La lumière nous était
rendue ce matin, et un air tendre juste un peu éveillé par un vent
léger.
J'en ai profité pour,
dans l'après-midi, suivre la rue Joseph Vernet
et aller au Cloître Saint
Louis voir l'autre grosse exposition du Parcours de l'art pendant
qu'il en était encore temps.
Contrairement à ce que je
pensais je n'avais pas les salles pour moi seule. Suis tombée sur un
groupe d'adolescents, presque post-adolescents, charmants et
courtois, mais vivants, sans excès, mais juste assez pour que me
sente un rien déplacée, qui entraient et sortaient de la salle du
rez-de-chaussée, et dans les étages supérieurs ai rencontré des
têtes connues, presque amies (le stade où on commence à dépasser
le salut, et les échanges rapides sur le temps qu'il fait) et ne
sais si c'est pour cela, timidité, gêne, distraction, mots à
trouver, mais j'ai remarquablement loupé mes photos (surtout dans
les étages, et surtout les oeuvres que j'ai préférées, pas
forcément les plus intéressantes, ou chargées de sens, mais celles
qui sensuellement me séduisaient) moyennant quoi j'en ai bien
entendu fait trop, et même en sélectionnant les meilleures ou
celles qui, mauvaises, sont témoignages, vais je pense fractionner
en deux ou trois fois, parce que ne sais vous, mais moi, ça m'ennuie
si me prend trop de temps ce soir. En outre, mon Mac joue les
paresseux cabochards.. et des broutilles me réclament.
En rester peut-être au
rez-de-chaussée, et, pour commencer, en rentrant dans la longue
salle, alignées sur le mur côté galerie du cloître, aux grandes
huiles sur toile de Thomas Bigot http://thomasbigot.net - on trouve sur son site ce qu'il appelle les structures ou réseaux
neuro-sonore dont un exemplaire figure au premier étage,
et ces toiles procèdent
du même fractionnement, du même réseau
Espaces éclatés,
équilibre fragile entre une construction logique mais chaotique.. La
structure est modelée d'une manière expansive, exponentielle.
Avancer
l'oeil attiré par des jeunes filles assises au fond devant un tas
d'objets non identifiables de loin et de petites lumières et trouver
des valises, boites, panneaux, contenant, portant, les porcelaines
lumineuses de Julie About Julie About
http://juliabout.wixsite.com/ceramique
on les
voit sans leur transfiguration par la lumière sur le site)
La porcelaine est
devenue un matériau essentiel dans ma pratique.
Elle me permet d'être
dans la matière, dans la fragilité.
C'est un matériau qui
parle du vivant. Du présent.
Il a déclenché un
questionnement sur le quotidien, le sens des objets qui nous
entourent. Ce sont des objets usuels, mais ce n'est déjà plus cela
(le fait est que sur le site il
y a de fort belles tasses difficilement utilisables)
La
réaction d'ensemble de mes jeunes co-visiteurs devant ces objets
(généralement
façonnés à la plaque, estampés, et
déformés à l’outil. Porcelaine papier engobée, émaillage
intérieur sur l’ouverture avec légers tressaillements)
était un ensemble de fascination et de perplexité.
Et revenir en suivant le
mur donnant sur la rue avec les oeuvres de Heeyun Kim
http://heeyunkim.fr , soit après
ces formes découpées,
de
grandes acryliques sur toile et des petites encres de chine sur
papier (que j'ai aimées mais qui sont difficiles à photographier
correctement)
Mes toiles représentent
une scène à une certaine étape dans l’évolution destructrice de
la mémoire. Les objets ont déjà perdu toutes leurs couleurs
d’origine, leur intensité lumineuse. Ils commencent même à
perdre leur volume, leur forme. Bien que certaines parties restent
reconnaissables, d’autres le sont moins, tandis que d’autres
encore ne le sont plus du tout. Comme si le noir avait rongé les visages, les objets éclairés.
Au
bout de ce mur, à côté de la table des membres de l'association
organisatrice, et sur le mur du fond,près de la porte sur la galerie
du cloître, quatre oeuvres de Gianfranco Spada (Valencia)
.. Sa technique
dédaigne tout académisme et son désir de disparaître en tant
qu'auteur l'amène à utiliser les couleurs en aplat d'une manière
qui peut sembler faite mécaniquement.
Une méticulosité sans
virtuosité, qui ne laisse pas de place à la subjectivité de
l'artiste qui pour ne pas «apparaître» ne signe même pas ses
toiles.
Etemo
Rojo 2005
et
je resterai au bas de l'escalier, à côté des jeunes assis sur le
muret des arcades du cloître.
8 commentaires:
magnifique expo !
Mmmmm me plaît beaucoup Spada. La franchise des ces couleurs miammiam
Cette année ça se partage entre noir et blanc et couleurs pétantes
peut-être pas un des plus grands crus à mes yeux mais quelques belles choses, et d'autres intéressantes
merci de cette sortie. la porte ouverte un instant sur de belles choses
en fait d'instant vais décourager mes derniers lecteurs avec deux autres billets, pantagruéliques eux,.. tant pis ça me sert de carnet de notes
Pour conclure, une image de ces jeunes, en bas de l'escalier...
Mais de Pantagruel au Tiers livre, il n'y a qu'un pas rabelaisien à faire.
Merci pour la visite de l'expo !
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