se plier vers
sol,
étirée,
hisser charge,
coeur et
reins hurlent
et regarder la
danse lente de l'ombre des plantes dans la bande dorée en haut du
mur et le bleu au dessus de la cour, dans le coin à l'abri du petit
vent – et puis nada, ou si peu, ou c'est sans intérêt, ou c'est
pour moi.
Et comme, tout
de même, difficilement, ai tenté un bidule léger pour les
cosaques, je reprends ma dernière participation
(http://lescosaquesdesfrontieres.com)
Blottis
Vous ne m'avez pas vue.
J'en suis à peu près certaine, parce que, la surprise passée, j'ai
eu peur, un peu, et désir, un peu moins, de cette rencontre, et que,
donc, je vous ai observé... En fait il faudrait plutôt dire que
vous ne m'avez pas reconnue... votre regard est passé une ou deux
fois sur moi, absent, même pas furtif, indifférent, j'étais un
visage, une silhouette dans la petite foule de ce vernissage où vous
ne sembliez connaître qu'un peu plus de têtes, de personnes, que je
n'en connaissais.
Je me tenais là, un peu
dans l'ombre, un peu à l'abri d'un grand vase éclatant de fleurs en
pyramide, et j'étais dans un passé si lointain maintenant.
J'aurais pu faire les
quelques pas qui nous séparaient, contourner le jeune homme bavard,
et vous demander
Vous souvenez-vous ?
Le feu n'était plus que
braises luisant faiblement, et le froid se tenait tapi contre les
murs de pierre, prêt à reconquérir l'espace.
Refluaient en nous
l'excitation, ma joie émerveillée, votre attention, restions là en
détente lasse, mais lentement, le froid nous resserrait,
recroquevillait et les inquiétudes de ces jours revenaient peser sur
nos corps.
A croupetons vous avez
nourri et ravivé le feu. Je me suis redressée, maladroite, pour
sortir, traverser un peu de nuit froide pour rejoindre ma couchette
dans la ferme... vous m'avez retenue, et pelotonnés dans un nid fait
de ma cape, d'une couverture arrachée à votre lit, sommes restés
ainsi, sans un mot, berçant dans notre tiédeur nos tristesses
soeurs, laissant le temps s'étirer jusqu'à ce qu'un rayon de soleil
filtre par le fenestron, jusqu'à ce que le chien s'étire et aille
gratter à la porte de la cabane.
Tant et tant d'années
sont passées depuis, sans que nous ayons nouvelles, nos deuils se
sont tissés dans nos passés, mais vous revoir, retrouver votre
profil, a réveillé le petit souvenir tendre qui colore le souvenir
que j'en ai.
Une tentation idiote de
savoir s'il en était de même pour vous, que sagement j'ai refoulée.
En
s'accrochant à une oeuvre de Violaine Kruch
10 commentaires:
Admiration pour ce texte redire encor*
" Nos deuils se sont tissés dans nos passés "
ainsi des souvenirs tels un vaste cimetière peuplé de gisants...
Gémellité... un rêve éveillé !
Dominique, une jolie formule
C'était beau ..cest beau encor...
merci Arlettte
Comment ne pas aimer votre texte ?
oh il doit y avoir bien des raisons pour ça... dépend du lecteur, et donc merci
Très beaux, texte et photo
surtout belle la petite terre cuite
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