matin, Avignon, comme un
peu partout en France, si j'ai bien compris, recevait avec gratitude
les prémices de l'été
vivait doucement,
tranquillement, le creux de la matinée, s'activait dans le creux des
habitudes, et mettait un sourire et de la bienveillance sur nos
humeurs.
Pris un peu trop de soleil, lisant contre le mur de la cour, vers une heure, en ai tiré migraine légère, vague langueur et
nonchalante indifférence, avec juste des petites incursions
retrouvailles ou découvertes en feuilletant, entre deux recherches
de nouvelles (il faut que l'habitude se détache), GEnove ville
épuisée de Benoît Vincent, l'un des deux livres arrivés en
fin de matinée.
Le soir approchant, ai mis
une de mes robes préférées de l'été dernier, le trois quart de
coton bleu que je traîne partout, des sandales et suis montée, avec
une curiosité bénévolente, vers l'opéra et Anna Bolena pour
gommer encore un peu mon ignorance autrefois volontairement décidée
(quand plus de choix j'avais) de l'opéra de la fin du 19ème, dans
une production de notre opéra, dirigée par Samuel Jean,
deux photos de Cédric
Lestrade/ACM STUDIO, captées sur la page Facebook de l'opéra (la
première avait eu lieu dimanche)
avec
un décor simple, qui s'efface devant la musique (grandes images
projetés, et uniquement un trône, qui devient à la fin l'escalier
vers l'échafaud, et un lit), d'Eric Wonder, des costumes de Kaspar
Glarner en accords de tons agréables et sans originalité, et une
mise en scène de Marie-Louise Bischofberger (qui insiste sur la
relation entre la reine en titre et sa future remplaçante, jusqu'à
évoquer par un baiser d'amitié, de pardon ou de mort leur union) –
éléments qui concourent à un très grand plaisir visuel qui m'a
aidé, avec une musique que trouve plus souple, plus variée, aboutie
que je ne m'y attendais, à goûter le plus souvent (de formidables
moments) pour la première fois un opéra de Donizzetti.
Une
bonne distribution, surtout pour les deux rôles de femme (les trois
avec la jeune Ahlima Mahmdi qui joue Smeton le Chérubin
d'Anna) même s'il m'a fallu le premier tableau pour les apprécier
(trouvé au premier abord les voix un peu métalliques, manquant de
chair)
Pour
Anna Bolena : Irina Lungu (la robe rouge) jolie silhouette, jolie
voix puissante et nuancée, vibrato sans excès, et belle incarnation
du rôle - pour Giovana Seymour : Ketevan Kemoklidze, (un peu moins
séduite par sa voix) passant de l'ambition insouciante et souriante
au bouleversement devant la mort de son amie-rivale.
Henry
VIII est Carlo Colombara, basse, que j'ai moins goûté (mais il
semblerait qu'il soit souffrant) et Percy est Ismaël Jordi, joli
timbre (déjà entendu dans Maria Stuarda) et rôle exaspérant, ce
qu'on ne saurait lui reprocher...
Les
choeurs étaient une fois encore fort bons, et puis il y avait, rôles
muets, la dame en bleue et la petite fille en rose qui passaient dans
presque tous les tableaux, assorties aux retours du petit thème
léger.
Je
voulais aimer, n'y ai pas eu trop de mal, un peu courbatue tout de
même et c'est satisfaite et pressée de retrouver l'antre, un verre
d'eau et un cigare, que j'ai suivi l'ordre que me donnait le pied de
l'ami Molière.
3 commentaires:
Le blond des bâtiments est comme un champ de blé urbain.
Donizetti : jamais vu mais sans doute très bien...
le fait est que je me demande si la vue (et l'envie d'aimer) n'ont pas joué pour commencer à me convaincre de goûter sa musique (quoique non, rehaussaient) malgré ma méfiance devant le bel canto
ah, super
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