matin lavage de cheveux,
et ménage rudement accompli pour en faire petit exercice physique, puis des sondages pour voir ce qui se donnera dans le off et que
n'irai pas voir (voudrais : fin de journée, proche, tentant pour les
jours inexistants où je n'ai rien d'autre de prévu... mais j'aime
ce picorage de teaser en teaser, abandonne immédiatement ou m'attarde
à rêver) et pris le temps de lire vraiment les dernières propositions avec des pauses pour que mon crâne ne soit pas plein d'aiguilles tricotant dans tous les sens.
Laissé – sans aucune
logique ou esprit d'à propos - la ville vivre sa vie dans le soleil
(sauf quelques passages nuageux) et chaleur suportable – et
continue à reprendre pour meubler paumée mes contributions à
l'atelier d'été de François Bon «construire une ville avec des
mots» http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211
soit, aujourd'hui ma
réponse à la proposition n°12 intérieurs extérieurs (vidéo
https://youtu.be/dZ6kIL3ko0o)
extension de la
précédente, encore un lieu décrit de l’intérieur, et lieu à
usage public, mais cette fois lieu de traverse ou déambulation
Debout,
hésitant, sur le seuil de la boutique des Roques, il regardait la
pluie d'orage qui, à nouveau s'abattait sur la ville, mais avec
cette fois une violence qui rejaillissait sur les dalles blanches,
créant une minuscule couche de brouillard flou au ras du sol. Un
homme est arrivé en courant, il s'est écarté pour le laisser
entrer et comme l'autre, en s'ébrouant, l'éclaboussait un peu, du
moins il en avait l'impression, avec l'entrain d'un jeune chien,
comme la force de la pluie faiblissait légèrement, il a levé le
bras pour saluer et s'est jeté sous l'averse, tournant rapidement,
au risque de glisser sur le flot humide qui courait sur les pierres,
dans un petit boyau, pour s'arrêter un peu plus loin, dans un îlot
de calme, sous la haute voute étroite du tunnel creusé dans un des
immeubles dix-huitième de la rue de la grande boucherie, tunnel de
pierre nue, à l'exception de deux portes de service s'ouvrant face à
face à mi-longueur, tunnel employé depuis toujours, comme celui qui
s'ouvrait de l'autre côté dans les maisons-soeurs, pour passer de
l'un à l'autre des trois axes parallèles dessinés par les rues,
tunnel quasi vide à cet instant, si ce n'étaient, riant en secouant
leurs jupes, leurs cheveux et les cabas qui leur tenaient lieu de
cartables, deux gamines qui se sont resserrées légèrement et bien
inutilement pour lui faire place. Regardant le déchaînement de la
pluie, poussée en biais maintenant par une rafale de vent, il a pris
conscience, flatté un peu, agacé surtout, des petits rires, des
chuchotements des adolescentes, et, prenant son élan, il a traversé
en courant la largeur de la rue, enjambant le ruisseau qui s'était
créé dans la rigole centrale, vers l'autre tunnel, un peu plus long
celui-là – les maisons de cette rangée
étaient plus importantes, leurs façades plus ornées – et qui se
terminait à l'angle d'une terrasse de café sous la banne de
laquelle il s'est arrêté un moment en compagnie d'une minuscule
foule hétéroclite, avant de reprendre sa course jusqu'à la rangée
d'arcades bordée de boutiques, un peu plus loin, et tout au long de
cette fuite il songeait avec un regret amusé au passage Choiseul,
parcouru régulièrement pendant des années, dans sa vie d'avant.
Bien
entendu comme la ville n'est pas Avignon les images ne sauraient
correspondre exactement, disons qu'elles sont en résonance
7 commentaires:
Cerveau et Carcasse font bon duo
un long compagnonnage
passages (retour à Benjamin)... images, visages...
n'en avais que de très limités proches de ma ville qui n'est pas Avignon, mais le souvenir de longues fréquentations des parisiens d'une qui a travaillé quarante ans entre passage Choiseur et passage Colbert, géré les boutiques du passage du Caire et se souvient de Benjamin
passages à Mom'pellier avant d'aller écouter N. Stutzmann
que le plaisir soit (spourire)
Finalment, une cabine d'essayage, c'est une sorte d'atelier sur soi-même, non ?
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