Avignon ce matin montrait
aux touristes encapuchonnés un visage morne et gris, et seules les
boutiques mettaient notes de couleur,
avec plus ou moins de
goût.
Un coup de téléphone du
propriétaire me prévient qu'à partir de 8 heures demain matin des
ouvriers et matériaux passeront par l'antre pour installer un
échafaudage dans la cour, et ouvrir dans le mur du fond une ouverte
en principe trop haut pour avoir vue... ai accepté (bien obligée)
avec sourire dans la voix, ne prépare rien pour atténuer les dégâts
prévisibles et me résous à ne pas vivre naturellement...
Ai plaisanté, ne sens pas
mon moral s'améliorer..
Le bleu est revenu, bien
franc, mais n'avais ni envie ni raison de sortir, et me suis
replongée dans les photos, mes souvenirs (appuyés sur la petite
plaquette des éditions du patrimoine, lue le soir à l'hôtel)
restes de ma déambulation à travers Montmajour... sa naissance
autour du cimetière rupestre du 9ème siècle et des suivants,
acquis en 949, par un échange avec l'archevêque d'Arles par
Teucinde, soeur du prévôt du chapitre, et donné par elle aux
religieux qui s'étaient regroupés sur le rocher, le très modeste
mont majeur émergeant comme une île cernée par les eaux
mortes (devenues plus tard terre riche), successeurs des anachorètes,
organisés sous la règle de Saint Benoît.. les donations de Conrad
le Pacifique, roi de Bourgogne-Provence, des comtes d'Arles, plus
tard des comtes de Provence qui s'y firent enterrer, la richesse
foncière, les possessions et les prieurés nombreux autour d'Arles
et Avignon, parsemés de Vienne à Fréjus et Vintimille, Grenoble,
Sisteron, Gap etc... la puissance de l'abbé, seigneur du Castelet..
et puis la décadence, la mise en commandite avant l'arrivée, à la
demande de l'archevêque d'Arles, de la congrégation de Saint Maur,
leur reprise en main rendue difficile par la résistance des quelques
anciens moines, qui ne quittèrent les lieux, pourvus de pension,
qu'après les avoir ravagés, par les fièvres, l'hostilité du
clergé arlésien etc... et leur début de réussite, la construction
d'un nouveau monastère, appuyé sur une galerie du cloître, par
Pierre Mignard, l'incendie, la reprise du chantier par un autre
architecte avignonnais,Jean-Baptiste Franque - je vais à brides
abattues - les difficultés persistantes et la sécularisation de
l'abbaye en 1786, juste avant la révolution, la vente (biens
nationaux) et l'achat de l'ensemble en 1791 par Elisabeth
Roux-Chatelard qui, insolvable, s'empressa de dépouiller le
monastère mauriste de ses charpentes, toitures, boiseries, rampes,
cheminées et pierres, les
rachats successifs et l'arrêt des destructions en 1795... et, si
vous n'êtes pas dissuadés par cette galopade, je pose ici la vidéo
bricolée cet après-midi...
et
nous sommes repartis,
pris
l'autoroute, gagné Montpellier, une rue-route bordée de lilas blanc
et la recherche d'un endroit où stationner près de la gare.
10 commentaires:
Merci à vous pour la visite de cet endroit si "marquant"...
Vous êtes devenue une spécialiste des vidéos avec zoom avant et arrière sur les photos... Merci pour ces images !
spécialiste de rien du tout... c'est la machine qui décide, pas capable de sortir du fonctionnement de base...
les photos : hum, la difficulté de photographier pierres blanches sur pierres blanches, et lumière filtrée donc flou
belles pierres en vidéo. Etonnant toute cette lumière avec si peu de fenêtres
Des tentations en couleurs.
Merci et bonne route.
suis rentrée depuis longtemps et cloîtrée là aujourd'hui (mais pas aussi bellement)
Claudine, oui et lumière qui mange les formes sur les photos
Et toujours ce souci de partager les belles choses et les bons moments.
façon de les prolonger
Oui merci pour ces partages, j'aime bien votre réponse à Godart :-)
Bonne, douce soirée Brigetoun et bon vote...
Flore de lozère
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