notre hiver
s'en vient
timide dit la
raison
trop fort dit
le corps
ma ville
lasse
vide balayé
de vent
touristes
âgés
mais la ville
lasse ne sait être laide, vraiment laide, résiste par ses rides.
Brigetoun paresseuse est
restée dans l'antre, finissant de lire le livre-saga issu du
formidable travail de Jan Doetz et d'André Birukoff, C’était
l’adieu à la Russie, l’adieu à tout -
http://www.qazaq.fr/pages/cetait-ladieu-a-la-russie-ladieu-a-tout/
accompagnant, munie des petits tableaux généalogiques que j'ai
dressé en détaillant celui figurant en tête du texte, les différents
membres ou alliés de la famille Baranovsky, vies bousculées
éparpillées par le bouleversement de leur monde, vies qui en deviennent
toutes romanesques, m'attachant spécialement au destin de deux
femmes fortes et tendres,
Lydie Vasilievna
Baranovsky, qui, avec, puis sans son mari, est le point de convergence
dans cette fuite (Notre
grand- mère était grande et forte. Nous aimions nous asseoir sur
ses genoux et sentir l’odeur jadis parfumée de sa robe. mots
mis dans la bouche de sa petite fille Hélène fille d'Olga dite Olya
– il y a tant d'Elena et d'Olga dans les différentes branches de la
famille et des familles alliées que les arbres généalogiques ne
sont pas inutiles pour s'y retrouver – dans le texte «Eternels
émigrés» écrit par la fille de cette Hélène)...
et sa fille (4ème de ses
enfants) Elena dite Lilla, femme de Nicolas Pavlovitch Birukoff, son
ainé de dix-neuf ans, étudiante en médecine, et mère d'un petit
Visevold, dit Olik, quand elle rencontra, dans un hôpital où elle
se soignait en même temps que lui, Alexandre Kerensky, ministre de
la Justice et accessoirement époux de sa cousine Olga, leur amour,
la naissance de leur fille, la séparation, le départ d'Olik avec
ses grands-parents, rejoints par Elena, juste avant de repartir en
Russie pour retrouver et enterrer le corps de son mari Nicolas,
fusillé (et la constance, le souci pour elle et les enfants, de ce
dernier – de très belles lettres - Je
m’inquiète pour vous car le typhus fait rage chez vous et que la
vie est si difficile ... Je t’en prie, fais tout ce qu’il faut
pour que les enfants n’aient pas faim. Avez-vous du lait ? Je
préfèrerais renoncer au plaisir de vous voir, si à la place je
pouvais vous envoyer plus d’argent... dans
une autre Je
souhaite aussi beaucoup que tu reviennes vers moi, je te donnerai
toute la liberté de vivre comme tu veux, sous le même toit ou
séparés, avec tes parents ou sans eux. Jusqu’à ce que tu
puisses réaliser le changement que tu as prévu dans ta vie
personnelle, je reconnaîtrai avec plaisir Irinouchka afin de
légaliser sa situation..
et dans la dernière Je
te demande surtout d’inspirer malgré tout à mon fils l’amour
du peuple russe dans tout son ensemble et qu’il n’ait aucune
haine ou esprit de vengeance envers ceux qui m’ont exécuté sans
raison), se retrouvant ainsi coupée
du reste de la famille qu'elle mit près de deux ans à retrouver et
rejoindre à Antigone etc... - le texte est nourri de copies d'actes,
de lettres, de fragments du carnet de Lydie et des mémoires remarquables d'Olga
Kerensky, illustré des photos retrouvées par les descendants de la
famille et reprend en les augmentant certains des éléments
concernant Moussia Borovsky ex Baranovsky publiés sur le blog de Jan
Doets https://www.lecuratordecontes.fr
qui ont provoqué la recherche dont est issu ce livre, etc...
avant d'enregistrer très
mal (spécialement pas en forme mon élocution, spécialement
difficile pour moi la prononciation de certains noms, les russes dès
qu'ils sortent des plus courants, et même celui, qu'il me le pardonne,
de Jan Doets quand ne l'ai pas entendu – en tentant de répéter
correctement – depuis plus de quelques jours... suis foncièrement, totalement, inapte à
toutes langues y compris celles que je lis plus ou moins facilement -
plutôt moins) d'enregistrer, donc, tant mal que bien, un passage vers le début, illustrant les tracasseries
du clergé orthodoxe qui ne cèdent rien au catholique
8 commentaires:
Oui, des recherches pendant plusieurs années... Jan Doets et son allié célèbrent à leur manière la Révolution russe de 1917 : dire que dès l'année prochaine on ne parlera plus de ce centenaire !
Il est vrai qu'Emmanuel Macron s'apprête, dit-on, à célébrer, lui, le cinquantenaire de Mai 68 qu'il n'a pas connu, un événement tout à fait en phase avec ses propres idées politiques !!! ;-)
(Pourtant, Cohn-Bendit ne tarit pas d'éloges sur le début de ce quinquennat, il ferait un ministre européen "fort en gueule" et plus audible que Le Drian...)
Cohn Bendit n'incarne pas vraiment mai 68 - il a été un déclencheur (et pour des raisons disons sociétales) et un exploiteur de la chose...
Chère Brigitte, grand merci pour tes mots, ce livre mérite d'être lu par tous
La lecture est la meilleure façon de voyager dans le vaste monde.
Mai 68 n'est-ce pas une création typiquement médiatique, marchepied pour certain des honneurs républicains ?
eh oui, sacré boulot et tellement en phase avec notre époque
Jan, quel passionnant voyage dans le temps tu nous donnes là
Pierre, ce n'est tout de même pas que ça, loin de là mais en effet ceux que retiennent les médias sont loin d'incarner mai 68 (qui accessoirement est aussi une grève générale avec des effets)
Aime les grandes familles qui traversent l'histoire et le recul pour mieux évaluer
cette histoire là brassait violemment (et dans toutes les couches)
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