Ville gelée, moins que
plus au nord, mais gelée, trop pour moi
cheminer en sentant le
froid attaquer mes yeux, les pénétrer, m'emplir de flou et de
vertige (ridicule mais le sentais ainsi, même si le froid bien sûr
était très relatif en réalité, mais bien brusque ma chère, bien
brusque)
place de l'horloge on
démontait les parasols
et mon appareil se
bloquait... le tapoter, lui parler, en tentant de continuer chemin
avec mon sac de draps,
ce qui bien entendu était,
contrairement à mon sentiment, réalisable sans exploit (autre que la
lutte avec un peu de panique... va vraiment falloir me reprendre
avant que l'hiver nous investisse)
rentrer dans l'antre,
portant vestons d'été, à temps pour recevoir du postier un petit
paquet contenant ma dernière commande chez Amazon, petit échantillon
de la collection les grands singuliers chez
Tiers livre éditeur
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4014
juste deux parce que pouvais
pas plus pour l'instant, et que, compte tenu de ma faible capacité
de lecture actuelle n'en aurais pas lu davantage (petite pile en
attente).
Un
peu avant 18 heures, me gendarmer, enfouir crâne dans bonnet,
endosser doudoune et partir, accompagnant la descente du crépuscule,
dans le froid que cette fois carcasse tolérait, vers petit toubib,
prête à découvrir, dans la longue attente prévisible, l'éternité
par les astres de
Blanqui ainsi présenté sur
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4368
le grand texte de 1872,
écrit lors de sa détention au fort du Taureau, et qui a si fort
impressionné Walter Benjamin
après avoir fait petite
recherche (parce que rien ne connaissais sauf l'attrait du nom et ma
curiosité grande) pour trouver en effet, Walter Benjamin et
« Le dernier texte que
Blanqui ait écrit dans sa dernière prison est resté, autant que je
puis le voir, totalement négligé jusqu’à aujourd’hui. C’est
une spéculation cosmologique qui, il est vrai, s’annonce à la
première lecture banale et inepte. Les réflexions maladroites d’un
autodidacte ne sont toutefois que le prélude à une spéculation
qu’on ne pensait pas trouver chez ce révolutionnaire. On peut dire
en fait, dans la mesure où l’enfer est un thème théologique, que
cette spéculation est de nature théologique. La vision cosmique du
monde que Blanqui expose en empruntant ses données à la physique
mécaniste de la société bourgeoise, est une vision d’enfer.
C’est en même temps un complément à la société dont Blanqui au
soir de sa vie avait dû reconnaître la victoire. L’aspect
bouleversant de cette ébauche est qu’elle est totalement dépourvue
d’ironie. C’est une soumission sans réserve et, en même temps,
c’est le réquisitoire le plus terrible qui puisse être prononcé
à l’encontre d’une société qui projette dans le ciel cette
image cosmique d’elle-même. Le texte, qui est, quant à la langue,
d’un relief très marqué, entretient les relations les plus
remarquables autant avec Baudelaire qu’avec Nietzsche (Walter
Benjamin – Paris capitale du XIXe siècle). »
Et ma foi, entre autres
qualités (quelques tunnels, une très jolie façon de dire, et des
moments de poésie) c'était fort bien calibré... je l'ai remis dans
le sac pour entrer en entretien avec petit toubib (faire le point, se
tranquilliser, rajuster traitement et soigner sacré fichu tenace
gros rhume) au bout de 91 pages, et il ne m'en reste que 18.
Retour dans la fraicheur
et des rues sagement parcimonieuses en éclairage.
8 commentaires:
Vilain froid de canard, démocratiquement distribué
ces moments où je découvre en moi un très honteux désir de privilège (sourire)
Marcher dans la nuit par économie
les villes avec parcimonie
pour les deniers publics.
La météorologie fait-elle bon ménage avec la démocratie ?
Très beau bâtiment (dernière photo) : on aime imaginer ce que Blanqui aurait pu en dire.
Pierre au départ c'était pour lutter contre la pollution
Dominique l'hôtel annexé par la Collection Lambert (un peu l'épure d'un élève architecte du 18ème , le voisin qui a quelques années de plus je crois a plus de personnalité, un peu)
Attente moins longue avec petit livre nouveau
je prévoie...
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