voulais
rester tranquille, en fait ce fut ménage qui, le constatais en le
faisant, se révélait plus en retard que ne pensais, et puis
fabriquer de quoi déjeuner tôt - avec regard inquiet sur le ciel
qui se couvrait - pour pouvoir m'en aller, changée, équipée,
volonté en état - à l'heure où d'ordinaire j'émerge d'un
déjeuner rêveur pour plonger dans une sieste - vers l'animation de
la rue des Teinturiers pour aller attendre de pénétrer dans le
jardin du gymnase Saint Joseph,
afin
– envie en avais, grande – d'assister à l'adaptation par
Bérangère Vantusso et Pierre-Yves Chapalain, à la mise en scène
par la première, (sans oublier ses collaboratrices et les fabricants
– fabricantes je crois – des marionnettes), de l'Institut
Benjamenta de Robert Walser
Réflexions sur le
statut de serviteur et notation de ce qui survient à l'institut
jusqu'à son bouleversement, les écrits de Jacob sont toujours
ponctués d'un doute : se tromperait-il sur ce qu'il voit ?
L'a-t-il vécu ? L'a-t-il rêvé ? Bérangère Vantusso
approfondit ce trouble en mélangeant acteurs et marionnettes
hyperréalistes pour traverser cette histoire de maîtres et de
serviteurs, de mort et de renaissance.
La
pluie est venue, douce, et pas franchement gênante puisque le
spectacle se passait à couvert, seulement est venue aussi la débâcle
de carcasse, et j'ai remplacé pantalon par vieux jean, tunique par
vieux tee-shirt, ai remis carcasse à peu près en ordre... et
ressenti alors une vague de sommeil qui montait à laquelle j'ai
cédée, avec juste un tout petit sentiment de honte et un très très
grand regret.
Ai
dormi quatre heures ou un peu davantage, ai fait un petit tour,
tremblante comme nouveau né, en ville pour petites courses (café,
bonbon, produit vaisselle et vérification niveau de panique –
presque acceptable, légèrement perfectible – dans la foule, plus
photos of course) - temps qui hésite entre amélioration et orage
rodant au loin.
Caen Amour de
Trajal Harrell - photos Christophe Raynaud de Lage, of course,
provenant du site du festival, comme ce qui suit
Dans un show au décor
de carton-pâte – une maison de poupée ? Un palais de papier ?
– quatre interprètes vont, se détournent, surgissent, repartent,
bouclent... à bout de bras ou près du corps, ils portent rôles et
vêtements dans un défilé circulaire, faisant apparaître les
spectres de cow-boys, de marins, de danseuses orientales et autres
figures lascives ou farouches. Fidèle à son projet d'étudier les
liens entre pratiques artistiques et populaires, entre danses
académiques, commerciales et contestataires, Trajal Harrell met en
place un manège inédit qui fait vibrer l'histoire et vaciller les
stéréotypes. Point d'ancrage et destination du voyage : le
hoochie coochie. Un nom d'une autre époque pour une pratique qui
s'est développée dans le sillage de l'exposition de Philadelphia de
1876 puis de l'exposition universelle de 1893 à Chicago, où la
danseuse syrienne Little Egypt avait ému les foules. Depuis, et un
siècle durant, les variations exotiques et sexuellement suggestives
se multiplient dans les cirques itinérants des États-Unis où la
femme exposée offre une danse du bassin et du ventre, une danse
nourrie d'influences que l'on pourrait tenter de raccorder au
Moyen-Orient, à l'Afrique mais aussi aux peuples des Roms –
Gitans,...
dans
l'après midi qui descendait vers sa fin, en me motivant, ai trouvé
un article avec une vidéo qui, dans un autre cadre, donne une image
du spectacle
http://tanzfonds.de/en/project/documentation-2015/caen-amour/
et un autre, en français celui-là que j'ai décidé d'oublier...
http://toutelaculture.com/spectacles/danse/festival-dautomne-la-non-rencontre-avec-trajal-harrel/
départ
donc en savourant forces plus ou moins revenues et la fraîcheur
lâche du crépon.. ciel qui hésite avec beauté, longer le festival
autre manière,
et constater, en débouchant sur la place des Corps
Saints que la toute petite file d'attente confirme que, critiques ou
non, le bouche à oreilles n'est pas excellent
(ceci dit le cloître
a été presque comble, d'autant qu'en partie réduit pour permettre
que le public voit prioritairement le hoochie ou devant de la façade
en bois, disposée en biais pour permettre à partir d'un signal, à
ceux qui le veulent de passer, par un trajet obligatoire à l'aller
et au retour de passer derrière, d'assister aux changements de
tenues et à la danse nue d'une belle jeune femme – l'ai fait une
fois, pas vue, dans ce coochie ou arrière, la jeune femme sauf de
face en ombre chinoise à travers une vitre dépolie et une ou deux
fois par devant où elle est venue danser notamment avec esprit et ce
qu'il fallait de défi derrière une longue robe noire à volants
mise à rude épreuve pour justifier un peu la revendication de
dénonciation du sexisme... parce que pour le reste surtout au début
est sympathique, légèrement ennuyeux, et plutôt que les
exhibitions des expositions universelles évoque vaguement une soirée
spéciale dans une boite du marais..
Restaient
les pierres, des voisins charmants, le plaisir de carcasse en paix et
surtout les platanes
Mais
après les saluts, en retrouvant la ville
à travers la touffeur de la place des Corps
sains, les rues presque vides, mais pas tout à fait, le plaisir de
la nuit, les équipes rafraîchissant l'affichage, je disais à
carcasse qu'elle manquait furieusement d'esprit d'à propos et que je
crois qu'à choisir elle aurait mieux fait de me priver de ce
spectacle assez sympathique que des marionnettes de l'Institut
Benjamenta...
6 commentaires:
Robert Walser ne marche pas que dans la neige... Mais Avignon, c'est aussi le théâtre des rues, et c'est peut-être pas mal non plus !
Si votre carcasse montre parfois des signes de défaillances, il n'en est pas de même pour votre esprit. Encore une fois, un grand merci pour ce quotidien si agréable à lire et à voir.
d'autant qu'avons perdu hier quelques degrés (parce que sans cela.. ben on fond.. perdu un peu plus d'un kilo)
On se trompe toujours avec ce que l'on voit, oubliant que voir et croire sont cousins germains.
Avez-vous à votre programme "How to disappear" à l'Opera Théâtre?
Je serai curieuse d'avoir votre "ressenti " comme on dit.
Une grande qualité: ça ne dure qu'une heure!
J'ai beaucoup apprécié les Coréens du théâtre des Halles.
à ma connaissance je suis une des deux seules personnes à avoir aimé les grecs à l'Opéra, et vraiment aimé, je passe pour douce folingue
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