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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, avril 08, 2018

Cette fois, oui

Perçant le ciel blanc
nos désirs de printemps
se frayaient chemin
un ciel brouillé, en gris blanc et bleu évasif sur lequel s'endormait le brouillard vert si neuf qu'un peu jaune des arbres quand m'en suis allée dans le crépuscule sur des jambes enfin dociles quand pensais à elles,
vers le Chêne noir pour assister au dernier de ma série de trois spectacles, sans doute pas celui dont j'attendais le plus, mais le seul que carcasse n'a pas refusé
arrivée avec près d'un quart d'heure d'avance, bavardé, dans une salle qui n'est pas arrivée à se remplir (spectacle en création après une résidence d'un peu moins de quinze jours d'une compagnie de Morières - quartier, presque commune, d'Avignon hors remparts - au Chêne noir) avec deux gentilles petites dames aux cheveux blancs, mais sans doute un peu moins chenues que moi, pour ne pas m'endormir, lu le programme avec une légère perplexité quand à ce que cela donnerait. Il s'agissait d'un texte écrit par Gélas en 2007, lettre à Monsieur le futur président,
«Un pamphlet hors normes, conçu comme un slam, où poésie et politique se rejoignent pour interpeler la conscience citoyenne et donner la parole à ceux qui l’ont perdue, ou ne l’ont jamais eue…
« Peut-on rêver à l’installation du Palais de l’Élysée dans la banlieue du 9-3 ?
Peut-on demander une parcelle supplémentaire d’humanité, une prise de conscience des ors de la République dans un monde qui bouge et où tout s’accélère ?
Peut-on rassembler quelques instants des fragments de vie pour écouter la parole de ceux qui se taisent ou qu’on n’entend pas ?
C’est pour tenter de répondre à ces questions qu’à travers plusieurs témoignages imaginaires poignants mais toujours emprunts de dignité, Gérard Gelas écrit en 2007 cette Lettre au futur Président …, désormais adoubé par le peuple jusqu’en 2022.
Il fallait que ce coup de gueule existe sur scène ! Après Boris Vian, l’auteur, un demi-siècle plus tard, s’insurge et interpelle en citoyen concerné le sommet de l’état, afin que celui-ci change son regard sur l’autre : des femmes et des hommes qu’il a le devoir de conduire vers un monde meilleur.
Dès lors, une fois rendu le verdict des urnes, ce sujet reste-t-il d’actualité ? Je le crois. La quête de justice et d’élévation de l’âme combat depuis des siècles notre côté obscur, mais il n’est pas interdit de croire à ce … Conte de Noël ! » euh à vrai dire, un président qui accepte de passer le balai et de squatter un appartement... je pense que cela peinerait à s'incarner actuellement.
Reste que c'était une bonne surprise – en partie pour le texte de Gélas avec des raccourcis, quelques faux vers un peu mirliton, une belle façon de varier les niveaux de langue, et quelques moments de vraie poésie – en partie pour la mise en scène de François Brett avec l'idée d'incarner chacun des personnages-témoin rencontrés par le président par un portant ou autre soutien vertical de lumières que l'acteur dévoile au fur et à mesure ce qui crée une animation et souligne le rythme (sauf qu'il le fait un peu trop virevolter et que cela affaiblit, brouille un peu l'ensemble, alors que les variations de voix, d'attitudes, de Franck Etenna, - c'était lui surtout la bonne surprise, quand il n'était pas – mais c'était rare – amené par cette agitation trop désordonnée à outrer un peu son jeu - suffisait à personnifier les changements de rôles et d'ambiances) avec un lustre pour le président, un lampadaire vaguement années 50 pour la femme-de-ménage-princesse-peul, un luminaire vertical pour le slameur etc..., et donc la bonne surprise, puisque ne l'avais jamais vu jouer, qu'était Franck Etenna, une belle voix et alors qu'il était là si facile de verser carrément dans l'histrion, juste ce qu'il fallait de sobriété pour rester à la limite.
Retour dans la nuit maintenant presque tiède, avec des tables entourées de gens détendus sur la place de l'horloge.  

6 commentaires:

casabotha a dit…

Vous montrez souvent le/vous parlez souvent du/ciel.

Brigetoun a dit…

je sais on ne parle pas du beau ou mauvais temps sauf quand on n'a rien à dire… bon c'est pas toujours que je n'ai rien à dire mais je suis très sensible au ciel jusqu'à avoir le cafard dans une pièce sans fenêtre quand il pleut dehors (sourire) alors ma foi tant pis j'en parle

casabotha a dit…

Ce n'est nullement un reproche de ma part.

Brigetoun a dit…

je sais, et j'en souriais

Dominique Hasselmann a dit…

Le ciel est démocratique : il lui arrive de pleuvoir (et même de neiger) sur l'Elysée.

Le dialogue récent d'un Président avec une infirmière d'hôpital pourrait être rajouté dans la pièce de Gérard Gelas : le mépris de classe affiché a été fort bien mis en scène.

Brigetoun a dit…

non, parce que c'est le réel
chez Gélas c'est un conte et un président qui squatte un logement à Monfermeil et perd le balai de la femme de ménage pour faire son travail un moment en lui parlant