Bon gros sommeil avec une
interruption d'une demi-heure vers six heures et une plongée
délicieuse jusqu'à un peu avant neuf heures... petite visite
protocolaire à internet et, comme n'avais plus ni patates, ni
bonbons, yaourts et toasts grillés etc... mais voulais réserver les
halles pour mardi (résultats analyse sang tout à côté et éviter
petite foule à l'occasion des pâques), m'en suis allée sous un
ciel qui avait retrouvé toute sa virulence
dans les rues, sur des dalles étincelantes, avec des groupes de touristes et une petite alacrité dans l'air, vers
Carrefour (honte à moi je ne savais pas que c'était en principe
jour de grève, si l'avais su me serais abstenue, mais en fait il
était ouvert)
M'en suis revenue, en pas
flâneur, modérément chargée, avec le plaisir de l'or vert que les
arbres plaquaient sur le ciel.
En
préparant la garniture dans laquelle noyer quelques pâtes en
m'engueulant avec la radio, en ai fait beaucoup trop une fois encore, vais finir par
être enfin une mamie confortable, ne me manquent que les
petits-enfants, ou plutôt les arrière-petits-enfants, vu mon âge
les petits-enfants seraient vraiment trop grands (mais ça n'arrange
pas l'humeur de carcasse, tant pis).
Dans l'après-midi, sous
un ciel platement blanc, m'en suis allée vers le Conservatoire pour
écouter Sarah Laulan
Ne la connaissais pas,
avais été tentée par le nom de son récital, «les blasphèmes»,
sans en savoir beaucoup plus ... Pendant que les pâtes cuisaient ai
entré son nom dans YouTube et, en tête des vidéos qui venaient, il
y avait celle-ci où elle parle de son choix pour les airs regroupés
sous ce titre, à partir de son goût pour Rops – on y entend aussi
des bribes de chansons (même si sur le disque elle est accompagnée
par plusieurs musiciens, alors qu'aujourd'hui elle était
accompagnée, uniquement par le piano de Nino Pavlenichvii, bonne
pianiste, comme elle nous l'a montré en jouant, seule, les carillons
nocturnes)
dans un joli
programme qu'elle commentait, avec verve mais sans s'attarder,
parlant surtout des poètes, comprenant
de Ravel, un
grand sommeil noir de Verlaine
de
Dupont, les effarés de Rimbaud et deux mélodies pieusement
sur des poèmes de Verhaeren
d'une
musicienne belge que je ne connaissais pas, nommée Podlowsky, la
nocturne des cantilènes de Moréas
de
Duparc, Testament de Silvestre (connaissais pas non plus) et
le galop de Sully-Prudhomme
d'Enesco
désert (beau et doux) de Lemaitre
de
Saint-Saëns la danse macabre composée originellement pour un
poème de Cazalis et Tournoiement (aime) de Renaud (inconnu de
moi itou)
de
Vincent d'Indy l'amour et le crâne de Beaudelaire
et
de Chaminade (mais l'ordre n'était pas celui-là) bien beau
également, les deux ménétriers de Richepin.
Je n'ai trouvé
de ce programme que le grand sommeil noir de
Ravel et Verlaine (que j'ai aimé, mais qui évoque si peu Ravel
qu'il n'avait pas été – si j'en crois la chanteuse qui a ouvert
son récital avec cet air – publié de son vivant)
ainsi que
l'amour est enfant... de la
Carmen de Bizet qu'elle a donné en bis pour le plaisir de
l'auditoire, mais je garde, plutôt, dans les vidéos, hors de
ce royaume de mélodies et symbolisme, en un tout autre répertoire,
pour le plaisir, un extrait de «récitations» d'Aperghis parce que
bien trop longtemps que ne l'ai plus entendu
Plaisir de
l'intelligence, de sa façon de jouer les textes, de la voix qui a
des douceurs tendres et savoureuses, qui se fait très grave et de la
puissance, mais là un bémol, à mes oreilles, la pianiste, fort
bonne et enthousiaste comme elle nous l'a prouvé en interprétant,
seule, vers le milieu du récital, les carillons nocturnes
d'Enesco semblait souvent
oublier qu'elle était là pour accompagner et assénait de toute sa
force grande ses mains sur les touches dans les forte, poussant la
chanteuse à déployer l'énergie que demande Wagner (qu'elle a
chanté également) ce qui était assez nettement trop pour la salle
et sans doute pour les mélodies même en tenant compte de leur côté
sombre.
Ai
laissé public et artistes déguster petits gâteaux et vin,
ai jeté un coup d'oeil trop bref (j'étais arrivée presque en retard) l'exposition, dans le hall et le couloir, de très belles photos (pas trouvé et noté le nom du photographe) du travail d'un luthiste,
et
suis sortie dans Avignon qui savourait ce samedi soir de
pré-printemps à la recherche d'une montre pas
chère-à-perdre-ou-casser-sans-complexe (trouvée comme le pensais
chez le petit horloger près Saint Didier, elle est grosse, avec
chiffres grands et verts ou rouges pour mes yeux usés, un bracelet
de caoutchouc et elle coûtait la somme pharamineuse de 40 euros)
l'ancienne ayant rendu l'âme pendant le trajet aller.
ai jeté un coup d'oeil trop bref (j'étais arrivée presque en retard) l'exposition, dans le hall et le couloir, de très belles photos (pas trouvé et noté le nom du photographe) du travail d'un luthiste,
9 commentaires:
Les toasts, vous les achetez déjà grillés ?
On pourrait avoir une photo du cadran de votre nouvelle montre?
les toasts ou crackers ne sont entrés chez moi que vers mes 62 ans, le pain pas encore alors j'achète des croutons ou toasts grillés industriels
Ravel devait être rétif à l'accompagnatrice...
En tout cas, il faut beau "en" Avignon, le festival approche, vous n'y couperez pas !
Merci pour le partage musical et bonnes Pâques à vous chère Brigitte.
merci Dominique (pour le Festival je crois que vais devoir déserter, mais faut que je trouve un point de chute dans mes moyens… parce qu'être à Avignon (pas en, sourire) sans participer ça serait triste
merci Marie-Christine et très bonne fête de Pâques à vous
Sage en décisions (Festival) mais admirative quant à persistante curiosité
Arlette la décision commence à fléchir : location pas si simple, pas dans la famille et puis : un festival avec plein de découvertes (ai cédé hier et consulté l'avant programme avec une curiosité éveillée) et une forme légèrement améliorée, je marche un peu mieux et panique moins
Avez vous vérifié si votre nouvelle montre était à l'heure d'été ?
pas eu à le faire, le commerçant a réglé l'heure et mis l'objet à mon bras (surpris par ma manie de la porter sur main droite et à l'intérieur, prête à tous les chocs…)
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