Quand j'ouvre,
tardivement, mes volets bleu, l'air fait bouger doucement mes pauvres
plantes, et un pur azur règne au dessus de ma cour
moi j'éternue, et dans
mon crâne c'est une lutte brouillonne
un début d'ébauche pour
les cosaques, qui promet et puis adhère, coince...
et l'attente du soir, où
négligeant le spectacle de la brochette de ces gens qui veulent nous
sauver (la France ou le peuple, selon les cas)...
je suis montée vers
l'opéra, pour Verdi – joie - et pour une histoire d'ambition, de
pouvoir que connais bien, mais une oeuvre que n'ai, c'est ainsi,
jamais entendue, Macbeth, dans
une coproduction des opéras de Marseille et Avignon, dirigée ici
par Alain Guingal, dans une mise en scène de Frédéric
Bélier-Garcia, avec Juan Jesus Rodriguez dans le rôle de Macbeth,
Alex Penda dans celui de Lady Macbeth (à Marseille c'était Csilla
Boross) etc...
J'avais
trouvé, le matin, ces deux photos jointes sur le compte Facebook de
l'opéra (prises dimanche), et, dans l'après-midi, une vidéo de
Lady Macbeth chantée par Alex Penda (notre Lady Macbeth de ce soir)
avec l'orchestre de l'opéra de Sofia
et
une de Juan Jesus Rodriguez chantant Macbeth en concert
mais les ai préférés ce soir (illusion du spectacle ?)
Et ce fut bonheur avec de
l'ombre tragique et de la lumière, surtout dans les voix, des
mouvements de micro-foules, avec la beauté tragique des choeurs et
les explosions tendues des échanges entre les solistes, avec de bons
et beaux chanteurs, les deux Macbeth (stature et fragilité
superbement incarnées par Juan Jesus Rodriguez, une belle
incarnation jeu et chant malgré peut-être un vibrato un peu
excessif pour Alex Penda) et Banco : Adrian Sampetrian.
Bémols : trois entractes,
et le décor assez laid, une salle de palais italien ou de musée un
peu décrépit, qui curieusement est en place pour le premier
tableau, ce qui pour créer une impression d'étrangeté et peut-être
un peu de folie amène à faire figurer quelques hommes en bras de
chemise et quelques nus fugitifs, alors que par la suite des éléments
descendant des cintres et les éclairages modifient les ambiances et
les lieux – présence aussi pour le banquet de fauteuils Louis XV
et d'une bergère Louis XVI trop ou pas assez incongrus – et dans
la musique du déjà grand Verdi, splendide, variée, on pourrait à
mon humble avis couper le ballet au début du troisième acte qui
n'est pas ce qu'il y a de meilleur et qui n'est plus indispensable
pour exhiber les protégées des abonnés.
Pour le reste, un grand
plaisir, et ces quelques phrases de Victor Hugo (dans son William
Shakespeare) qui figure dans le
programme : Dire Macbeth c'est l'ambition, c'est ne dire
rien. Macbeth, c'est la faim. Quelle faim ? la faim du monstre
toujours possible dans l'homme. Certaines âmes ont des dents.
N'éveillez pas leur faim.
10 commentaires:
cette fois vous l'avez salué votre ami Molière
Merci pour ce beau moment musical qui aide à s'évader de la médiocrité ambiante !
Je crois me souvenir qu'il y a un traître dans Macbeth... c'est donc une pièce politique d'actualité ?
Claudine, le salue presque chaque jour mon ami Jean-Baptiste mais je n'affiche pas trop nos relations (sourire)
oui, j'ai renoué avec le débat que pour entendre les derniers mots et apprendre que selon les téléspectateurs interrogés par Bfm, mon candidat Benoît Hamon était le moins convaincant sur tous les points - victime de ses qualités le bonhomme, je m'en moque, je tente le coup
Dominique, pas vraiment un traitre ou c'est Macbeth et il est plus que traitre, il est meurtrier et usurpateur, c'est par contre une histoire de pouvoir et de mal
Tout se relie sous d'autres éclairages, impossible de ne pas y penser Ravie pour toi à la lecture de ton billet
Là encore il fallait choisir, le débat ou l'opéra.
Ton choix était le bon.
et découvert un nouveau Verdi préféré (enfin presque)
ceci dit pense que ne vais pas résister au désir de me faire du mal (puisque la discrétion et l'honnêteté de mon élu personnel sont soulignées et traduites en : effacé, perdant, enfoncé) en le regardant en replay le débat... m'en moque je ne changerai pas (par que pour le bonhomme, surtout pour la philosophie générale et pas mal de points de son programme)
Enregistrer un commentaire