Sommes donc allés à la
découverte de la Fondation Van Gogh, (et d'abord du chemin vers
elle, détournés par une attention assez fluctuante et parfois
contestée au chemin indiqué, avant de découvrir son entrée tendue
vers nous, et la presque fontaine de Bertrand Lavier.
Avec, tout d' abord, au
premier étage, l'exposition repérée, soleil chaud, soleil
tardif, les modernes indomptés organisée
par Bice Curiger, directrice artistique de la Fondation
http://www.fondation-vincentvangogh-arles.org/expositions/soleil-chaud-soleil-tardif/,
une visite agréable, souvent intéressante, (je constate que je n'ai
pas forcément choisi les oeuvres «phares», au gré de mes
préférences ou, parfois de ma curiosité) pour célébrer le
rapport étroit qui lie Pablo Picasso et Vincent Van Gogh à
la Méditerranée en regardant
également, au delà du soleil en son zénith tel qu'il a frappé Van
Gogh ce qui a suivi de près 1970 le soleil au déclin et la dernière
salve productive de Picasso (la période qui m'est chère... ici
montrée par quatre ou cinq oeuvres dont la superbe vitalité ne peut
choquer les regards des familles, sourire)
Les
deux premières salles sont consacrées à Monticelli, pour
l'influence de sa maîtrise de la couleur glorieuse sur Van Gogh et
son Midi «en plein jaune, en plein orange, en plein souffre» (Van
Gogh), peintre que je crois ne pas aimer, dont je m'aperçois, à
chaque rencontre, que ben finalement j'aime assez... au moins pour ce
que j'en ai cueilli.
Et
puis Van Gogh, avec sept toiles de juin et juillet 1888, le splendide
champ de blé (voir en suivant le lien) et la petite toile «wagons
de chemin de fer»que j'ai saluée avec familiarité (elle vient du
Musée Angladon d'Avignon) mais aussi le jeune agriculteur, les
meules qui allient la fougue de la touche à des tons presque pastel.
Viennent
ensuite deux salles avec Picasso, un grand paysage de Mougins de
1972, la tête d'homme au chapeau de paille etc...
avec
surtout un des grands portraits de vieillards qui avaient peuplé le
grand tinel d'Avignon (l'exposition de 1970 je crois ou 71 dont je
n'ai jamais oublié le choc, la puissance, la variété
rebondissante), d'autres qui disent la puissance telle qu'elle
s'exprime, comme un adieu, «au seuil de la mort»,
accompagnés,
superbement, par Germaine Richier (dont la magnifique et presque
effrayante fourmie)
et,
contrastant avec ces sculptures, une série de grandes gouaches
euphorisantes de Calder (matrices de ses lithographies).
Une
petite salle/passage pour Sigmar Polke, une grande toile bleue que
n'aime pas, un scarabée, d'autres...
Une
autre salle pour Chirico, pris comme incarnation de
l'anti-modernisme, un grand paysage métaphysique, mais surtout une
série d'autoportraits et de petites toiles où le soleil se fait
étoile de mer.
Mon
plaisir grand de trouver des toiles et lithos de Joan Mitchell avec
des Sunflowers dédiées
à Van Gogh.
Et
puis, et là cela foisonne et j'aurais aimé avoir plus de temps,
deux salles pour Sun Ra
avant,
pour finir, des petites toiles toutes abstraction et couleur de la
série «le poids du monde»d'Etel Adnan, avec des poèmes que j'ai
lu silencieusement dans un semblant d'agitation, les dégustant sans
chercher quel en était l'auteur et dont je comprends maintenant que
c'est sans doute elle (je la découvrais
https://fr.wikipedia.org/wiki/Etel_Adnan#En_français)
Pour
la suite, pour le second étage, et l'exposition dédiée à un
peintre anglais dont on dit qu'il est peu connu en France (ça nous a
réconfortés nous qui n'en avions jamais entendu parlé) et les
vues sur la ville et ce qui reste du bâtiment qui fut un hôtel du
XVème siècle avant de se transformer en succursale de la Banque de
France, pour se métamorphoser en l'actuelle Fondation... cela sera
pour demain, surtout si j'ai besoin, comme aujourd'hui, d'ignorer les pleurs obstinés du ciel d'Avignon.
12 commentaires:
Le ciel pleure d'être essoré irrespectueux
alors je prie celui qui l'essore d'être respectueux
Quel régal…
un moment très agréable
Un grand merci pour ce magnifique partage !
la suite est intéressante mai moins enthousiasmante
wow !
(ah, joan mitchell...)
Découvrir Van Gogh dans l'intimité par un détail il souffre de trop d'images et publicité ( boîtes de sucre Désolée!!! ) mais il est ailleurs je crois
merci pour tes impressions je dois y aller
vous n'avez pas répondu à mon commentaire sur "ouf" (et le rock) - et n'avez pas publié mon commentaire sur arles (et le mal-aimé) - peut-être ai-je enfreint quelque règle inaperçue... si j'ai de quelque manière offusqué votre sensibilité, je vous en demande pardon -
et maintenant, je forme le voeu que vous meniez encore longtemps carcasse, ou que carcasse longtemps vous mène, vers ces lieux de beauté et de partage que vous aimez...
adieu, chère brigetoun
Arlette, un bel endroit et une belle vue sur le toit…
Karim, je suis désolée que vous ayez eu cette impression,… le commentaire sur le rock était resté coincé par blogger, je ne l'ai découvert que samedi soir en rentrant et j'étais entre lassitude et urgence, et puis à vrai dire la réponse (ai d'ailleurs eu longtemps la manie de ne jamais répondre aux commentaires, pas l'esprit de répartie) n'était pas évidente… suis d'une génération, et d'un groupe : étudiants école d'art, qui a peu pratiqué le rock sauf pour danser les tous premiers américains.. c'était plutôt chansons de corps de garde et chanteurs de la Contrescarpe, et puis très vite ce qui est devenu l'IRCAM - je m'y mets au contact d'internet, mais avec de grands trous dans ma connaissance
Quant à Joan Mitchell, vous aviez tout dit.
merci pour la visite, j'adore !
C'est un endroit très très chic… mis finalement quand l'argent donne cela, une certaine harmonie et un plaisir (au risque de neutraliser un peu les forces contestataires mais sans y arriver…) ne boudons pas notre plaisir (pas payé billet, mon beau-frère est catastrophique, sourire - vais partir à la recherche d'un rosier à lui envoyer - alors je ne sais s'il y a une barrière financière pour visiteurs, pense pas, plein d'actions en direction enfants, familles etc… mais peut être une barrière du genre "pas un endroit pour nous"
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