j'ai trouvé parfaitement normal – j'ai admiré plus ou moins, très
soigneusement platoniquement, des appareils photos,
et suis montée à la
librairie pour errer un long moment, prendre quatre livres de poche
dont, parce que semé quelque part, ne sais plus quand, un nouvel
exemplaire du ravissement de Lol V.Stein, qui
m'a tenu compagnie quand, redescendant, me suis installée au début
de la troisième portion du serpent qui se constituait dans le
magasin, soigneusement cloisonné…
Il
était onze heures trente et commençait la longue attente, facilitée
par la courtoisie des petits groupes constitués par le hasard, et ce
fut fierté de rester debout, un peu gênée seulement, avec le
sourire, par les badames à pliants, et ce fut... temps qui passent
et hanches qui commencent à criailler silencieusement et puis à
partir de treize heures le long écoulement des acheteurs, pour la
plupart assez discrets dans leurs désirs pour que cela se passe
assez rapidement, même s'ils étaient un peu indécis, un peu
rouspéteurs, un peu.. et la conscience brigetounienne que, ben elle,
ça risquait de durer.
Ma
presque amie ou complice habituelle m'avait repérée, on s'est
débrouillé pour qu'elle me prenne en charge, et grâce à la liste
précise, à la règle non moins précise : trois premiers rangs et,
sauf au premier, place proche d'une allée, grâce surtout à sa
bonne volonté et son intelligence.. nous avons eu un rendement
remarquable et n'ai suscité que quelques regards irrités et
l'étonnement du responsable de l'écoulement venu comprendre
pourquoi cela durait un peu plus longtemps...
résultat
: me manquent quatre ou cinq billets (je dois encore vérifier les
deux petits tas qui m'ont été remis contre un pianotage sur la
machine à payer) dont trois parce qu'il s'agit de spectacles non
disponibles à la Fnac (musique sacrée et maison de Jean Vilar)
résultat
: crevée, vraiment, en sortant un peu après quinze heures, avais
perdue mes défenses et me suis arrêtée chez Cotelac – n'avaient
plus ma taille pour une robe un rien chérote que j'avais repérée,
me suis offert une très digne tunique pour avoir quelque chose de
neuf (à part une jupe, un jean et deux tee-shirts démarqués chez
Monoprix....
repas
rapide et puis... rien, soigneusement rien.
15 commentaires:
Chouette rien
Bonne nuit de Trèves (Allemagne)
et merci pour ton passage
Madame la trop absente (bon je respecte le choix mais me manque un choya)
et bon séjour à Trèves
Promesses de belles soirées !
espérons (mais pas que il y en a pour le jour et même deux fois pour un gros gros bout du jour)
espérons aussi que carcasse tiendra
J'imagine une pièce de théâtre où sur scène on verrait le "serpent" de la file d'attente des spectateurs du festival d'Avignon qui poireautent pendant des heures pour assister au futur spectacle qui leur renverrait alors leur propre image de patience, énervement, lassitude, acceptation de leur situation... (avec des tas de dialogues reproduits) et la fin serait l'obtention du précieux billet : rideau !
La pièce s'appellerait "Avant-scène" et serait une déconstruction de tout le système d'inscription-réservation-accès qui pourrait en décourager plus d'un(e) à s'embarquer dans ce marathon (y compris par Internet) annuel. La météo (pluie dans la salle ou soleil des projecteurs) serait à l'unisson selon les jours.
oui, Dominique
en fait ça a été un peu de deux spectacles sur les spectateurs d'Avignon avec résultat : certains aimaient bien (se laissaient aller à aimer bien) et il y avait de féroces critiques : le Festival se regarde le nombril . :-)
Tu n'es pas mauvaise au portique au cent mètres haies ! Une belle arrivée, au troisième rang, pas loin de la sortie.
majoritairement au premier rang (du moins pour les endroits où il y a des places numérotées… resteront toutes les longues attentes pour même résultat pour les autres - Brigetoun et sa carcasse aiment avoir possibilité de départ rapide et si possible pas d'êtres trop imposants devant)
Remember,festival d'Avignon,salle non climatisée,proche de l'évanouissement,spectacle gâché,programme papier agité pour ventiler.
des différences : pour moi, peu de off sauf extérieur ou vieux théâtres permanents parce que malaise par intolérance des clims… et des éventages mal dirigés des spectateurs qui en font bénéficier leurs voisins… carcasse mienne hait les clims. (le mac aussi qui les transforme en clins)
Admiratif de votre patience, rigueur, tenacité... La course aux billets me décourage bien avant le départ donc je ne suis jamais à l'arrivée!
Tu me fais revivre mon attente ( mais pour Toulon- liberté c'est pour la saison jusqu'en juin 2017) et le plaisirs d'échanger avec les voisins de galère
Adore la pièce de Théâtre " Avant Scène" de Dominique
RE RE BRAVO
mon côté mule têtue
restera à garder l'entêtement pour aller voir les spectacles dans la chaleur et la foire de l'été
Chanceuse Avignonnaise! Moi je dois attendre lundi et il arrive que certains spectacles soient déjà complets (ex: le sorelle Macaluso).
J'ai essayé de retrouver un billet dans lequel vous parliez des spectacles que vous souhaitiez voir. De quel date est ce billet? Il m'aiderait dans mes choix.
Peut-être à juillet. Je vous avais entr'aperçue l'an dernier.
Lavande, le billet
http://brigetoun.blogspot.fr/2016/05/interet-tout-personnel-pour-prevoir-ou_11.html
et à trois ou quatre trucs près, pour la partie payante, c'est de que j'ai pu obtenir
restent les lectures, ce que je n'ai pas pris, comme les rendez vous à Cecano à midi (carcasse exige un minimum de discipline, s'en sort déjà comme elle peut..) et bien entendu tout le off
plus pour les avignonnaises un minimum de ménage, le marché, etc...
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