carcasse prétendait me
gâcher ma journée, ai renoncé à un trajet teinturier, suis restée
dans mon cocon en la cocotant, et comme elle commençait à
s'amadouer le facteur est venu l'orner de deux surprises, le numéro
1 de la belle revue La Piscine https://revuelapiscine.com
(plaisir d'autant plus grand que j'avais oublié que je l'avais
finalement commandée et me promettais de le faire dès que j'aurais
ma nouvelle carte bleue) et, surprise plus grande encore puisque le
délai qui m'avait été indiqué était au moins du double, une
lettre annonçant l'arrivée à la banque de la dite nouvelle carte.
Ai déjeuné, fait un
profond sieston pour finir de peaufiner ma forme, et m'en suis allée,
si couverte – bien trop – que j'étais petite boule sur jambes,
prendre possession de ce truc devenu quasi indispensable, dans les
rues qui souriaient, de la splendeur nouvelle d'un arbre local à la
parure d'un arbre importé.
J'ai commencé à mettre
le nez dans la piscine, et pendant ce temps reprends une silhouette
de naïade (oeuvre d'Anne Duval) et le portrait, publié il y a
quelque temps par les cosaques des frontières
http://lescosaquesdesfrontieres.com,
qu'elle m'avait inspiré
Le
souvenir
Elle
était vieille de trop d'années.
Elle
était forte, grande, impériale.
Elle
était large, solennelle.
Elle
était mesurée dans ses paroles, ses gestes.
Elle
était l'autorité silencieuse.
Elle
avait des douceurs accueillies comme des grâces.
Elle
avait des sourires calmes et minces que chacun guettait.
Elle
avait des silences, visage raide, qui étaient condamnations.
Elle
avait de rares mots d'esprit qui étaient redoutés.
Elle
ne disait pas je veux.
N'en
avait pas besoin.
Elle
ne disait pas je voudrais.
On
supposait qu'elle n'en avait plus besoin.
Elle
était l'ancêtre impérieuse, la survivante.
Mais
elle mettait plus de malice que de causticité dans ses remarques.
Mais
elle consolait ceux qu'elle avait rudoyés quand ils étaient seuls..
Mais
elle avait le matin des yeux de jeune fille enthousiaste.
Mais
elle laissait tomber légèrement ses épaules, le soir, et
s'entourait d'une brume de rêve.
Mais
il y avait, remisé dans un couloir, et cependant présent pour qui
voulait le voir, ce portrait qu'en tordant un fil de fer il avait
fait d'elle dans leurs jeunesses.
Nous
nous en souvenions,
nous
la regardions et écoutions avec un sourire intérieur,
nous
allions notre chemin et nous lui pardonnions.
7 commentaires:
Quel roux !
Luxe de l'indispensable superflu (carte)
devenu indispensable puisque : les chèques de plus en plus rarement acceptés par les boutiques - achats de livres ou autres sur internet impossible sans
La Poste fait parfois son office... Les feuilles ne sont pas que de papier...
Deux bienfaits sans prix
une journée éclairée
un roux éclatant
gardons là - surtout quand l'arrivage est comme celui-ci
oui Pierre une sortie presque allègre
Tout ça tout ça , mais le portrait encore relu est si poignant
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