commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 28, 2017

Petite vieille et cosaques

se plier vers sol,
étirée, hisser charge,
coeur et reins hurlent
et regarder la danse lente de l'ombre des plantes dans la bande dorée en haut du mur et le bleu au dessus de la cour, dans le coin à l'abri du petit vent – et puis nada, ou si peu, ou c'est sans intérêt, ou c'est pour moi.
Et comme, tout de même, difficilement, ai tenté un bidule léger pour les cosaques, je reprends ma dernière participation (http://lescosaquesdesfrontieres.com)
Blottis
Vous ne m'avez pas vue. J'en suis à peu près certaine, parce que, la surprise passée, j'ai eu peur, un peu, et désir, un peu moins, de cette rencontre, et que, donc, je vous ai observé... En fait il faudrait plutôt dire que vous ne m'avez pas reconnue... votre regard est passé une ou deux fois sur moi, absent, même pas furtif, indifférent, j'étais un visage, une silhouette dans la petite foule de ce vernissage où vous ne sembliez connaître qu'un peu plus de têtes, de personnes, que je n'en connaissais.
Je me tenais là, un peu dans l'ombre, un peu à l'abri d'un grand vase éclatant de fleurs en pyramide, et j'étais dans un passé si lointain maintenant.
J'aurais pu faire les quelques pas qui nous séparaient, contourner le jeune homme bavard, et vous demander
Vous souvenez-vous ?
Le feu n'était plus que braises luisant faiblement, et le froid se tenait tapi contre les murs de pierre, prêt à reconquérir l'espace.
Refluaient en nous l'excitation, ma joie émerveillée, votre attention, restions là en détente lasse, mais lentement, le froid nous resserrait, recroquevillait et les inquiétudes de ces jours revenaient peser sur nos corps.
A croupetons vous avez nourri et ravivé le feu. Je me suis redressée, maladroite, pour sortir, traverser un peu de nuit froide pour rejoindre ma couchette dans la ferme... vous m'avez retenue, et pelotonnés dans un nid fait de ma cape, d'une couverture arrachée à votre lit, sommes restés ainsi, sans un mot, berçant dans notre tiédeur nos tristesses soeurs, laissant le temps s'étirer jusqu'à ce qu'un rayon de soleil filtre par le fenestron, jusqu'à ce que le chien s'étire et aille gratter à la porte de la cabane.
Tant et tant d'années sont passées depuis, sans que nous ayons nouvelles, nos deuils se sont tissés dans nos passés, mais vous revoir, retrouver votre profil, a réveillé le petit souvenir tendre qui colore le souvenir que j'en ai.
Une tentation idiote de savoir s'il en était de même pour vous, que sagement j'ai refoulée.

En s'accrochant à une oeuvre de Violaine Kruch

10 commentaires:

Claudine a dit…

Admiration pour ce texte redire encor*

jeandler a dit…

" Nos deuils se sont tissés dans nos passés "
ainsi des souvenirs tels un vaste cimetière peuplé de gisants...

Dominique Hasselmann a dit…

Gémellité... un rêve éveillé !

Brigetoun a dit…

Dominique, une jolie formule

Arlette A a dit…

C'était beau ..cest beau encor...

Brigetoun a dit…

merci Arlettte

Godart a dit…

Comment ne pas aimer votre texte ?

Brigetoun a dit…

oh il doit y avoir bien des raisons pour ça... dépend du lecteur, et donc merci

catimini a dit…

Très beaux, texte et photo

Brigetoun a dit…

surtout belle la petite terre cuite