jour de petit vent
blanc-gris sur feuillages ternis
les premières feuilles
dorées voltigent devant mes pas
m'en allais, alertée par
un statut de Laurence Bretagnole sur Facebook, à la rencontre d'une
des deux expositions de l'été de la livrée-médiathèque Ceccano
(trop tard ce matin pour voir tranquillement l'autre, portant sur de
belles reliures, tant pis)
la route est là
autour de un aventurier n'enterre pas ses parents installation
d'Ange et Dam (église Saint Bernard en juin 2015)
http://www.angeetdam.com/
avec des textes de Jean Debouverie (dans une vitrine à droit de
l'entrée
avant
une photo de Garance de Galzain)
mais
le principal ce sont elles, les silhouettes presque anonymes de bois
rongé, presque puisque les formes, les yeux, les tailles, un bijou
éventuellement, leur donnent un début de personnalité
Ils repartent,
s’envolent
et font tourner la
terre.
Et nous les voyons
passer, parfois mourir ;
alors un peu de nous
tous meurt avec chacun d’eux.
Ils quittent leur
monde, traversent des mondes, transpercent les cloisons du monde. Ils
en meurent, ici. Là, ils s’arrêtent mais ne sont jamais arrivés.
Quand ils arrivent on
les arrête.
mais
au revers, ils portent leur passé ou leurs rêves
On continue à partir
chaque jour
on recommence chaque
matin partir pour toiujours
Revenir on peut mais
c'est difficile
Arriver on ne peut plus
mais le sait-on quand on part ?
Et
devant chacun il y a une phrase ou un minuscule tableau qui parle de
départ
et
derrière chacun il y a des pièces, ou des chaussures ou un objet
qui parle de leur chemin
je pars pour ne pas
arriver
Partir c'est possible,
mais arriver, non
Jamais on n'arrive.
Aux
murs, les peintures de Dominique Jaffré
et
puis, face à la vitrine qui contient de grandes feuilles portant les
textes que j'ai recopiés, les deux poèmes de Jean Debouverie Aux
morts aux frontières de l'Europe.
Sans
pénétrer plus loin dans la livrée à la recherche de l'autre
exposition, ressortir, retrouver les oliviers
et
voir en chemin le petit vent creuser le bleu (qui a pris possession
de tout le ciel dans l'après-midi).
5 commentaires:
Belles peintures de Dominique Jaffré, art "naïf" qui parle d'emblée...
si j'ai bien compris une exposition qui circule depuis deux ans... juste de quoi émouvoir un mini temps... là dans l'entrée d'une médiathèque a dû être vue pas uniquement par les persuadés
Étrange défilé de bois, comme des bois flottes si presents personnages rencontrés avec leur histoire aux regards vides
Merci
belle installation
beaux oliviers
Très beau
les mots et les photos
[... peu à peu
s'est retourné en moi
le titre du roman d'André D.
"Le pays où l'on arrive jamais"]
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