Dernière, je l'espère, offensive de ce beau mélange de toux courbée, pliée, secouée et
d'éruptions, effusions du nez jusqu'aux larmes – un peu de ménage,
un peu de repassage, pas mal de Saint Simon (les détails des rituels
de cour des grands d'Espagne..)
et je pille les cosaques
des frontière http://lescosaquesdesfrontieres.wordpress.com
m en y
recopiant un mien portrait imaginaire (disons transformé)
la curieuse
Elle
s'appropriait le monde
Comme tous les
vivants elle s'était extirpée du cocon douillet pour se trouver
propulsée, petite créature rose, gigotante et perdue dans un
univers de lumières, de chairs caressantes, de bouches souriantes.
Comme tous elle s'était instinctivement acharnée à le faire sien,
à s'en entourer, à le connaître.
Elle l'avait
appris avec curiosité, le buvant comme elle buvait le liquide chaud
qu'elle avait su rapidement faire couler de l'objet qui venait lui
caresser les lèvres, s'infiltrer dans sa bouche.
Mais parmi les
mystères qui l'entouraient il y en avait qu'elle ne pouvait, elle le
découvrait peu à peu - comme le découvraient ceux qui se
penchaient sur elle, la prenaient, la portaient, lui obéissaient -
qu'elle ne pouvait entamer, ni même approcher.
Elle était
tout yeux, elle observait, peu à peu elle imitait..
Elle était
toute peau sensible, elle sentait le moindre changement dans le
mouvement de l'air, elle tournait la tête quand une porte s'ouvrait
brusquement, quand le sol vibrait, elle testait les odeurs, le
contact des aliments nouveaux, mais, avec une détresse rageuse qui
éclatait par moments, elle sentait qu'il lui manquait une clé
d'accès au monde, une clé que les êtres autour d'elle semblaient
posséder.
Elle a appris,
d'instinct, à se servir d'abord de cette frustration comme d'un
pouvoir sur ceux qui l'entouraient.
Elle a appris
peu à peu à se servir de ce manque pour affiner sa perception du
monde. Elle fut regard, elle cueillait les formes, les couleurs, elle
découvrait la beauté, elle fut observation, elle n'imitait plus
les gestes comme un petit singe, elle regardait, elle testait, avec
un peu trop d'élan, d'avidité, puis d'échecs et d'entêtement
acharné, ses mains, son corps, cherchant à recréer ce qui lui
avait plu.
Elle découvrit,
elle sut qu'elle était habile. Elle découvrit, elle sut qu'elle ne
tolérait pas ce qui manquait de qualité, d'ossature, de force. Elle
découvrit, elle le sut par les autres - parce qu'elle avait appris à
correspondre avec eux, à les connaître, autrement que par la
tendresse, l'amour, les échanges utiles, à les comprendre mais
aussi à les deviner, à débusquer le plus souvent leur manque de
sincérité – qu'elle pouvait rendre le monde un peu plus
harmonieux.
Elle continuait
à sentir la colère, la rage monter en elle quand elle ne pouvait se
faire comprendre, mais elle ne le montrait plus, ou plus qu'à ses
proches, et de moins en moins ; elle a appris le rire, elle s'est
fait une arme de l'humour.
Elle ne pouvait
découvrir une technique, collage, calligraphie, dessin, broderie,
bouquets, sans avoir envie de s'y essayer. Elle y mettait toute sa
concentration, jusqu'à ce qu'elle obtienne la petite maîtrise
qu'elle désirait, jusqu'à ce que, sans y exceller, elle la fasse
sienne, et puisse la faire colaborer à son oeuvre : son cadre, ce
qu'elle offrait.
Elle ne pouvait
découvrir un art, une civilisation, sans chercher, avec ses moyens,
à en connaître assez pour croire les comprendre, pour pouvoir
entraîner avec elle un groupe de semblables dans un musée, devant
un monument, pour leur montrer, leur expliquer.
Et ma foi, en
gros, à travers les difficultés, les amitiés, l'amour, les ennuis,
les petites disputes, elle était, je crois, heureuse et rendait les
siens heureux.
5 commentaires:
Un petit glaciaire
le vin était gelé
dans le verre de Saint-Simon.
À tes souhaits.
merci pour tes souhaits
merci pour ton passage, tu fais vivre pauvre paumée
la curiosité est un joli défaut...
et une source de connaissance et de liens
Rôdent... les microbes sont curieux aussi
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