jour calme, sur internet
et dans l'antre – lavage cheveux, ménage, le dimanche quoi -, au dehors pour le matin je n'en sais rien, sauf que j'ai cru par moment
que la couverte d'un blanc sale allait se dissoudre ce qui ne fut pas
m'en suis allée un peu
après quinze heures, sous ciel de fumées, vers le théâtre du
Chêne noir
retirer les billets
commandés et assister à la Tempête montée par la Compagnie Têtes
de bois (Montpellier)
http://www.chenenoir.fr/event/la-tempete-saison-2016-2017-theatre-du-chene-noir/
(site d'où proviennent les deux photos volées, ci-dessous)
sur le
site du théâtre
Sous son voile
féérique, La Tempête jette une lumière crue sur un monde
incapable de refréner la folie des hommes, les luttes pour le
pouvoir, les âpres convoitises.
Quoi de plus inquiétant
que cette comédie qui sonde la mécanique du pouvoir, ce « théâtre
du monde » qui semble finir bien ?
Entre bestialité et
innocence, cruauté et naïveté, vérité et trahison, on décèle
un humanisme ameroù la conscience qu’a l’homme de sa capacité
grandissante à maîtriser son destin se heurte à son incapacité de
pouvoir changer le cours des choses. A travers La Tempête c’est
l’histoire de l’humanité que l’on raconte.
Théâtre gestuel,
musique, jeux de miroirs et de lumières, influences
interculturelles, effets d’optique… Une mise en scène d’une
modernité rafraîchissante !
Costumes avec un rappel
vague de l'Asie – plutôt des films de samouraï que du théâtre
japonais – beaux masques de Martine Baudry (les trois personnages
principaux Prospéro, Miranda et Ferdinand n'en portent pas, mais ils
donnent l'ambiance du spectacle et permettent à trois acteurs
masculins de multiplier les rôles, Ariel étant joué par la
responsable du maniement des marionnettes et effets optiques, Valeria
Emmanuelle qui porte parfois un masque, ou parle en voix of, ou manie
une grande, gracieuse et tendre marionnette pour la jolie dernière
scène avec Prospéro). La référence à un théâtre visuel
m'inquiétait un peu parce que tout de même la Tempête ce n'est pas
que les chassés-croisés et les images... j'avais espoir que le
reste, et même l'ébauche de controverse philosophique traverserait
le délire visuel, ce qui est assez bien respecté, avec même un
noblesse affichée, une solennité un peu excessive.
Une traduction (adaptation
par Mehdi Benabdelouhab, qui met en scène) qui manquait peut-être
un peu de verdeur, de piquant, d'esprit dans les échanges de la
partie bouffonne, à moins que ce ne soit le rythme un petit peu trop
lent (mais Caliban est excellent... ce qui me consolait un peu, je
n'ai jamais pu dépasser complètement ma révolte adolescente devant
la façon dont il est traité)
Une très belle et simple
façon de représenter la tempête, au début, par le maniement d'une
grande étoffe blanche, soyeuse, recouvrant les gradins – en fait
ce sont les éléments mobiles qui seront maniés ensuite par les
acteurs pour changer l'aspect du plateau d'une scène à l'autre –
créant réellement de grandes lames enflées et souples, sur
lesquelles jouent des lumières bleues et d'or pale, très bel effet
sauf pour les deux premiers rangs qui ne voyaient que le tissu venant
les assaillir...
Et au premier plan à
droite, Pierre Bernon d'Ambrosio est installé avec des guitares et
une contrebasse pour créer le discret et raffiné accompagnement
musical.
Une pièce que j'aime –
pas seule, je sais – une bonne représentation un peu inégale.
Et des trouées de lumière
pour saluer mon retour.
6 commentaires:
belle tempête, on en voudrait par ici
inviter la compagnie
La vraie tempête a eu lieu à Montpellier...
terre et ciels en grisaille. parfois tout se rejoint
Anna, c'est cette sacrée lumière absente ou filtrée qui unifie (et met un peu de grisaille en moi)
Dominique,
pauvres d'eux (nous nous sommes contentés d'un petit orage en début de matinée, et de pluie installée aujourd'hui)
Enregistrer un commentaire