Des remords en pensant à
tout ce que je néglige, mais, refus de prendre cela comme une
performance, droit revendiqué à la modération et au plaisir...
second concert lecture à
Saint Agricol, avec même instrumentistes, autour de deux autres
poèmes de Soni Labou Tansi Les yeux de l'espoir (peut-être
moins violent, et politique, plus spirituel) et Ici
commence ici, dits cette fois
par Moustafa Benaïbout, à la voix plus sourde, descendant parfois
vers le murmure, ce qui me rendait – plus éloignée que j'étais –
alors la compréhension non pas impossible mais plus difficile...
(légère déception, due aussi en partie par la fronde de carcasse
avec laquelle j'ai dû négocier sourdement).
L'assistance par
contre était moins étique.
Détour
par la place de l'horloge pour le Canard enchaîné dont j'ai lu
trois pages en déjeunant,
mini-sieste,
vieille robe aimée et légère, suis repartie avec la petite
appréhension habituelle (mauvais souvenirs de clim) vers le Gymnase
Aubanel, dans un trente-quatre degrés qui tapait dur sur les rues
sans vrai ombre et qui maintenait une moiteur épaisse là où le
soleil ne venait pas frapper
prévoyant
un peu plus d'avance que les trente minutes indiquées pour passer
voir l'exposition des langues de Martine Belay-Benoit
http://avignon.midiblogs.com/archive/2017/06/29/l-espousicioun-di-lengo-870503.html,
en en profitant pour rogner un peu davantage sur la durée de
l'attente sur la rampe brulante du gymnase...
ai cru que Martine
n'était pas là, ai pris à la volée, très mal des photos par la
fenêtre, tout en cherchant du regard si je la trouvais plutôt qu'en regardant que ce que
captait mon objectif, et comme, lorsque je l'ai trouvé, que je suis
entrée, que j'ai regardé nous parlions je n'ai pas pensé à
prendre des photos (pour une meilleure vision de l'une des têtes,
suivez le lien..
eu
un moment d'espoir en voyant une queue dans l'ombre de la rue mais
les avec-billet nous avons été rappelé à l'ordre et a commencé
une très longue attente à l'ombre toute relative et sans fraîcheur
du tau... plaisantions mais j'ai fini par rejoindre mes confrères et
consoeurs «anciens» dans le petit ilot plus supportable que les
jeunes nous lassaient contre le mur.
Une
période d'acclimatation dans le hall et le plaisir de découvrir que
j'étais au troisième rang, en bout de rang, à côté d'un maigre
contemporain plein d'humour.
Et
maintenant ce que nous allions voir, et dont je me demandais, à
travers le plaisir pas tout à fait immédiat (mais presque, le temps
de sortir de l'excitation de la ville pour goûter le charme
doucement amer et désuet qui baigne ce spectacle) : Saigon,
de Caroline Guiela Nguyen (issue
du Conservatoire d'Avignonn passée par Strasbourg etc... fondatrice
d'une compagnie au joli nom les Hommes Approximatifs, et
fille de Viet kieu ou Vietnamien de l'étranger) un
spectacle qui raconte une histoire ou des histoires en mêlant les
dernières années de présence française à Saigon, les départs
(avec des interludes sur ceux, sur une surtout, qui sont resté au
pays) entremêlé avec les premières années en France et 1996 date
à laquelle sont devenus possibles les allers-et-retour avec pour
certains, nés en France, l'apprentissage de la langue dont n'avaient
que des bribes. Je recopie le résumé figurant sur le site (auquel
j'ai emprunté également deux photos de Christophe Raynaud de Lage)
Comme les acteurs, les
personnages de SAIGON sont français, vietnamiens ou encore
français d'origine vietnamienne. Quelle que soit leur génération,
ils ont en commun des paysages, des visages, des chansons, une langue
qui, pour certains, n'existent plus que dans leurs souvenirs. Le lieu
lui-même n'échappe pas à cette nostalgie. Un restaurant coincé
dans un espace-temps compris entre la France d'aujourd'hui et le
Saïgon des années 50 où les personnages ont pris l'habitude de se
croiser, de se retrouver pour manger, chanter, boire, danser, s'aimer
et tenter de célébrer la vie malgré tout. Fruit d'un long travail
d'immersion entre la France et le Vietnam, ce récit polyphonique
invente les voix de femmes et d'hommes marqués par l'histoire et la
géographie. Tous portent en eux l'empreinte de la modification de
notre monde. SAIGON est une terre blessée, il y a toujours quelqu'un
qui manque, quelqu'un à pleurer, et c'est ce trajet des larmes qui
nous guide. Caroline Guiela Nguyen évoque avec la présence de ces
onze comédiens une France qui existe au-delà des limites qui lui
sont assignées, au-delà de ses frontières. (mais
non sans reproches).
Le
spectacle dure en principe, et à peu de choses près en réalité, 3
heures 45 avec un entracte au bout d'une heure...
Me sentais lasse
mais en gros ok, seulement un jeune pompier était tellement aux petits
soins pour la petite vieille qu'il croyait en détresse, me portant
presque pour me trouver un siège, qu'après l'avoir tranquillisé en
retournant m'asseoir dans la salle, me sentais très impressionnée
(enfin pas trop, en souriais) et que j'ai décidé de rentrer bien
sagement et de passer une soirée tranquille, me demandant toujours
comment rendre l'atmosphère qui se dégageait de ce spectacle...
alors comme j'ai trouvé un article du Monde avec lequel suis presque
d'accord (la salle ne pleurait pas, ni n'était très profondément
émue je pense... moi j'avais un petit retour sur des amis également
fils de viet kieu puisqu'on dit ainsi, dont un perdu de vue), le mets
en lien
http://abonnes.lemonde.fr/festival-d-avignon/article/2017/07/10/in-the-mood-for-saigon_5158347_4406278.html
(désolée je n'ai que le lien abonné mais devriez pouvoir le
retrouver)
parce que oui
à la petite musique qui reste en mémoire au moins quelques heures
après, et qui n'est pas uniquement la musique des langues et
accents, oui à la formidable Madame Anh
Tran Nghia (et à une autre actrice qui joue l'ex jeune-femme
épousée, celle qui l'incarne jeune également... tous au fond).
Il est de fait (photo
témoin dans la rue) que ben l'âge est là, et que, pour tous, les
spectacles à Aubanel ont un côté épreuve très physique (un peu peur de ce qui m'attend demain, mais avec sourire)
11 commentaires:
Le Monde un peu dithyrambique, peut-être ... à propos de Saïgon.
Quelle journée, les pompiers de service servent toujours à quelque chose!
Bon anniversaire et bon courage pour les cinq heures de spectacle
merci Claudine
Il me semble que les jeunes ans...se fêtent ce jour mémorable et plus encore Je t'embrasse en félicitations
Lu le Monde sur Saigon en complément
grand merci à toi, cherche une petite cuillière assez petite pour me ramasser (sourire)
On va finir par regretter le bon temps des colonies...
Quand j'ai lu votre titre avec le pompier, je me suis inquiété : mais en fait vous auriez dû à la fin faire un selfie avec lui !
La longueur de ces spectacles est-elle un gage de leur importance ? Il faudrait aussi penser aux spectateurs... La durée orthodoxe des films, une heure trente, avait dû être décidée dans cette optique (bien lointaine parfois)...
Bon anniversaire, alors !
Dominique, on est assez loin du regret du beau temps des colonies là dedans... juste dans des vies qui se sont rencontrées et un passé presque commun
Pour la longueur du spectacle : aujourd'hui 5 heures 45 et parmi ceux de la fin un de plus de sept heures et un de plus de huit...(on fait l'économie des trajets, sourire)
@ brigitte celerier : je plaisantais.
Quelle belle énergie! Je me joins au choeur pour vous souhaiter une belle journée d'anniversaire!
sourire, l'espérais (mais quelques commentaires dans la rue hier manquaient furieusement d'humanité... (rares)
It's going to be end of mine day, but before finish I am reading this enormous article to improve my knowledge.
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