commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, octobre 07, 2018

Du mauvais et du bon, trop longuement

Pardon pour ce qui suit, j'expulse.
J'hésitais (j'avais repéré horaire train, trajet dans Marseille la grande ville que je ne connais pas ou presque pas) à aller écouter François Bon parler de Kenneth Goldsmith l'écriture sans écriture mais ma fichue timidité qui est à son zénith m'en dissuadait... alors est-ce pour trancher la question me suis rendormie et réveillée à pas d'heure, ou à neuf heures et demi et quelques, avec comme de bien entendu une carcasse en révolte (la nervosité agissant sur les suites de mon ancienne opération du bide, désolée)... affolement, j'hésitais toujours mais m'étais presque résignée, enfin pas tout à fait, mon veston était prêt à être endossé, quand l'antiquaire du rez-de-chaussée, éternel rouspéteur, souvent avec raison, contre les défauts de l'immeuble (mais pour lequel suis beaucoup moins prête à me sentir coupable à tort et bien disposée depuis que, c'est bête, je l'ai entendu tenir, en tournant en rond sur le trottoir en téléphonant selon son habitude, un discours presque digne des imbéciles identitaires qui ont occupé les locaux de SOS Méditerranée) est arrivé pour me prévenir qu'il ne fallait pas utiliser les toilettes, me chargeant de prévenir tout le monde... l'ai fait, vite, les quatre autres logements étant vides, suis descendue pour connaître la suite, ni lui ni le propriétaire auquel il téléphonait ne pensait à la solution simple,...ai téléphoné à des plombiers jusqu'à en trouver un, il est arrivé, et conclu qu'il ne fallait pas, non plus, utiliser l'évier au moment où la garniture des pâtes étaient sur le feu, qu'il ne savait pas s'il pourrait intervenir (plein de gentillesse et de bonne volonté au demeurant)
ai pris mon sac, suis allée demander à un restaurant sur la place nourriture et toilettes, me suis pour une fois assez appliquée pour manger proprement des linguines, mais si elles étaient bonnes, carcasse un tantinet nouée a rapidement déclaré forfait, et refusé le changement de cadre pour le reste...
suis revenue, l'antiquaire devenu plus gracieux à force de désespoir tentait de joindre quelqu'un venant avec un camion dégorger l'évacuation...
Bon j'en ai fini avec le sordide parce que ne pouvant rien faire pour eux, suis partie, forçant carcasse au sourire vers le Cloître Saint Louis et une des deux plus grosses expositions du Parcours de l'art... d'où suis revenue un peu avant cinq heures pour apprendre que tout était réglé et qu'il était inutile que je cherche une chambre d'hôtel.
Ai pris force photos, vais en rester pour aujourd'hui à la petite salle du rez-de-chaussée, et à la galerie avec l'accueil que m'adressait ce gros tuyau non utilisable, oeuvre de Cora von Zezschwitz (qui travaille à Uzès, et qui expose aussi aux Célestins et à l'hôtel de Forbin où la retrouverai certainement)
sur le catalogue elle cherche une dialectique entre le visible et l’invisible, entre l’apparaître et le disparaître, là où se trouve le « paraître ». (vais chercher le rapport avec ce bout d'intestin jaune, séduisant au demeurant)
Sur le mur face à la porte et sur le mur contre l'escalier, de grandes et belles photos d'un couple qui se fait appeler Les Niveaux (que je retrouverai aux Célestins – Athis Mons)
Le couple Les Nivaux voyage avec un véhicule équipé d’un studio numérique composé de scanners de bureau. Ils parlent de nomadisme artistique et de photoportation. Leur travail sur les mains en Afrique nous livre comme des empreintes ethnographiques de leurs rencontres. Tandis que celui sur les sols nous parle d’histoire et de mythes.
S'opposant ou s'alliant à ce profond noir et blanc, sur le même mur, éclatent les couleurs, huile sur canevas, de Vanessa Wallet Hardi (Annecy – aussi aux Célestins et chez Arts UP) https://www.vanesahardi.com
Au centre de la salle, mon petit coup de coeur, pour les têtes de Kun Kang, coréen de Paris (aussi aux Célestins) https://www.kangkun.net/
À travers des objets symboliques comme une aiguille, des fils, du silicone, les portraits expriment les émotions que je provoque en moi, ma perturbation d’identité et la situation ambiguë que m’impose la société. Je traduis métaphoriquement mes réflexions sur la fixation de l’identité par autrui dans des autoportraits sculptés et dessinés.
Occupant tout le mur sur la galerie du cloître, très coloré, très figuratif, et qui, contrairement à mes goûts habituels, m'a séduite (recommande aussi son site http://gangloffjoel.wixsite.com/gangloffjoel oeuvres, textes, ) Joël Gangloff (Romans-sur-Isère, exposé aussi aux Célestins et à l'hôtel de Forbin)
Avec le sujet, je veux retrouver la sensation première, fabriquer la couleur, peindre l'émotion...


J’écris l’envahissement, je déchiffre sa luxuriance, le fouillis, l’enchevêtrement, ralenti par l’apesanteur qui gravit vers la lumière. Superposition, recouvrement, je recherche de la profondeur.
Le glacis du temps, rapidité, urgence de la matière,
coulure, verticalité de l’histoire. J’étale, je structure, je détruis, l’ensemble pour faire l’horizon du présent.
Paysage frontal, portrait-miroir d’une nature.
Ressenti intérieur de l’extérieur,
nourri par des études d’après nature reconstruites par l’imagination.
Restait, discrète, dans la pénombre, et en panne de son (deux garçons s’affairaient lentement) une jolie vidéo de Benjamin Just que je retrouverai au deuxième étage/
Mais, si ces photos, entre reflets et crispation, sont assez piètres, celles des étages supérieurs où se trouvaient choses belles ou intéressantes ou les deux, me semblent encore pire.
PS
morale de l'histoire. J'ai maintenant une vie trop douce, réagis mal aux contrariétés...




12 commentaires:

casabotha a dit…

Carcasse exagère : si vous ne pouvez plus manger de linguines!

Brigetoun a dit…

oh j'en ai tout de même mangé la moitié à peu près et tous les cèpes (en plus n'avais pas envie de rentrer vite)

Dominique Hasselmann a dit…

Des "péripéties", comme dirait le Grand Ordonnateur des pompes funèbres invalidées.

Vous réussissez toujours à vous rattraper sur place : l'Aquarius, sur son quai marseillais, restera à quai.

Brigetoun a dit…

Dominique, et bien loin d'y être pour quelque chose, j'en suis furieuse

Marie-christine Grimard a dit…

Laisser passer les contrariétés et ne garder que le meilleur...

Brigetoun a dit…

Marie Christine j'ai expulsé le mauvais en le disant (et je sais ne devrais pas)
me rester à trier ce qui n'est pas trop trahi du meilleur

arlette a dit…

Quelle aventure éprouvante et tes images me séduisent autant que la phrase jubilatoire de Dominique je note pour mes archives!!!!

Claudine a dit…

les photos sont quand même intéressantes, les têtes impressionnantes

Brigetoun a dit…

grand merci à vous (Claudine, mais d'autres beautés dans les étages ont fui mon appareil.. vais tenter de sauver des pépites)

Godart a dit…

Vivacité de l'esprit devant l'imprévisible. Il est remarquable de voir avec quelle souplesse vous mettez en place des solutions de rechange par rapport à une contrariété matérielle. Restaurant, hôtel si nécessaire, que sais-je.........Mais le plus étonnant est votre faculté, envers et contre tout, de continuer vaillamment à préserver votre curiosité culturelle et de partager celle-ci. Desproges aurait dit : "étonnant, non ?".

Brigetoun a dit…

on apprend à se sauvegarder plus ou mois facilement (et j'avais la chance d'un compte en banque regarni un peu… quitte à supprimer s'il le faut un peu de superflu)

czottele a dit…

j'adore les mains au point que j'ai chipé une de tes photos pour la coller sur mon carnet de lecture pour illustrer "Un monde à portée de main" de Maylis de Kerangal que tu illustres si bien quotidiennement!