le ciel s'est
peuplé
lentes
dérives blanches
l'air n'est
plus que doux
m'en aller
presqu'à grands pas
pour lourde
et belle charge
un peu de repassage, un
peu de soleil quand baignait le mur, un peu de lecture, un peu de
ménage
et départ à une heure
qui n'est plus nocturne, pour assister, à neuf heures, au Chêne
noir, au premier (et sans doute
au seul pour moi) des spectacles des nuits flamencas, notre petit
festival, spectacle
d'Andrès Marin, ab libitum reprise
d'un acien spectacle qu'il n'avait donné qu'une fois en France, avec
le cantor Jose Valencia et Savador Gutierrez à la guitare.
Le
programme dit qu'il a collaboré avec Bartabas et Kader Attou et
qu'il développe un style extrêmement
personnel et une esthétique d’une absolue contemporanéité, tout
en puisant dans les racines authentiques du flamenco. Sa danse est
considérée comme l’une des plus novatrices du flamenco.
et ajoute Il y a du mystique chez ce
perfectionniste, une exigence parfois effrayante mais ce solitaire
est aussi un danseur solaire et profond. Révolté et puriste,
intraitable sur la tradition et toujours prêt à la faire voler en
éclats, Marín est d’abord orfèvre du compás, capable
d’enchaîner tout l’éventail du répertoire avant de défricher
encore et encore des terres inconnues.
En
fait c'est très beau... ne ressemble à aucun des spectacles de
flamenco que j'avais vu... Une danse qui souvent n'est pas, corps
immobile, ou une danse des mains, et puis de brusques départs,
souvent arrêtés en tension, une détente pendant que la guitare
joue une musique très personnelle, faite de dissonances, de
silences, retrouve un souvenir de musique flamenco, et puis des
crépitements de pieds, un départ, un suspens, le chant et un retour
à une danse plus traditionnelle, sans l'être totalement, tout en
étant très flamenca. Et le côté un peu étrange de cette tête
qui pourrait être celle d'un notable troisième République si ce
n'était l'éclair bleu sur les cheveux gominés, surplombant le
buste puissant et sans graisse moulé de noir comme les jambes
nerveuses perchées sur de hautes talonnettes,
Un
moment où, avec un chapeau de papier, un masque neutre et donc
triste et un foulard rouge il danse lentement, sans plus aucune
référence au flamenco, et m'évoque un Arlequin sombre avant,
tee-shirt tiré sur les épaules pour les dénuder, le chapeau
quitté, c'est l'idée d'une fille désolée... et la poésie qui
pourrait être fausse, fade, est là, sans être revendiquée.
Le
cantor marchant en lançant sa voix et j'ai cru reconnaître du Lorca
et puis chanteur et danseur face à face se défiant, sur l'appui de
quelques fusées de voix dans la salle, tension, mots rares et signes
de croix avant de se lancer, la danse défiant, menaçant le chanteur
qui le nargue..
etc...
et la fin, dans le noir, marche sur place épuisée, sur une cantate
enregistrée avec une langue de lumière détaillant le mur du fond,
restes de la chapelle d'origine qui est ordinairement masqué...
juste les dernières minutes un peu trop Castellucci, appuyées, avec
effet de voile et orgue.
Certains allaient au
Girasol pour un Tablao avec des artistes se produisant dans d'autres
spectacles... moi j'ai rangé la grand-mère.
Pour vous le présenter
une courte vidéo d'il y a trois ans, qui donne une très très
faible idée de ce que j'ai vu
6 commentaires:
voir ce danseur me fait penser aux transformations du physique de Franco Fagioli dès qu'il chante : un glissement vers quelque chose de surnaturel, qui laisse bouche bée
Poissons, huile d'olive, flamenco... L'art culinaire se conjugue sous toutes ses formes...
Claudine, j'y allais avec plaisir et sans conviction, juste le rite une fois par an... mais vraiment c'était un beau moment, très beau
Dominique, de la cuisine moderne, et réussie
Ne connais pas trop et la découverte fait toujours vibrer d'autres cordes
en fait connaître ne doit pas suffire, parce qu'il est dedans et dehors; il s'appuie sur la tradition pour se l'approprier et parfois il part ailleurs pour revenir
Mouvance et beauté des corps chorégraphiques.
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