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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 26, 2018

Revenir à Monclar


Le mistral s'en était allé emmenant avec lui le souvenir des derniers jours où nous jouissions de plus de 30°, ma température, nous laissant un petit vent léger et frais, tonique pour le visage, trop froid pour les bras, qui a entrepris de repeupler le ciel. Je venais de briquer mon sol, ajouter à la récolte des feuilles fouettées jusqu'à ma cour, me fatiguer un peu, dans la rage impuissante, la culpabilité qui devrait nous rester marque pesante, l'exaspération devant les débats, rencontres de dirigeants, bisbilles de politiques dont la radio nous approuvait, cramponnée à mon désir de partager un peu le désarroi de l'équipe de l'Aquarius et de ses passagers, la douleur des gens qui se noient maintenant sans espoir, dans la crainte du moment inéluctable où nous nous habituerons, dans l'exaspération des grands mots dont on pare nos égoismes, avec une petite chanson sousjacente en l'honneur d'une naissance apprise au réveil.
Ai terminé mon texte pour l'atelier d'été du tiers livre, grimacé devant les traces de l'effort que ces quelques lignes sans grand sens m'ont demandé, me suis résignée à les envoyer, et je reprends, à cru ou presque, telles que, les images ramenées de deux des expositions vues samedi à la Maison pour tous de Monclar
avec, en entrant, la surprise de se trouver dans la grande salle face aux peuples de travers
thème choisi par Caroline Delaye et l'association Karité pour ces ouvrages réalisés, dans le cadre de l'atelier de La Gribouille à Saint Jean du Var https://www.kaire.fr/accueil/atelier-la-gribouille/ par des pensionnaires d'un foyer d'accueil médicalisé à Toulon https://esperance-var.org/esperance-var-pole-hebergement-foyer-fam-jean-michel-carvi
texte figurant sur le programme
Véritable Cour des Miracles, ils sont à la fois mystérieux, intrigants, insolites ou effrayants.
Effigies, pantins, totems, épouvantails, objets d’art populaire, ils naviguent entre poésie et gravité.
Patiemment, au fil des heures, chaque créateur a fait émerger, du plus profond de son histoire, de sa sensibilité ou de sa fantaisie, ces œuvres enfouies.

Autour de ses personnages qui sans anatomie précise, sans visage, n'en sont pas moins, pour certains, extraordinairement présents, 
s'alignent le long des murs l'association de panneaux dessinnés, brodés, portant des brides de texte, et d'une poupée
comme ici
Jihane
attend
dans son immense
désert brûlant.
Jihane
guette
l'odeur bleue
de la mer.

Et puis, après cette allusion à Toulon,
en franchissant un grand rideau noir, on plonge, en prenant le temps nécessaire, dans l'émotion de La ballade des gens heureux http://cestpasduluxe.fr/programme2018/la-ballade-des-gens-heureux/
L’errance est habituellement associée à une activité masculine et conjuguée presque principalement au masculin (vagabond, clochard, ou plus communément SDF,…) D’ailleurs, les études existantes sur les femmes qui se déplacent relèvent toutes cette distinction de genre. Volontairement plus discrètes et moins visibles, leur situation semble moins spectaculaire. Nous avons voulu connaître ces femmes, comprendre ce qui les avait projeté dehors, et avec elles tracer les contours de leurs déplacements et illuminer les espaces où elles disparaissent à nos yeux.
Dans le noir un grand panneau portant de minuscules vidéos de vie courante où passent les femmes invisibles
et des manequins de couturière portant des smartphones qui diffusent chacun le témoignage d'une de ces femmes, diverses, unies par cette invisibilité.


11 commentaires:

casabotha a dit…

Pommelage nuagé, ciel en bienveillance distraite

Brigetoun a dit…

c'est assez ça, en effet
en fait il y a eu des moments plus bleus mais les 30° ne sont pas revenus

Dominique Hasselmann a dit…

La Cour des miracles n'est hélas pas seulement dans un musée. Les beaux discours à New York n'empêchent pas la frilosité des méprisés "bons sentiments". Il y a loin de la mer aux lèvres.

Marie-Christine Grimard a dit…

Merci pour cette visite détaillée et surprenante !

Claudine a dit…

aime beaucoup tous ces personnages et le thème de la ballade, beaucoup

Brigetoun a dit…

Dominique, les femmes qui ont créé ces presque personnes sont hors de vie des faiseurs de discours (si Macron se laissait aller à dire ce qu'il en pense, que l'on peut deviner de ce qu'il fait subir aux soignants...)

Brigetoun a dit…

Marie Christine, oui c'est sans doute un peu trop (ai le réflexe trop fréquent) et encore vous êtes exemptés de ce que disaient les voix dans la seconde (chance, j'ai écouté sans tenter de noter - sourire)

Brigetoun a dit…

Claudine, j'avoue que plusieurs jours après j'ai hésité à ne pas garder les photos pour moi (et il y a un second tome à venir) parce que pas certaine que cela passe "la rampe"

Arlette A a dit…

Terrible... ce "pour que l'on s'habitue"

jeandler a dit…

Images inventives et colorées qui font oublier le dehors en froid. Merci.

Brigetoun a dit…

Arlette c'est pourtant ce que nous allons faire, ou au moins nous fatiguer de protester et puis ne plus être écouté comme dérangeants

Pierre, sourire : faisait pas froid du tout dehors ce jour là !