Une tite tendance à me
prendre, sans raison, donc avec d'autant plus de force, en pitié ou
même au sérieux, combattue par petites pilules que j'avais
oubliées, par un long somme, par la vue sous le bleu, ou sous les
nuages navigant, de Ma rose (je sais c'est un peu répétitif, mais
pas assez à mon gré, ce sera sans doute l'une des quatre dont
devrai me contenter pour l'année) et la pensée de ce que
représentait réellement pour chacun des habitants les belles vidéos
d'eau en folie que contemplais..
En début de soirée, ai
brossé, avec toute l'énergie retrouvée, mes cheveux, remplacé le
jean-dans-lequel traîner par une jupe, pris le manteau d'été que
je sors une fois par an, et m'en suis allée, sous un ciel qui
hésitait entre bleu avec nuages gentils et masses menaçantes,
voir au théâtre des
halles, dans le cadre du petit festival de flamenco, Belen Maya dans
Romnia, chorégraphié par
elle-même et Israël Galvan, sur une création sonore Belen Maya
etc…
Romnia (femmes en
romano) est une célébration de l'identité gitane, sans
victimisation, mais avec un regard tantôt compassionnel, tantôt
joyeux devant l'infortune de ces femmes dont la force de survie les a
menées à une forme nouvelle d'engagement éthique et esthétique...
disait
le programme et, dans ma tentative de traduction du texte de Joaquin
Lopez Bustamente figurant sur le très beau site de la compagnie
Belen Maya http://belenmaya.com/#1
d'où provient la photo ci-dessus
Les musiques des Roms
de l'Europe de l'Est, le chant à capella d'une vieille gitane et les
sons électroniques plus actuels mènent l'artiste – qui ne croit
pas qu'il existe un «art de femmes», à sublimer et universaliser
l’ethnique et le féminin en une transformation cathartique et une
expérience initiatique pour ce voyage partagé vers sa gitanité
(hum aimerais trouver un mot
moins laid... tant pis).
Alors
en fait, un patchwork (impression qui diminue au cours du spectacle),
une série d'identités, un talent d'actrice ou de clown, du mime, de
la violence qui contamine la danse, de la sensualité, des moments où
il semble que le plaisir du corps dansant prévaut sur celui de
plaire, ou ce qui est offert c'est cette énergie, du flamenco
classique par moments assez brefs et beaux, du cynisme bonhomme dans
la sollicitation (mendiante), de la fausse gaucherie résignée, une
expression de la douleur qui passe mieux par la danse quand il s'agit
d'évoquer les déportés, tués, de la seconde guerre mondiale, ou
les stérilisations forcées et séparation des enfants, en Suisse et
ailleurs, entre 1934 et 1974, et quelques moments légèrement plus
faibles.
Saluts
et retour dans un Avignon qui s'offre, encore en mineur, un avant
goût des longues soirées de l'été.
J'avais trouvé il y a
quelques jours, et c'est ce qui m'a décidé, une vidéo présentant
Romnia
et pour mieux
connaître la danseuse, avais cueilli, dans le creux du jour, ces
autres vidéo, une soléa muy flamenco
ou «Martinete»
retenue pour Niño del Eche (pas que)
3 commentaires:
J'aime bien les "nuages gentils et messes menaçantes" (moins le flamenco)...
les "messes menaçantes" ça doit être le passé refoulé qui remontait ! bon je corrige
quant au flamenco je crains que ce ne soit pas fini… et pourtant j'ai été modérée - ai sauté la plupart des spectacles..
là ça me change les idées
merci pour chants et danses flamenco , j'adore çà.
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