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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 21, 2016

Prendre force et en terminer avec le cloître Saint Louis


lumière qui naît doucement mais petit moral – m'active, forçant le trait, renverse un paquet de crackers, fais tomber l'étalage du linge, et trébuche sur la très haute marche descendant vers la chambre, me retiens au chiffonnier (ou semainier comme on veut) le lâche pour tomber en renversant ma chaise, pendant que les objets posés sur son marbre s'envolent. Le satyre de bronze tombe mollement sur les draps en boule, mais le bol en argent, la petite tabatière chinoise en faïence et la toute petite danseuse ceylanaise en marbre rebondissent sur le carrelage. Bol sans problème, col de la tabatière cassé (tant pis, repose le bouchon directement sur la panse, ça s'adapte..) et l'ivoire séparé de son socle, un minuscule pied pulvérisé, irrécupérable (le pied)... la couche dans ma main puis sur un joli mouchoir, attendra un jour moins catastrophique pour que je tente de la recoller, sans certitude quant à sa stabilité, et verse un torrent de larmes en secret sur les plus de soixante ans de souvenirs que nous avons en commun.
Me sens à vrai dire un rien brinquebalante ces temps-ci (l'aller et retour vers le théâtre hier s'est fait à grands coups d'épaule) et décide bien lâchement de ne rien faire de ce jour qui semble voué aux mini catastrophes, sauf le trajet vers le blanchisseur, sous un ciel charmant, dans un air légèrement piquant
en captant, pour m'attribuer leur force, une machine, un éléphant sur mon chemin.
Ceci dit, tranquilo, ai suivi une partie des débats sur le budget et ci-dessous - tant pis vais accentuer la dégringolade - pour moi, égoïstement, j'achève la visite du Cloître Saint Louis.
En reprenant l'escalier, débouchant au 2ème étage, saluant la dame derrière une table et pénétrant dans la grande salle.
Pour continuer avec encore une fois des oeuvres que j'aime autant que j'ai eu de difficultés à les capter, sur le mur séparant la salle du couloir, entre les arcades, Clémentine Poquet http://www.coulisses.biz/clementine (beau site et belles oeuvres que je n'ai pas su capter)
Ses différentes collaborations dans le spectacle vivant lui ont permis d’envisager le dessin dans sa dimension spatiale et interactive. Elle réalise alors des performances qui mêlent musique électronique expérimentale et vidéo-projections de dessins à l’encre. L’introduction de nouveaux médiums tels la vidéo-projection et l’animation numérique utilisés conjointement au dessin se cristallisent aujourd’hui en un travail multidisciplinaire.
une série de fusains le déplacement des dunes
à propos desquels Vic Kirilove (Kirilove Gallery) a écrit Ce n'est pas sans une ceeraine nostalgie ou poésie qu'elle dresse la cartographie d'un territoire bruyant et halluciné, hanté par les fantômes d'un projet industriel finissant. Le dessin s'anime, se fixe, se reprend et désigne l'obsédante métamorphose des formes et Brigetoun est restée longuement le nez sur chacun dans sa gourmandise pour l'écrasement du fusain.
Sur le mur de droite en entrant, et au centre de la salle, les couleurs, la finesse de
Mon travail se construit à partir de la lumière, de la couleur avec des matériaux de prédilection : papier, laine, verre… Et avec des espaces délimités. Interviennent ensuite des gestes répétés et du temps, transformant ainsi ces matériaux communs en sculpture. J’utilise pour cela diverses techniques, comme l'installation, par exemple à partir de fragments de vitraux délaissés, dont je me sers pour construire des volumes, afin de redonner toute sa noblesse à ce matériel.
Puis tout cela est rassemblé, en dessinant sur le papier et dans l’espace même de présentation pour provoquer des sensations, des instants et un temps particuliers. Poésie, légèreté et finesse sont les caractéristiques de mon travail.
Pour continuer avec la couleur, mais en grandes découpes, les grands panneaux, entre les fenêtres sur la rue, de Thibault Laget-Ro http://laget-ro.com très violemment et joyeusement colorés sur des sujets graves centrés sur le printemps arabe et les migrations posant dans un cadre paisible des personnages inspirés par des photos d'actualité cruelle ou guerrière (précédés de sellettes portant de petits objets en relation)
Quels que soient les continents, quels que soient les siècles, les hommes ont toujours trouvé le moyen de s'entre-tuer.
Néanmoins, la nature a cela de magique, c'est qu'elle n'encode pas génétiquement la souffrance et que, mieux encore, elle nous offre un extraordinaire cadeau, une mémoire à court terme.
Ainsi, nous oublions aussi vite les raisons qui nous poussent à la guerre que les souffrances qui nous conduisent à la paix (Brigetoun a de gros doutes sur ce dernier point). Peindre son temps est donc, dans une certaine mesure, un obstacle temporaire à l'oubli.
En avançant vers le fond, le centre de la salle est occupé par Marion Moskowitz http://moskowitz.wix.com/m
avec, d'abord, deux tables étroites portant les médaillons Peau de lait
intervention à la Laiterie de la Reine à Rambouillet en souvenir du service de table en porcelaine créé pour les dégustations, médaillons reprenant les codes du bas-relief pour rappeler les sculptures de Pierre Julien et directement inspirés d'un relief que nous connaissons bien : la pellicule qui se forme à la surface du lait lorsqu'il est chauffé..

et Melancolia § et =34 (pour ce dernier : pèse-personnes pesant des petits tas de sable noir, en mémoire du carré scientifique de Dürer) réalisés pour l'exposition Made by Melancolia à l'ENSAD. 

En revenant vers l'escalier, après être passée sous la dernière arcade,
sur ce même mur, du côté couloir, les tableaux de Bérengère Leydier http://www.berengereleydierphotographies.net, belles et sensibles oeuvres mais qui, quand elles sont en discret camaïeu, défient avec leur délicatesse la grossièreté de mon appareil

Mes images .. ne sont que des prétextes pour saisir des compositions offertes sur les murs de nos villes et façonnées par les éléments. Prétextes... mais pas seulement. Ma photographie m'a fait comprendre, peu à peu, qu'à travers elle, s’affirme un processus créatif plus complexe que je ne l'imaginais au début, reflétant d'une part la diversité de mon parcours et de mes passions, et d'autre part mon admiration pour les grands maîtres de l’art abstrait. Tous à leur manière, ont repoussé les limites du visible pour déconstruire la représentation du réel... De l'image géométrique au foisonnement lyrique des couleurs, la photographie expressionniste se jouent des frontières entre réel et imaginaire, explorant les matières et les lignes, et révélant à son insu la réalité intérieure du photographe. Ainsi, au fil du temps, mes images s'allègent : lignes franches, grands aplats de couleur. J'ose aller à l'essentiel de ce qui me bouscule. Un graphisme fort, le contraste des couleurs, la puissance du monochrome.

Mais le plus grand défi à toutes photos était l'installation, entre les fenêtres donnant sur le cloître, de Keita Mori http://keitamori.com
Keita Mori réalise ses dessins avec un technique particulière qu’il développe depuis 2011 : des ls tendus sur le papier avec un pistolet à colle. Les lignes ainsi tirées par le sont sans nuances, uniformes comme de véritables frontières. Il crée ainsi des espaces, par l’accumulation et l’enchevêtrement des fil : objets, systèmes dans lesquels les fissures - ou « bug » tel qu’il les appelle –révèlent des espaces éclatés, en mouvement, comme provisoires. Eléonore Chatin et Pascaline Zarifian
(le panneau central où les fils, plus nombreux, au centre, relient les verticales de deux photos fixées par des épingles est le seul qui puisse à peu près être reproduit.
Mais les grandes surfaces vides que parcourent, selon des lignes très rares et apparemment sans qu'une idée préside à leur emplacement, direction, sont assez fascinantes – au moins un petit moment).
Et un adieu, ou un au-revoir plutôt, aux platanes pour finir.

9 commentaires:

annaj a dit…

ce sont des articles difficiles à commenter mais cela ne signifie pas notre absence d'intérêt...;-) poursuivre

Brigetoun a dit…

merci (comme le blanc sur blanc à photographier, et cette curieuse façon qu'a l'appareil de teinter de six manières différentes le même mur blanc)

Claudine a dit…

le cloître devient familier et j'en ai quelques photos volées anciennes

lanlanhue a dit…

des espaces, des couleurs, du mouvement... je les revisite dans la journée c'est sûr !

jeandler a dit…

Brinquebalante, c'est la saison qui nous tourneboule
aux cimaises le beau s'affiche
aimer les ombres amies.

Dominique Hasselmann a dit…

Ici, Saint-Louis, c'est un hôpital (dommage que l'on ne puisse plus entrer par l'ancienne porte donnant sur la cour superbe, mais jamais vu d'expositions - il en existe une, permanente, sur des prélèvements ou des anomalies de la peau...), là votre cloître recèle en permanence des photos et des tableaux qui valent le détour, hélas un peu loin depuis Paris !

Brigetoun a dit…

belle la porte de l'Hôpital Saint Louis ! plus cérémonielle que celle de ce cloître (qui était je crois séminaire de jésuite et comprend outre le petit coin voué aux expositions et en été à la billetterie du festival, un hôtel - même base de mot que l'hôpital mais en très nettement plus luxueux)

arlette a dit…

C'est un parcours du combattant que tu effectues chez toi !!! , comme un jeu de domino qui s'écroule en cascade ...en désolation
Cascade d'oeuvres également et chance de te retrouver presque seule en paix pour savourer Un Grand Merci

Brigetoun a dit…

c'est moi qui dois dire un grand merci
et fouetter ma mule - ai dormi comme jamais ce matin et suis en retard
(en plus il y a plus de la moitié des expose - petites les autres ) que n'ai pas vues !