puisque ce matin m'en suis
allée, simplement et une fois de plus, chez le
teinturier-blanchisseur ce matin, puisque, contre toute raison, n'ais
pas vraiment envie, actuellement, de fermer Paumée, cherchais idée..
et comme suis têtue, en revenais à mon envie de recopier ma
contribution à la 6ème proposition de François Bon dans son
atelier d'été le faux autoportrait
comme vraie fiction
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4346
Ai
cherché une ombre ou silhouette anonyme et si possible plutôt
masculine, ai cru la trouver dans les archives de paumée, sans trop
chercher... un peu trop indécise sans doute, tant pis..
Tu aimes la nuit. Tu
aimes les pas dans la nuit. Tu aimes les sourires distraits et
fraternels de la nuit. Tu as peur des foules riantes de la nuit. Tu
aimes le luxe singulier. Tu es pris de panique dans un grand hall
lumineux ou les larges rues d'un quartier d'affaires. Tu as peur des
gens. Tu as souvent, pas toujours, envie des gens. Tu as peur des
gens quand ils sont en groupe, se connaissent. Tu aimes les vieux
musées avec des étiquettes bricolées. Tu aimes admirer des
oeuvres, et ne pas les aimer toutes, dans les musées très clairs,
éminents. Tu as peur d'entrer dans un salon. Tu hésites, cherches
ton reflet pour te navrer, et te lances. Tu écoutes les
conversations avec une attention apparente. Tu t'évades parfois en
esprit et, contrairement à ce que tu crois, cela se voit. Tu as peur
de débarquer au milieu d'une réunion dans un quartier, hors les
murs. Tu es un peu gauche, de peur de blesser. Tu apparais comme un
bloc rapporté. Tu aimes entendre les gens parler de cuisine. Tu
aimes la poussière dans les rayons de soleil filtrant par les
volets. Tu aimes entendre à distance des voix prononcer des mots
incompréhensibles, comme une musique et une présence. Tu admires
sincèrement les gens qui vivent de peu, et ils t'intimident. Tu
aimes écouter les gens parler de leur métier. Tu les interromps
pourtant sans cesse pour mieux comprendre à coup de contradictions.
Tu détestes la suffisance parce que tu en as peur. Tu choisis le
dédain face aux personnalités affirmées. Tu te sens stupide devant
les affirmations. Et puis tu cherches en quoi elles sont fausses. Tu
aimes assez avoir des jugements ironiques ou sévères. Tu te
réfugies parfois dans un coin de peau au soleil, dans des yeux
souriants. Tu préfères la confiance. Tu es le roi des gaffes. Tu
rougis très bien. Tu ne supportes pas l'odeur des merguez. Tu n'as
jamais été capable de boire de la bière. Tu ris parfois comme un
fou parce que les autres rient bien. Tu ne comprends pas forcément.
Tu ne sais rien faire d'utile, mais tu le fais. Tu détestes être
repu. Tu casses beaucoup. Tu as appris que sourire te faisait du
bien. Tu as des colères violentes qui te secouent d'être refoulées.
Tu en affiches d'autres moins importantes. Tu ne manges pas de viande
parce que le sang te dégoute. Tu regardes les mains. Tu dis parfois
des choses qui t'étonnent. Tu ne les penses pas toujours, ou ne le
savais pas. Tu as l'impression d'être un volcan endormi. Tu
surveilles son réveil. Tu n'aimes pas serrer les mains. Tu n'aimes
pas l'habitude que l'on a dans les petites villes d'embrasser pour
saluer. Tu commences les conversations par le milieu. Quand tu es en
colère, tu sors et marches un peu très vite pour te calmer. Tu es
insupportable et le sais, mais n'as pas envie de changer.
8 commentaires:
La photo correspond bien au flou décrit dans le texte, mis au point !
oui le tu est assez flou - ma foi, pris en facettes le sommes tous plus ou moins, non ?
Il y a toujours du flou dans un autoportrait comme dans tout mémoire ou autobiographie. Et c'est heureux.
Entre la peur et aimer, beaucoup de possibilités, entre autre celle d'y glisser un bien beau texte.
grand merci à vous deux - me rassérénez un peu
Quel beau texte.
belle ombre portée
Un peu de l'un et de l'autre ...vague et vogue la galère!
Belle écriture à poursuivre encore Merci
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