Matin ai dit go, me suis
penchée pour prendre mon sac, me suis relevée, une clé de
rencontre... alors pas go parce que là j'étais spécialement peu
prsentable (bon un gant de toilette, de l'eau froide, un large
pansement élastique...)
et benoîtement passé le
jour à des riens – n'aurais même par l'air d'une femme battue...
donc je continue le
recours à l'atelier d'été du tiers.livre (contributions sur
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article211)
avec ma réponse à la vidéo 26 de François Bon
avec deux
images en lien très lâche avec le texte
Peut-être simplement
s'éloigner, pour s'installer vraiment dans l'idée d'une ville, de
sa dernière ville, dépasser l'accord sensuel avec les pierres, les
petites touffes de verdure qui s'insinuaient entre elles et parlaient
de la campagne si proche, les jeux de lumière et d'ombre, le passé
à toucher des yeux, cette tendresse qui avait accueillie sa fatigue
grande et, renouant avec l'histoire dont elle était riche, la poser
à côté, comme une petite soeur de ce qui restait sa ville. Là où
il avait découvert une autre dimension du mot, lui qui n'avait
presque jamais connu, sauf vacances avec ce que cela représentait de
léger ennui, la campagne, mais ces petits villages citadins, quelle
qu'en soit la taille des bâtisses, qui sont l'univers des enfants,
des vieillards, de beaucoup d'habitants de ce qu'on appelle ville,
quelle qu'en soit la taille, et qui, après le petit monde de la rue
du Printemps la mal nommée, noire de la fumée des trains du
Pont-Cardinet proche, et de la rue de Tocqueville et de son marché,
qui l'avaient abrité un temps dans son enfance, par delà les années
des villes portuaires, avait soudain reçu la grandeur, le plaisir
sensuel de la vue s'élançant vers un infini de la ville depuis
l'arc du Carrousel, la courbe de la Seine depuis le pont Royal et la
façon dont elle se divise pour embrasser la place Dauphine, la
saveur des noms comme celui de la Putte y muse, la belle fausse
intimité de la cour de Rohan, et le poids et le goût des siècles
qui y avaient vécu, cet amour qu'il avait eu longtemps pour cette
ville arpentée les jours où désertait l'école d'architecture ou
les jours de loisir, cette ville connue plus profondément plus tard,
sous l'image un peu lisse, avec ce qui subsistait de mélange de
populations, d’opulence, de bourgeoisie en peine et de précarité,
pauvreté extrême, pendant toutes ces années où son métier le
menait à passer, en quelques heures d'un logement si dégradé que
les fers du plafond étaient dénudés, dans une des rues débouchant
sur le boulevard de la Chapelle, aux adieux de cette petite famille
rencontrée en sortant d'un immeuble de la rue de La Trémoille, avec
le gamin pris en charge par une voiture avec chauffeur, la mère
enfourchant son vélo et la superbe carrosserie emmenant le père.
S'ancrer donc, faire sienne, cette vieille cité, comme une petite
soeur qui mariait la beauté des pierres, faute d'avoir été modelée
autrement que, parfois maladroitement, au dix-neuvième siècle, une
histoire, plus limitée, mais riche, et ce parfum de campagne dont
les siècles n'étaient pas venu à bout.
5 commentaires:
Pago pagrave
Belle dernière photo (à Paris, place des Vosges, on dirait)...
c'est… et c'est une photo liée à vous… (souvenez vous de votre gentil déplacement pour que nous nous rencontrions "en vrai" un moment)
beau rouge, je devrais essayer de m'en servir aussi
je l'ai affaibli en sépia
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