Oh tu sais, cet
après-midi, en sortant de la pharmacie où j'attendais patiemment
que cesse la dernière ondée - le déluge oui - en débouchant sur
le carrefour, il était là, sous la première des arcades après
l'église, l'homme – désolée je n'ai pas retenu son nom - dont
nous parlions cette nuit, en rentrant, celui que nous avions croisé,
sur lequel Pierre s'était retourné, dans l'escalier des Isnard,
leur cousin disparu, que j'avais trouvé si banal que ne l'avais
remarqué sans vraiment le voir que parce qu'il s'était collé au
mur pour nous laisser passer, celui dont le retour intriguait et a
agité un moment ses anciens amis, et cela, ce retour et ce qu'il
avait de surprenant, t'avait suffisamment intéressé – tu es
toujours courtois - pour que tu participes, pendant que j'aidais ou
dérangeais Catherine dans sa cuisine, à la courte conversation le
concernant, et pour qu'en rentrant tu essais de reconstituer les
quelques éléments que tu avais cueillis et ce que tu croyais
deviner, ne me parlant que de cela, pendant que je t'écoutais en
silence, un peu agacée, tu sais, je peux bien te le dire maintenant
parce que oui, je crois que j'ai saisi, arrêtée une seconde pour le
reconnaître, continuant à le regarder, dissimulée plus ou moins
derrière la grande jardinière au coin de la rue commerçante, avec
une curiosité naissante, ce qu'il pouvait avoir d'intéressant -
votre faute bien sûr, mais pas uniquement -, et peu à peu, sous
l'apparence du quinquagénaire installé, discret non par décision
mais par détachement que j'avais vu tout d'abord, plutôt beau –
ne hausse pas les sourcils, il l'est, plus petit bien entendu que
l'avais cru, mais ferme, large, sans graisse, il doit s'entretenir,
ou avoir nature à ça, je pense, je ne l'imagine pas coquet ou très
secrètement, et puis la belle architecture de ce visage, la grande
bouche... - bon sous cet aspect à la normalité aimable mais banale,
il y avait dans la façon dont il se tenait un peu voûté, relâché,
comme s'il s'absentait, dans le balancement machinal qu'il donnait à
un petit sac de plastique contenant je ne sais quoi, quelque chose
d'un gamin – attends, tais toi, je cherche mes mots – si, un
gamin que l'on a envoyé faire des courses et qui pour une raison ou
une autre hésite sur le chemin du retour, pas un Petit Chose, bien
sûr, mais presque, ne ris pas, tu sais... mon imagination...
n'empêche que j'aimerais que nous fassions sa connaissance, je suis
sure que... oh bien entendu je doute qu'il accepte, mais il semblait
si seul... par Pierre peut-être, ah non tu ne penses pas, bon
j'espère, la ville n'est pas si grande…
ma réponse (où je
trichais, plus encore que le pensais puisque le texte n'était pas
publié) à la proposition 15 de François Bon
https://youtu.be/phShkKS2MpY
une des silhouettes
ci-dessus évoquées, en tout cas un personnage extérieur au
narrateur initial, l’apostrophe et vous avez à situer vous-même
de l’extérieur ce narrateur qui parlait pour vous : on parle
dans un je extérieur à soi-même puisque
mon je n'apostrophait pas directement le il (tant pis, d'autres
s'éloignent parce que cela leur conviens et c'est souvent très
bien, encore d'avantage – mais ça m'a posé un problème pour le
16, ai re-triché – et je crains de heurter avec cette indiscipline
ou peut-être surtout incompréhension des buts)
Matin découvrir la vidéo
de François Bon pour la proposition 17 https://youtu.be/knk4eQ_OdQw
– sagement décidé d'attendre et pas sagement m'installer vers
onze heures après une petite bagarre avec le thème, pour une
élaboration assez laborieuse (j'espère que cela ne se sens pas
trop) – l'envoyer et entamer bagarre avec carcasse (je vois arriver
avec de plus en plus d'appréhension le festival, suis pas au
niveau)... avant, en fin d'après-midi de m'en aller dans la ville
où les premiers signes du off commencent à se montrer,
où les premiers signes du off commencent à se montrer,
acheter des petits cigares
et deux livres, m'installer parce que j'étais en avance sur un banc
métallique cernant une très grande jarre, nouvelle installation en
bordure de la place de l'horloge, en lisant les premières pages de
«la vie princière» de Marc Pautrel (parce que les caractères ne
m'obligeaient pas à envoyer ma main fouiller dans le sac à la
recherche de lunettes)
jusqu'à ce qu'arrivent
les premiers des dix membres de notre petit comité local de
Génération.s qui avaient fait le déplacement, pour dans une salle
vide et fort ingrate au premier étage d'un des restaurants, après
avoir mis sur leurs pieds quelques tables et chaises,
écouter-discuter le compte-rendu de celui qui avait assisté à la
réunion nationale à Grenoble et tenter de mettre en forme des
petits groupes d'études pour préparer la réunion de septembre...
Retour en longeant les
terrasses où quelques uns dinaient, où la plupart, y compris les
serveurs faisant une pause, étaient tournés vers des écrans qui
déclenchaient leurs clameurs.... et rentrée dans l'antre lire
quelques unes des assez nombreuses contributions à l'atelier du
tiers livre publiées ce soir.
6 commentaires:
L'escalier pour le ciel n'a aucune marche bleue
Ah bon, vous avez choisi Hamon ? Attention aux frais !
Je n'aime pas le nom de son particule 'inclusif", mais chacun ses goûts...
moi non plus mais j'attribue ça à l'âge (le mien… celui des féministes excitées aussi)
ma foi dans ce qui se propose actuellement, j'aime assez ce qui reste de jeunesse, peut-être un peu utopique, dans ce mouvement (et à notre niveau le côté un peu amateur, tâtonnant) sans immense espoir - fuirait que ça arrive à prendre force assez vite, avant de retomber - assez pour qu'une résistance à voix multiples puisse s'opposer aux droites plus ou moins dures et à l'étouffoir libéral…
pour ce qui me reste de vie, peux bien faire un bout de chemin avec
belle et longue phrase à lire à haute voix
Aime bien ton analyse" Hamon "sans espoir
Claudine, grand merci
Arlette suis en quête d'un peu d'enthousiasme et de naïveté s'il le faut et ça s'applique à tout… en ce moment (en fait c'est sans doute une très sotte illusion de lucidité qui me tombe dessus, avec la prudence et la graisse)
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