je sortais,
ciel gris
cheminer
visage frais
galets
pierres roc
à la recherche d'un
cadeau de baptême, boutiques rares et fermées (trop tôt), trouvé
spiritualité tibétaine, ai passé chemin, suis revenue avec
confiture de pomme au caramel pour moi, et le mot que ma mémoire
déficiente cherchait, depuis les quatre ou cinq minutes passées
devant le coeur d'un meeting de Macron : pentecôtisme (pour la foi
sans besoin de contenu avec un leader, l'exaltation de la foule et la
croyance en l'enrichissement des bons) et ma terreur instinctive
devant ce genre de fonctionnement.
Le ciel m'a fait la grâce
d'attendre une heure après mon retour pour se repeindre en bleu.
Regarder, lire, passer
jour…
et m'en aller le soir,
anticipant sans trop de craintes d'erreur mon plaisir,
vers l'opéra pour un
concert baroque avec Patricia Petitbon et l'ensemble Amarillis
Et ma foi, j'avais raison
de faire confiance, parce que compositeurs, interprètes et
enjouement c'était un régal (encore augmenté du plaisir de mes
voisins qui découvraient avec un peu de réticence, attirés par la
chanteuse, le baroque)
Une première partie
introduite par un extrait Le Chaos des
Eléments de Jean-Féry
Rebel (découverte agréable) et puis arrivée de Patricia Petitbon,
vêtue, avec magnificence digne de l'époque; de soie vert et or à
belles cassures, natte rousse, bouche très rouge et collier vert
éblouissant, voix souple, spirituelle comme ses gestes et attitudes
(chantant ou circulant entre les instrumentistes pendant les
intermèdes musicaux - elle me fait penser comme style à Isabelle Huppert) pour cinq airs de Médée de
Marc-Antoine Charpentier, entrecoupés d'intermèdes du même opéra
et de la tempête d'Alcyone de
Marin Marais.
En
l'absence de la soprano, l'entrainante et belle chacone de Sémélé
du même Marin Marais... et puis
son retour pour Jean-Marie Leclair avec des airs de deux opéras
(jamais entendus en ce qui me concerne, et qui, un peu comme chez son
quasi contemporain Rameau, marquent le tournant final du baroque)
Circé et Scylla
et Glaucus
une
moitié de cigare avec Corneille qui cette fois regardait dans le
vide, et un repli rapide – le veston et la jupe de velours c'était
un peu juste – pour piapiater avant la seconde partie consacrée à
Rameau, un air tragique et splendide pour Castor et Paulus
et Dardanus, et
puis la comédie, fantaisie, Patricia Petitbon et Joël Grare
(percussion) jouant la farce sans perdre un instant élégance et
musique, avec une ariette des Fêtes de l'hymen et de
l'amour puis de Rigodons, une
entrée, un air «l'amant que j'adore...» et une musette en rondeau
de Zaïs
avant
de finir en gaieté et beauté avec une drôle, belle, etc..
exécution de l'Air de la Folie de Platée
applaudissements,
saluts, Brigetoun se lève, met un bras dans son manteau.. et retour de la chanteuse pour une mélodieuse chanson d'amour de Michel Lambert.
J'étais
bien contente... n'étais pas seule, et comme nous l'a dit Patricia
Petitbon on en a bien besoin de ces moments de bonheur partagé...
Pas au programme mais avec
mêmes interprètes, et baroque également, mais allemand, un air
d'Alcina de Haendel
8 commentaires:
Oui, Macron a sans doute raté sa carrière d'évangéliste.
Pour la chanteuse, très jolies robe verte et natte... L'opéra exige des couleurs (et non, comme pour les "modernes", des costumes noirs de chez YSL) !
des couleurs oui et surtout pour évoquer les princesses barbares ou sous-déesses (Médée et Circé)
vraiment un moment de bonheur hier soir, toujours bon à prendre, et puis très joyeux
ah le baroque <3
Pentecotiste bien vu
Oui, je partage ce bonheur ici sur vos pages à défaut de l'avoir vécu "pour de vrai" comme disent les enfants ... merci
Arlette, en plus de mon refus de ce qu'il a fait au gouvernement, il me fout la trouille, lui et ses adeptes exaltés
Recherche d'un poste de ténor solo mais l'orchestre vaudra-t-il l'excellent ensemble Amarillis ?
Patricia toujours au top.
tu es ténor ?
Enregistrer un commentaire