Le ciel me disait bleu,
suis partie décidée, munie de chaussures plates et vieux appareils
(il faudrait qu'il me reste après les billets de quoi leur offrir un
remplaçant). En fait c'étaient nuages flottant, plus ou moins
groupés, plus ou moins absents, dans le bleu fort du petit vent.
Je croyais avoir été
matinale, il y avait déjà pas mal de gens, touristes et élèves à
gentils cornacs, pour monter les marches du palais (le nôtre, il n'y a
pas de tapis rouge mais il est plus ancien),
prendre billet, déboucher
dans la cour d'honneur où les gradins ont déjà atteint leur
mi-hauteur
et prendre le tunnel
débouchant sur le cloître, accueillis par un gorille qui ravissait
mes petits compagnons, n'ai pu les éviter,
mais sous une galerie du cloître il y
avait son frère, un superbe.. j'ai pensé taureau, c'était sans doute un buffle
puisque leur auteur, Freddy Tsimba (Congo), que je retrouverai ensuite
avec des petites silhouettes tourmentées comme des souches, dit sur
son site. https://freddytsimba.wordpress.com
.. « Nous faisons des œuvres qui parlent de
l’Afrique parce que nous venons de là, nous y vivons, mais nous
nous adressons à tous. Nos œuvres ne se limitent pas au continent
dont nous sommes issus. Elles peuvent aussi témoigner d’autres
réalités. Nous sommes concernés par les choses du monde. Le
malheur du monde est aussi le nôtre (c'est
peut-être un taureau au fond, il vient souvent en France)
Je
venais découvrir la plus grande partie de l'exposition des
sculptures africaines de la Collection Blachère
http://www.avignon.fr/toutes-les-actualites/actualite/les-eclaireurs-avignon-capitale-de-lart-africain-contemporain/
mais,
voilà, la lumière était trop ou pas assez, mes objectifs étaient
mal nettoyés, j'en ai pris beaucoup trop... et j'ai passé un temps
infini à tenter de sélectionner et d'attribuer chaque oeuvre à un
artiste... pas pensé à noter les noms, photographié quelques
panneaux qui ressortent mal etc... alors, vais sans doute tenter d'en
faire une vidéo-diaporama, et pour le moment vais me contenter de
donner un échantillon de chaque sculpteur.. ce qui va être déjà
fort long..
Le
centre du cloître était occupé, sur une herbe d'un vert aussi
strident que faux, par les silhouettes et la
grande muraille verte (qui
elle ne l'était pas) de Ndary Lo (auquel on doit la prière
universelle qui se charge de nous tous sur la place)
http://www.ndary-lo.com/
sous
la galerie qui conduit de l'entrée à l'escalier on trouve un
premier aperçu de Amahiguere Dolo
https://fr.wikipedia.org/wiki/Amahiguere_Dolo
les esprits donnent
forme aux éléments. Amahiguéré Dolo les révèle, élaguant là
des souches de caïcédra dont surgissent des sculptures enivrées
d’esprits, ici pétrissant en céramiques la glaise si particulière
à son pays.(Galerie Louis
Berthier)
et
de Jems Robert Koko Bi
http://cecilefakhoury.com/expositions/a-venir-exposition-de-lartiste-jems-koko-bi/
Dans
la salle du consistoire, dans l'ombre éclairée de façon à mettre
les oeuvres en valeur et à dérouter mon appareil, mêlé à quelques vestiges de la décoration du palais, il y a (énumération, avec pour chacun un échantillon)
plusieurs
masques simples et beaux d'un artiste dont n'ai pas noté et
déchiffre mal le nom, court et commençant me semble-t-il par un K
des
tapisseries d'Ifémoa Anyaeji (Nigéria)
http://www.ifeomaanyaeji.com/
des
têtes, une grande sculpture de Joseph Francis Sumégné (Cameroun) aime https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Francis_Sumégné
une
paire de jambes d'Amal Kenawy – un résumé tragique de sa vie sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Amal_Kenawy
(Egypte)
deux
têtes savoureuses ou masques bidons de Romuald Hazoumé
http://www.la-croix.com/Culture/Expositions/L-artiste-beninois-Romuald-Hazoume-au-Grand-Palais-pour-Picasso-2015-11-06-1377476
des
poupées ou êtres étranges de Gastineau Massamba (Congo Brazza)
http://www.lumieresdafriques.com/fr/artist/gastineau-massamba-2/
deux
statues (qui m'ont fait penser à l'art inuit) de Colleen Madamonbé
(Zimbabwé) http://www.art-z.net/sculpteurs/Madamombe/Madamombe.html
deux
panneaux de Nnenna Okore (Nigéria) http://www.nnennaokore.com/
fragiles et délicats
toute
une série de grandes statuettes de Freddy Tsimba (l'auteur des deux
forts animaux de l'entrée)
et
deux ou trois grandes et belles oeuvres de Moustapha Dimé (Sénégal)
http://www.jeuneafrique.com/133307/culture/s-n-gal-le-dernier-voyage-de-moustapha-dim/
des
statuettes aussi (les aime) de la potière sénégalaise (Casamance)
Seyni Awa Camara
http://www.talentsdorigine.com/fr/designer/seyni-awa-camara
des
masques réjouissants de Calixte Dakpogan
https://fr.wikipedia.org/wiki/Calixte_Dakpogan
un
troupeau de Cheikhou Ba http://www.cheikhouba.com/
et d'autres que j'ai négligés...
un
couloir et puis l'état décrépit de la chambre antique du camérier,
servant d'écrin à la splendeur de Confluences la
gigantesque tapisserie métallique d'El Anatsui
https://fr.wikipedia.org/wiki/El_Anatsui
descendre
un escalier étroit, jusqu'au palier,
descendre dans l'antichambre
que survolent deux fauves s'affrontant de Wen Botha (l'auteur de
l'éléphant vu au Musée lapidaire)
et
puis dans le trésor bas un autre aspect de son oeuvre avec Solipsis
des ailes de polystyrène mêlées
aux néons, suspendues ou s'élevant en spirale devant de grands
miroirs bleus inclinés.
Il
me reste à retourner dans le cloître à grimper l'escalier du fond
pour gagner le grand tinel mais ça, avec une vidéo de l'ensemble si
j'y arrive ce sera pour demain (prévenus..)
7 commentaires:
Pureté des lignes dans une abstraction naturelle Picasso et les autres le savaient merci pour ce reportage soigné et précis espère y faire un tour
pas facile d'en rendre compte (et déroute des photos...) - me suis battue avec images pour une vidéo hum.. enfin la mettrai pour demain avec les oeuvres du grand tinel
Oh que c'est beau le vent venu d'Afrique ! quelle chance vous avez à Avignon. Un autre monde mais qui a tant influencé le nôtre, on se sent tout petit tout petit
belle créativité africaine... art sans frontières...
Claudine en fait là ils prennent chez nous aussi mais sans se perdre
Dominique oui et pourtant toujours avec un peu du génie du territoire dedans
Le monde comme les nuages n'est pas si flottant que ça : il s'est posé dans le cloître. Magnifique, Brigitte !
et merci à M. Blachère d'avoir constitué sa collection (dont ce n'est qu'une partie) et de nous en faire profiter, même si le site de sa fondation lui permet aussi de faire la promotion de sa boite (illuminations)
Enregistrer un commentaire