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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, septembre 07, 2017

la route est là

jour de petit vent blanc-gris sur feuillages ternis
les premières feuilles dorées voltigent devant mes pas
m'en allais, alertée par un statut de Laurence Bretagnole sur Facebook, à la rencontre d'une des deux expositions de l'été de la livrée-médiathèque Ceccano (trop tard ce matin pour voir tranquillement l'autre, portant sur de belles reliures, tant pis)
la route est là autour de un aventurier n'enterre pas ses parents installation d'Ange et Dam (église Saint Bernard en juin 2015) http://www.angeetdam.com/ avec des textes de Jean Debouverie (dans une vitrine à droit de l'entrée
avant une photo de Garance de Galzain)
mais le principal ce sont elles, les silhouettes presque anonymes de bois rongé, presque puisque les formes, les yeux, les tailles, un bijou éventuellement, leur donnent un début de personnalité
Ils repartent, s’envolent
et font tourner la terre.
Et nous les voyons passer, parfois mourir ;
alors un peu de nous tous meurt avec chacun d’eux.
Ils quittent leur monde, traversent des mondes, transpercent les cloisons du monde. Ils en meurent, ici. Là, ils s’arrêtent mais ne sont jamais arrivés.
Quand ils arrivent on les arrête.
mais au revers, ils portent leur passé ou leurs rêves
On continue à partir chaque jour
on recommence chaque matin partir pour toiujours
Revenir on peut mais c'est difficile
Arriver on ne peut plus mais le sait-on quand on part ?
Et devant chacun il y a une phrase ou un minuscule tableau qui parle de départ
et derrière chacun il y a des pièces, ou des chaussures ou un objet qui parle de leur chemin
je pars pour ne pas arriver
Partir c'est possible, mais arriver, non
Jamais on n'arrive.
Aux murs, les peintures de Dominique Jaffré
et puis, face à la vitrine qui contient de grandes feuilles portant les textes que j'ai recopiés, les deux poèmes de Jean Debouverie Aux morts aux frontières de l'Europe.
Sans pénétrer plus loin dans la livrée à la recherche de l'autre exposition, ressortir, retrouver les oliviers

et voir en chemin le petit vent creuser le bleu (qui a pris possession de tout le ciel dans l'après-midi).

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Belles peintures de Dominique Jaffré, art "naïf" qui parle d'emblée...

Brigetoun a dit…

si j'ai bien compris une exposition qui circule depuis deux ans... juste de quoi émouvoir un mini temps... là dans l'entrée d'une médiathèque a dû être vue pas uniquement par les persuadés

arlette a dit…

Étrange défilé de bois, comme des bois flottes si presents personnages rencontrés avec leur histoire aux regards vides
Merci

Claudine a dit…

belle installation
beaux oliviers

Aunrys a dit…

Très beau
les mots et les photos
[... peu à peu
s'est retourné en moi
le titre du roman d'André D.
"Le pays où l'on arrive jamais"]