matin cheminer jusqu'à la
blanchisserie avec draps sales, s'en revenir avec propres dans la
chaleur qui s'éveillait lentement, entre éblouissements et
tendresse des ombres sur les façades
saluer avec un détachement
réservé deux vagues projets pour l'après-midi et les laisser en
paix...
me dire tout de même
qu'il faudrait que je raprenne à me tenir au jour, à agir,
utilement ou non, en reprendre l'habitude parce que ne tiendrais pas
le rythme..
et puisqu'il semble qu'il
serait bien que je sorte des ce serait, en recopie un paru
chez les cosaques des frontières
https://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce seraient –
60 – des lectures
Ce serait, dans le centre,
là où passent les habitants mêlés aux troupeaux de touristes
auxquels leurs cornacs donnent liberté d'un moment, des tourniquets,
des cartes postales tapageuses, et puis, en approchant du coeur de ce
petit bosquet de fer et papier, de l'entrée dans la boutique, des
petites boites à musique sans boites et des cartes pour privilégiés
du bon goût, d'un noir et blanc qui dit l'ancien, profond mais
évoquant le sépia dans les ombres, mais avant ce serait, en
bordure, une série de grands sacs pour emporter ses souvenirs,
affichant en grands caractères des citations qui accrochent l'oeil
et, l'espace d'un instant, l'esprit.
Ce seraient, marquant une
minute, ou moins d'arrêt, pour permettre aux voitures de négocier
leur virage autour du terre-plein central, des sourires, des
perplexités, des regards revenant sur leur lecture inconsciente de
ce qu'a écrit quelque part, ou dit, Oscar Wilde – et on s'attend
toujours à ce que sous les étincelles de son esprit un rien de
profondeur, parfois de douleur, se cache – la beauté est dans
les yeux de celui qui regarde.
Ce
serait un grand ado très long, très maigre, très voûté, qui
hésiterait entre un sourire amer ou une vocation d'admirateur où
trouver justification.
Ce
serait une jeune femme qui, pleine de reconnaissance et voulant
retrouver son image, se retournerait vers les yeux de son époux..
sans rencontrer son regard perdu dans la danse des feuilles sous le
vent.. mais ce serait le jeune époux, ou compagnon, alerté par une
vibration, baissant les yeux sur elle, suivant le dernier coup d'oeil
qu'elle jette à l'inscription, se penchant, la remerciant de lui
donner sa beauté, et elle s'agacerait de la fadeur du compliment,
mais en roucoulerait intérieurement, attendrie, et lui sourirait,
sans penser à lui rendre la pareille, à le remercier, puisque, bien
sûr, lui n'aurait pas besoin d'être beau, ou cela ne suffirait pas
– d'ailleurs il ne s'attendait pas à une réponse, l'était déjà
assez loin, cherchait que faire de leur matinée.
Ce
seraient deux belles, cheveux au vent, longues jambes sur talons
démesurés, l'inattention de l'une, le sourire ironique de l'autre,
et son : «ben tiens il faut bien qu'il lui reste une consolation» –
«à qui ?» - «à celui qui regarde» – «quoi ?» - «t'as pas
vu ?» - «ah ça ? C'est idiot...»
Ce
serait une sans charme ni laideur, une de vieille solitude, qui
refuserait de s'attarder au sens possible de la phrase, d'ailleurs,
elle ne l'avait pas lue, ou pas vraiment, ou cela ne la concernait
pas, juste c'était amusant, à moins que... et puis zut !
Ce
serait deux copines, la princesse de beauté de la classe et sa
suivante et amie, la neutre, qui n'était que promesse imprécise et
endormie, celle que l'on croirait plus intelligente à cause de cette
neutralité et de son acharnement à apprendre, comprendre... la
première s'arrêterait une seconde, sourirait, se retournerait vers
sa camarade qui lirait à son tour avant de murmurer «bon, je sers à
quelque chose !» - murmure auquel répondrait un semblant de
bourrade et un «tu me voles !» - s'en iraient en riant,
sincèrement, oui sincèrement.
Ce
seraient deux petits vieux, bras dessus bras dessous. Elle, en tirant
à sa suite son vieux : «sers toi des yeux de ta mémoire» et lui
«regarder des fleurs fraiches ça n'a jamais fait de mal à
personne»
Ce
seraient.. sans doute d'autres passants, la plupart indifférents, et
de toute façon je ne serais plus là pour les observer et les
ré-inventer sans pertinence ni honte.
6 commentaires:
ce serait... cette belle virtualité de la fiction véridique, oh non Brigitte, si belle trouvaille que la vôtre " ce serait"
ça lasse
et puis, c'est vrai, c'est une facilité
Les rêves seraient-ils plus beaux que la réalité ?
Célébrons l'oisiveté et malgré la gravité du temps, sachons garder avec vous, envers et contre tout, la légèreté de la vie.
Mais vous y tenez comme à la prunelle de vos yeux...
"ce serait" une opération ophtalmologique périlleuse !
ne pas garder ses habitudes trop longtemps
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