l'adieu aux
fêtes
petite fille
attardée
blanche comme
ciel
Comme pour le
reste du jour, après quelques courses matinales, ce fut décision
d'un saut à Toulon la semaine prochaine, petit problème de
plomberie, plaisir de finir mon trajet dans les aléas souvent cruels
du monde souterrain, les voix diverses, l'édition papier d'Accident
de personne de Guillaume Vissac,
édition qui vient compléter les tweets (que je n'avais pas lus),
l'édition électronique chez Publie.net...
(article de
Guillaume Vissac avec teasers que je vous conseille et pas parce que
ma voix y passe parmi d'autres
http://fuirestunepulsion.net/spip.php?article4239
– voir aussi chez Libr-critique
https://www.t-pas-net.com/libr-critique/news-news-du-dimanche-286/
et sur l'Humanité https://www.humanite.fr/article-sans-titre-666154
lecture aussi
des (assez nombreuses) dernières contributions à l'atelier d'hiver
du tiers.livre de François Bon
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article376
ou http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?rubrique17,
je recopie ma réponse à la 5ème proposition
https://youtu.be/mfT-jKsT7Uk
Sous notre
écoute sereine du clapotis de la mer endormie, nous entendions, sans
y prêter attention, la musique des conversations s'effacer, derrière
nous, et des bruits de pas, de talons, de graviers remués, de
verres. J'ai senti le jeune photographe se redresser, se lever en
suggérant qu'il était temps de regagner les autres invités. La
première terrasse était vide. En arrivant au milieu du petit
escalier de fer menant à l'entrée dans le fortin central, un pleur
de rage enfantin, soprano aigu de petit garçon en détresse auquel
répondait une voix féminine, mais non ce n'est pas grave... ta
soeur – et, sous ce plaidoyer adulte, un c'est toujours ma faute,
perçant, vrillant, image de boucles remuées – ta soeur ne voulait
pas, tiens elle te le donne ce gâteau et maintenant... – Le garçon
a mis la main sur mon bras pour me retenir. L'autorité paternelle
d'un ça suffit les enfants, Caroline vous attend, allez dîner avec
les autres... – un bruit de galopade vers une porte latérale, un
murmure d'accueil. Nous achevons notre montée, pénétrons sous la
voûte de l'entrée. Dans le bourdonnement soyeux des voix venant de
la grande salle, pendant que j'accroche sur un fil qui porte une
guirlande de chapeaux, turbans et casquettes, ma grande paille, se
détache un dialogue dont la passion réfrénée troue le murmure
sans doute désiré, comme se détachent les deux grandes et fines
silhouettes, à mi-chemin du couloir, sur la lumière rose des piles
et voûtes d'arêtes en briques au delà d'une porte cintrée, un
dialogue un peu gênant qui nous fige derrière un grand vase de
roses, brins de lavande et grandes grappes violettes. Tu lui passe
toujours tout. Mon chéri ce sont mes enfants, je sais ce... –
tranchant – Ma très chère, quand je t'ai épousée, je les ai
épousés. Si tu veux te repentir... C'est idiot – bruits de talons
hauts, et la tête là bas qui se détourne, un chignon tombant et
fleuri qui se révèle – À moins que tu le désires – elle
s'arrête – Quoi ? Que nous nous quittions – un petit rire qui
n'en est pas un – Tu dis des bêtises – la voix grave se fait
plus aiguë, entre exaspération et inquisition – Que te disait-il
de si passionnant, ton ami d'enfance retrouvé, c'est lui l'ancien
béguin dont parlait ta soeur ? tu le mangeais des yeux et tu
riais... tu riais comme jamais. En tout cas ça prouve qu'il sait me
faire rire, et non ce n'est pas mon béguin, c'était un ami de mon
frère, un crétin – un peu plus bas, comme pour elle même, oui
c'était un crétin alors – comment nous as tu vu ? tu étais sous
le charme de la si gentille Marie de-je-ne-sais-plus quoi, et sous
ton regard elle remuait doucement ses épaules, sont bien charnues
ses épaules, vers toi, en t'offrant son histoire ; sa mère, la
vieille Madame Brunet, en souriait de travers, je l'aime bien Madame
Brunet, elle a de l'esprit. Et Marie n'a que des épaules, c'est ce
que tu veux dire ? allons, paix, on arrête. Pourquoi es-tu aussi
idiot, aussi, regarde plutôt sur le plan, je n'ai pas mes lunettes,
nous sommes à quelle table ? Avec Marie-je-ne-sais-quoi et son mari,
je l'aime bien lui. Juste lui, vraiment ? Ils rient, entrent dans la
salle, et je m'approche avec une petite appréhension pour trouver
mon nom sur le plan des tables.
7 commentaires:
ciel scoumoune
vive brigetoun
En voyant la photo de la mer ...me suis douter de ta venue comme un retour des jeunes annees
le bleu ne pouvais être éternel, casabotha
Arlette, et c'est la vue depuis le fort mais avec la lumière ôtée - mais ça va être deux jours très pleins, ma soeur s'y emploie (peut-être un peu trop, sourire)
Une photo repose... ;-)
On ne badine pas avec l'amour. Sous la légèreté des dialogues, pointe la séduction, jeu des adultes.
Dominique : ne pas parler de photo (ai cassé mon vieux copain, une des mini pas si mini catastrophes de ma matinée (je les enchainais avec un comique de répétition irrésistible)
Godart, j'espère que ceux de ce dialogue n'auront pas sort si cruel que dans la pièce (zut trou de mémoire, c'est Rosine ? faut que j'aille vérifier, pas le temps tout de suite…)
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