Je me suis éveillée
transie de froid, ou du moins il a fallu cinq minutes pour que la
tiédeur du sommeil m'abandonne, et qu'insensiblement mes os se
mettent à trembler ou se contracter, je ne sais pas, ne les
comprenais pas, simplement ils n'aimaient pas.
Mais dehors le ciel
semblait se décider, après la forte averse du soir, la pluie de la
nuit, pour le bleu. J'ai entassé épais coton pelucheux sur débardeur
de soie, endossé par dessus petit blouson molletonné et puis un
très fin et étroit manteau de laine non doublée –
j'étais très très chic – et m'en suis allée, bras serré autour
du corps et mains crispées, vers les remparts près de la gare, pour
tenter de contrebalancer le crachat sur les droits de ceux qui
travaillent que va être à mes yeux mon vote prochain.
Et en arrivant sur la
plage de lumière autour des bassins plats, en circulant entre les
groupes, en échangeant quelques mots en plein accord me suis
réchauffée corps et coeur, le manteau a été entortillé
maladroitement autour d'un de mes bras et j'ai suivi lentement le
cortège... ce n'était pas la foule, même à son échelle Avignon a
fait beaucoup mieux, mais pour un premier mai, pour ce qu'aurait été
un premier mai ordinaire ce n'était pas mal.
Et nous avons presque
rempli l'espace de la place devant le palais, pas très serrés mais
tout de même. Avons écouté des prises de paroles,
étions différents mais
en gros à l'unisson sauf deux jeunes de ceux qui se dénomment
insoumis qui nous traitaient de social-traitres, préjugeant ainsi de
notre utilisation du bulletin macroniste. Mais la statue exprimait
les faibles attentes que mettions dans des actions futures. (enfin
que les jeunes mettaient...)
9 commentaires:
La statue manifestait, elle aussi...
Vous m'avez fait penser à un dessin de Pétillon dans le dernier "Canard enchaîné" (page 8) :
- Titre = "Les compliqués".
- Un type dans le bureau de vote, et devant lui la la table avec la pile des bulletins Macron et Le Pen, demande à l'assesseur : "Il n'y a pas de bulletins "Barrage au FN" ? "
m'en souviens j'avais ri jaune, et l'avait tweeté ce dessin
Bravo au moins toi tu as su affronter la foule pour tes idées et le rhume devrait lâcher prise comme les miasmes qui pullulent
La statue est là au bon endroit au bon moment
Arlette j'avais besoin de marche en rive (me sens indigne et ne suis pas encartée) et souvent dans le cortège
oui Christine ça fait la deuxième fois que je le pense
Levant les bras au ciel, la statue nous a-t-elle compris ?
Main dans la main, cela réchauffe et conforte les idées.
même s'il fallait être prudent pour être en communion (parce qu'il y avait pas mal de ni, ni...)
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