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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 18, 2019

Ciel blanc et voix

l'adieu aux fêtes
petite fille attardée
blanche comme ciel
Comme pour le reste du jour, après quelques courses matinales, ce fut décision d'un saut à Toulon la semaine prochaine, petit problème de plomberie, plaisir de finir mon trajet dans les aléas souvent cruels du monde souterrain, les voix diverses, l'édition papier d'Accident de personne de Guillaume Vissac, édition qui vient compléter les tweets (que je n'avais pas lus), l'édition électronique chez Publie.net...
(article de Guillaume Vissac avec teasers que je vous conseille et pas parce que ma voix y passe parmi d'autres http://fuirestunepulsion.net/spip.php?article4239 – voir aussi chez Libr-critique https://www.t-pas-net.com/libr-critique/news-news-du-dimanche-286/ et sur l'Humanité https://www.humanite.fr/article-sans-titre-666154
lecture aussi des (assez nombreuses) dernières contributions à l'atelier d'hiver du tiers.livre de François Bon http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article376 ou http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?rubrique17, je recopie ma réponse à la 5ème proposition https://youtu.be/mfT-jKsT7Uk

Sous notre écoute sereine du clapotis de la mer endormie, nous entendions, sans y prêter attention, la musique des conversations s'effacer, derrière nous, et des bruits de pas, de talons, de graviers remués, de verres. J'ai senti le jeune photographe se redresser, se lever en suggérant qu'il était temps de regagner les autres invités. La première terrasse était vide. En arrivant au milieu du petit escalier de fer menant à l'entrée dans le fortin central, un pleur de rage enfantin, soprano aigu de petit garçon en détresse auquel répondait une voix féminine, mais non ce n'est pas grave... ta soeur – et, sous ce plaidoyer adulte, un c'est toujours ma faute, perçant, vrillant, image de boucles remuées – ta soeur ne voulait pas, tiens elle te le donne ce gâteau et maintenant... – Le garçon a mis la main sur mon bras pour me retenir. L'autorité paternelle d'un ça suffit les enfants, Caroline vous attend, allez dîner avec les autres... – un bruit de galopade vers une porte latérale, un murmure d'accueil. Nous achevons notre montée, pénétrons sous la voûte de l'entrée. Dans le bourdonnement soyeux des voix venant de la grande salle, pendant que j'accroche sur un fil qui porte une guirlande de chapeaux, turbans et casquettes, ma grande paille, se détache un dialogue dont la passion réfrénée troue le murmure sans doute désiré, comme se détachent les deux grandes et fines silhouettes, à mi-chemin du couloir, sur la lumière rose des piles et voûtes d'arêtes en briques au delà d'une porte cintrée, un dialogue un peu gênant qui nous fige derrière un grand vase de roses, brins de lavande et grandes grappes violettes. Tu lui passe toujours tout. Mon chéri ce sont mes enfants, je sais ce... – tranchant – Ma très chère, quand je t'ai épousée, je les ai épousés. Si tu veux te repentir... C'est idiot – bruits de talons hauts, et la tête là bas qui se détourne, un chignon tombant et fleuri qui se révèle – À moins que tu le désires – elle s'arrête – Quoi ? Que nous nous quittions – un petit rire qui n'en est pas un – Tu dis des bêtises – la voix grave se fait plus aiguë, entre exaspération et inquisition – Que te disait-il de si passionnant, ton ami d'enfance retrouvé, c'est lui l'ancien béguin dont parlait ta soeur ? tu le mangeais des yeux et tu riais... tu riais comme jamais. En tout cas ça prouve qu'il sait me faire rire, et non ce n'est pas mon béguin, c'était un ami de mon frère, un crétin – un peu plus bas, comme pour elle même, oui c'était un crétin alors – comment nous as tu vu ? tu étais sous le charme de la si gentille Marie de-je-ne-sais-plus quoi, et sous ton regard elle remuait doucement ses épaules, sont bien charnues ses épaules, vers toi, en t'offrant son histoire ; sa mère, la vieille Madame Brunet, en souriait de travers, je l'aime bien Madame Brunet, elle a de l'esprit. Et Marie n'a que des épaules, c'est ce que tu veux dire ? allons, paix, on arrête. Pourquoi es-tu aussi idiot, aussi, regarde plutôt sur le plan, je n'ai pas mes lunettes, nous sommes à quelle table ? Avec Marie-je-ne-sais-quoi et son mari, je l'aime bien lui. Juste lui, vraiment ? Ils rient, entrent dans la salle, et je m'approche avec une petite appréhension pour trouver mon nom sur le plan des tables.

7 commentaires:

casabotha a dit…

ciel scoumoune
vive brigetoun

arlette a dit…

En voyant la photo de la mer ...me suis douter de ta venue comme un retour des jeunes annees

Brigetoun a dit…

le bleu ne pouvais être éternel, casabotha

Arlette, et c'est la vue depuis le fort mais avec la lumière ôtée - mais ça va être deux jours très pleins, ma soeur s'y emploie (peut-être un peu trop, sourire)

Dominique Hasselmann a dit…

Une photo repose... ;-)

Godart a dit…

On ne badine pas avec l'amour. Sous la légèreté des dialogues, pointe la séduction, jeu des adultes.

Brigetoun a dit…

Dominique : ne pas parler de photo (ai cassé mon vieux copain, une des mini pas si mini catastrophes de ma matinée (je les enchainais avec un comique de répétition irrésistible)

Brigetoun a dit…

Godart, j'espère que ceux de ce dialogue n'auront pas sort si cruel que dans la pièce (zut trou de mémoire, c'est Rosine ? faut que j'aille vérifier, pas le temps tout de suite…)