Encore une fois, matinée
entre humidité stagnante, cataractes, accalmies
En accord, ou sans raison,
une Brigetoun s'entêtant avés sa maladresse éternelle en petits
travaux féminins, efforts misérables (mais louables, sourire) pour
sortir de son aboulie.
Le ciel s'est éclairci
dans l'après midi sans amener grand changement dans mon tonus
et recours, avec petite
grimace ironique, aux cosaques des frontières et à un portrait
qu'ils ont publiés http://lescosaquesdesfrontieres.com
La
persistante
La suivant dans
la rue on la voyait petite, fragile... en se rapprochant mais pas
aussi vite qu'on l'aurait pensé, car finalement elle marchait d'un
bon petit pas, on se disait : non, pas si fragile, on admirait sa
détermination, on la sentait petit bloc de volonté, un peu usée
mais ne voulant pas le reconnaître...
Tête baissée,
courbée vers sa destination, elle avançait. Et curieusement,
discrètement, elle s'imposait à votre attention.
Il y avait la
simplicité et le pragmatisme de sa tenue, le rouge pimpant du sac
sans façon, presque un cartable,
il y avait un
souvenir de désinvolture dans la main enfoncée dans une poche,
accentuant le mouvement de la marche, même si, sans doute, c'était
surtout un appui moral,
il y avait la
grâce d'une cheville fine..
Quand on la
rencontrait on était frappé par ce visage qui, chair et rides,
s'effaçait, n'était plus que support pour les deux yeux un peu
rouges, passés, usés, et pourtant si vifs au dessus de la grande
fente fripée de la bouche. Et on si disait qu'elle avait dû être
très belle. Il restait parfois dans ses gestes, ses attitudes le
souvenir, un peu tordu, évanescent, d'une jeune femme gracieuse mais
si naturellement réservée que certains la disaient altière.
Elle restait un
peu en dehors de la conversation, on sentait parfois qu'elle s'en
absentait, mais lorsque son attention revenait vers le groupe
assemblé elle semblait surplomber un peu les échanges, sans peser,
comme un témoin bienveillant, lucide et muet.
On était
surpris, quand elle prenait la parole, par la raucité de sa voix
faible, un peu essoufflée, comme venant de très loin, au lieu de la
petite voix flutée que l'on attendait.
Et ses proches
tentaient, faute de témoins survivants, de l'imaginer en son jeune
temps que la légende disait avoir été assez agité, sans qu'on en
sache davantage.
Ce qui explique
leur déception soulagée lorsque l'on trouva, dans un coffre, son
intarissable journal intime... et guère plus.
10 commentaires:
beau portrait
l'eau menace-t-elle encore?
ciel n'a pas encore pris sa décision - j'espère que non, ça n'irait pas avec mon programme
La persistante m'a fait penser à cette magnifique chanson de mon ami Romain Didier: Insolente et infidèle:
Tous les soirs c'est pareil, vers 4-5 heures du soir,
Elle a un brin de soleil à l'ouest, ça vient tard
Son vieux chat de gouttière joue dans un rai de lumière
C'est fou toute la poussière qui reste comme ça en l'air
Elle patine en silence sur un parquet qui grince
Ses nappes ont la patience des dentelles de province
Elle allume un brûleur au parfum de lilas
Pour retrouver l'odeur des fleurs qu'elle reçoit pas
{Refrain:}
Vous qui la voyez courbée
Comme un cep de vigne usé
Maladroite comme un gosse mal aimé,
Sachez qu'elle a été belle
Insolente et infidèle
Et qu'j'ai su des hommes pleurer pour elle
Tous les soirs c'est pareil, devant son téléphone
Elle se dit qu'elle est vieille et qu'il faut qu'elle pardonne
Quand il sonne par hasard, elle se force à sourire
Les nouvelles sont si rares qu'il faut pas les faire fuir
Et puis la nuit revient, comme un ennemi fidèle,
Glisser entre ses reins des rêves de demoiselle
Elle a tellement aimé qu'elle comprend pas toujours
Qu'y a guère que la télé pour lui parler d'amour
{au Refrain}
Sachez qu'elle a été belle
Insolente et infidèle
Et qu'j'ai su des hommes pleurer pour elle
j'aime l'arrosoir en zinc qui recueille l'eau, et sans doute le journal de la dame en marche avec son sac rouge, je l'ai tout de suite reconnue !
La présence du sac rouge est comme la signature d'un passé pas si sage que cela. Oui, beau portrait.
merci à vous tous
et, oui Chri, dès belle chanson
Parfois, vous préférez enfourcher le cheval des Cosaques que votre propre monture avignonnaise (qui s'en plaindrait ?) - mais on ne peut aller à l'Opéra tous les soirs !
l'orchestre, les crédits tant de la ville que de la région et mon tonus n'y suffiraient pas
Une vie ... et son chemin qui bifurque, elle y revient , et poursuit Persistante
Il n'y a pas que la rive droite qui vit la nuit !
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