une nuit à -2°, une
journée à 2°, ce n'est pas l'horreur d'une ère glaciale, mais
c'est bien trop froid, mes amis, pour une Brigetoun en détestation
résignée de l'hiver.
Un ciel d'une pureté
étincelante, un vent qui se prétend affaibli, mais ne l'est pas
tant mes amis, c'est merveilleux et passablement désagréable.
Alors y opposer l'antre,
un chandail bien épais et bien trop long et large pour faire une bonne femme
présentable mais qui, porté sur un fin col roulé fait carapace.
Et pour se moquer de cette
frilosité craintive, et de ce désir de tropiques, chercher le vrai froid,
avec les Carnets du froid
de Candice Nguyen et sa vidéo d'une navigation entre Upernavik et
Nuussuaq
https://www.candice-nguyen.com/navigation-entre-upernavik-et-nuussuaq-groenland-video/
et puis, en piochant dans
les rayons, en ne trouvant pas certains livres (il faudrait que je me
déconnecte de tout pour tout sortir et rétablir un semblant
d'ordre), avec
Causse
- 1 degré dans la
yourte au réveil, je découvre que mon lit est mouillé dessous.
après 2 heures d'effort j'arrive péniblement) à 15. la yourte,
trop mal isolée, en plus de ne pas retenir la chaleur, a laissé le
vent très insidieusement pénétrer partout. et ça condense. mais
je garde un petit sourire intérieur.
je me lave même à la
bassine, spécialité locale, l'eau froide fume sur ma peau tiède.
le secret c'est aussi
de savoir lâcher, relâcher, savoir laisse couler les peurs, les
excitations, les jours, les heures... tout en agissant, luttant pied
à pied pour garder un tout petit confort.
Fred
Griot Cabane d'hiver publie.net
https://www.publie.net/livre/cabane-dhiver-fred-griot/
mais ce n'est pas la température le plus intéressant dans ce beau
texte.
Le froid le plus
intense s' abattit à la saison sombre, mais grâce à la lumière de
la lune et au temps dégagé, il était possible de chasser les
phoques sur leurs trous de respiration. Cependant les étrangers ne
ramenaient que peu de viande. Arluk confia à Inik que peut-être ils
avaient tant voyagé qu'ils avaient oublié la façon dont on attrape
les phoques sur la glace. Ou peut-être le long voyage depuis le pays
des ancêtres avait-il consumé tout la patience qu'ils avaient en
réserve, ne leur en laissant plus une goutte pour cette chasse qui
justement en demandait tant... Peut-être leur malchance n'était-elle
due qu'à une sorte de modestie, suggéra Urukase, qui leur
recommandait d'être mesurés pour ne pas surpasser leurs hôtes.
Jorn
Riel Arluk
14 avril
L'hiver n'en finit pas.
Cette nuit -15°C. Pas de prémices de fonte. La neige tombe du matin
au soir. On entend frousser les flocons. Je passe la journée dans ma
mère cabane, mon oeuf, ma tanière dont je franchis le seuil avec
gratitude, sentant la bonne chaleur m'envelopper. Les heures défilent
lentement par la fenêtre. Je m'ennuie un peu. Cette journée est un
robinet mal fermé, chaque heure en goutte. L'ennui est un compagnon
passé de mode. On s'y fait, pourtant. Avec lui le temps à un goût
de foie de morue. Soudain le goût se dissipe et l'on ne s'ennuie
plus. Le temps redevient cette procession invisible et légère qui
fraie son chemin à travers l'être.
Sylvain
Tesson Dans les forêts de Sibérie
Quand il sortit de sa
tente, il fut surpris : il avait bel et bien neigé. Les yeux des
constellations célestes clignaient sans cesse et la lune d'une
blanche clarté parait ce paysage enneigé d'une beauté inédite,
captivant irrésistiblement le berger Chopa. Après une brève
réflexion, il se dirigea rapidement vers l'endroit d'où provenaient
les pleurs d'enfant. Il vit quelque chose scintiller dans la neige à
une certaine distance de lui, et la crainte le fit s'arrêter. Il lui
fallut quelque temps pour reprendre courage et repartit en direction
de la chose. Ça alors ! C'était un enfant ! Un nourrisson tout
juste né, au corps aussi blanc que neige qui irradiait sous les
rayons de la lune.
Pema
Tseden Neige
Comme
les nombreux chiens qu'ils avaient d'abord pu emmener avec eux
erraient souvent dans les rues de la ville et indisposaient les
autres habitants, ceux-ci furent bientôt abattus par la police, et
les Indiens s'en trouvèrent tout à fait empêchés de s'éloigner
en traineaux de fortune jusqu'à de plus généreux terrains de
chasse et de pêche. Ils passèrent dans cette extrême précarité,
et sous des tentes de peaux, leur premier hiver à Churchill (où le
climat est beaucoup plus rude, et exposé aux vents arctiques qu'au
lac Duk), et puis l'année suivante, en 1957, sans pouvoir exercer
leurs aptitudes de chasse – que la Compagnie de la baie d'Hudson
avait longtemps prisées – sur d'autres proies que le petit gibier
des environs immédiats...
Anthony
Poiraudeau Churchill Manitoba
d'où
je conclus que comme tous les mots, froid, hiver, neige couvrent
tout et n'importe quoi.
Demain,
il devrait faire nettement plus froid avant un très léger
adoucissement mercredi et peut-être la neige.
8 commentaires:
Moins sept les pieds sur la bouillotte imaginer le froid, brrr
Le nouveau "concept" météo dont on nous frotte les oreilles et énerve les yeux :
"le froid ressenti" (par exemple : -2° = - 7°, -8°= -15°, etc.)
La science du baromètre torride de Torricelli contre la subjectivité mal couverte...
Je propose pour les radars automobiles : "la vitesse ressentie" : flashé à 53 km/h au lieu de 50 km/h, avant le "souterrain de Diana", on pourrait dire - si la défense existait devant un tribunal en chair et en os - qu'on était à "47 km/h ressenti !"
Pendant ce temps-là, Poutine s'occupe d'humanitaire durant quelques heures par jour, on aura tout vu.
Habillez-vous bien !
Claudine, ai pas de bouillotte (et des pieds malades qui ne supportent plus les bottes, alors froid ou non vais devoir sortir pour deux ou trois bidules le plus proche possible aujourd'hui s'il y a un risque de neige demain) mais je me suis souvenue que j'avais un plaid très chaud de Médecins sans frontière pour le mettre sous et autour de mes pieds - j'étais très élégante hier soir
Dominique, oui mais moi je souscris à l'idée de la température ressentie surtout les jours de vent, elle a la gentillesse de me dire que, non, je ne suis pas très anormalement frileuse
et malheureusement même si Poutine devient raisonnable à défaut d'humanité, il est tenu par Assad qui n'en fait qu'à sa tête et l'entraîne avec lui
Le ressenti n'est pas une science.
On nous annonce le printemps pour demain; le ressentirons-nous ?
La vie est ainsi..toutes informations surtout néfastes enflent débordent et nous angoissent pire que "la sardine qui boucha le port de Marseille " mais là sans sourire vraiment
Pierre pas ici… ici on annonce température positive et plus nettement mais neige
Arlette oh en souriant quand même… enfin là le vent semble calmé
Enregistrer un commentaire