réveil en
froid bleu
ciel qui joue
sur mon chemin
et brise
tendre
un jour passé
avec une résignation gaie en petites sottises, lenteurs, et actes
manqués...
et puis, ne
m'en veuillez pas, je continue à exploiter ma visite au petit
palais, avec quelques siennois du quatrocento – bien sûr ce sont
des toscans, mais à part, un peu, parce que j'aime tout spécialement
leur ville et qu'Avignon et Sienne sont soeurs, au moins par Simone
Martini.
En débutant
par la douceur des peintres, encore gothiques, du début du 15ème
siècle, avec
Sano di Pietro
- 1406-1481- présent ici avec trois tableaux il me semble, dont ce
Saint Jérôme, le manteau d'un rose de bonbon à la fraise, sa
souplesse encadrant le visage barbu, avec cette toute petite bouche
qui en relativise la gravité, le regard pensif sous le chapeau.
une vierge à
l'enfant de Pietro de Ruffolo (connu jusqu'en 1447, et selon le
Wikipedia italien longtemps désigné comme il Maestro di Lecceto ou
selon un autre article de JSTOR il Maestro di Sant'Ansano.. donc un
quasi inconnu) un trône recouvert d'une étoffe rouge et or, la
curieuse perspective qui met la vierge debout devant une tapisserie
plutôt qu'assise, les deux petits anges qui émergent derrière le
dossier pour porter la couronne, les deux longues saintes (Sainte
Catherine à gauche je suppose et... sais pa) et l'uniformité des
visages ronds, aux joues roses, aux petites bouches et aux yeux
blancs
Plus tardifs
(troisième quart du 15ème), d'une facture plus sommaire, les assez
savoureux petits tableautins de l'histoire de Didon (ici un détail
de la remise du contrat de mariage, mais la légende s'accompagne
d'un point d'interrogaton) dont l'auteur est resté inconnu
et mon très
cher Giovanni di Paolo – 1420-1482 – peintre et enlumineur
avec cette
nativité (un détail) qui est surmonté dans un triangle posé sur
le rocher de la grotte d'un Christ bénissant – la vierge parée
comme une princesse debout en prière devant son fils qui gigote dans
la paille au sol (la courbe rouge c'est la paille, le plan horizontal
devenant vertical), la finesse de ses traits, les petits cheveux
sortant sous la coiffure savante, l'ourlet de la grotte doublé d'or
et les doux, bien sûr doux, animaux
un détail de
la prédication de Jean-Baptiste, sa maigreur et sa pauvreté
arrogante, la diversité des visages, tenues, expressions dans la
masse du public et la perspective ébauchée, géométrique, du
paysage, les tons plus sobres, auxquels s'accordent l'olive et le
beige terreux de la campagne
et un portrait
de Saint Augustin (beau et riche manteau) bouffé par des reflets,
mais dont j'ai gardé, parce qu'il me ravissait, au moins sur le
moment, le minuscule ange d'or noyé dans l'or, très renaissance
déjà.
9 commentaires:
Ah ces bleus sont divins, les dorés au diapason, merci.
Incroyable ce bleu roi dans ce puits de lumière, qui annonce celui de l’été triomphent !
c'est le travail de l'or qui me plaît
Très beau Giovanni di Paolo : il devrai y avoir plus souvent des Nativités !!!
Marie Christine, ça c'était samedi et ce fut en effet une très belle journée (ça c'est gâté ensuite)
Claudine, l'or jetait ses derniers feux au moins sur les tableaux, le paysage va arriver
Dominique, oui, c'était un maître - quant aux nativités : et les crèches alors ? même qu"il y en a qui en mettent dans les mairies (moins belles il est vrai)
Des inspirations pour tous les suiveurs connus ou anonymes
Merci pour cette visite en piqûre de rappel
Arlette, ai lu que Giovanni di Paolo en eut de l'influence… époque charnière
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