m'en suis allée, en début
d'après midi, sous un bleu qui jouait coquètement avec des
écharpes presque immatérielles, vers le Cloître Saint Louis
où se tient depuis
décembre – mais je ne l'ai découvert que la semaine dernière –
jusqu'au 28, une exposition de Michel Steiner, peintre que je ne
connaissais pas ou mal (il me semble avoir déjà rencontré et aimé
ses grands nus, mais perdus parmi d'autres tableaux), peintre, dont
parmi d'autres citations figurant au dossier de presse
https://drive.google.com/file/d/1QQl09CB0RKQOa18xW7O—vF3yJbIQKN9/view,
je relève celle-ci, de Jaccottet
Mi-arpenteur,
mi-vagabond, attentif et rêveur tout ensemble, un peintre,
une fois encore aura
tourné autour de ces choses visibles qui se dérobent,
et, le fascinent parce
qu’elles se dérobent ;
avec patience, avec
impatience ; sans jamais s’en prétendre le maître,
plutôt l’élève
étonné ;
y cherchant partout des
liens, des perspectives, des passages.
Des
photos ramenées, comme peuvent, malgré la rusticité de mon petit
Nikon cuivré (il est increvable et je l'ai ressorti depuis les
ennuis du Sony de poche, poche un peu plus grande d'ailleurs que pour
lui) et les reflets de fenêtres, s'ajoutant au côté extrêmement
ténu (ne pas s'y fier) de beaucoup de ces oeuvres, chair pâle
esquissée entre draps blancs, corps et objets bouffés de lumière...
j'ai fait une petite vidéo
et me
borne ici à donner quelques échantillons
pour
le rez-de-chaussée, voué à quelques grands triptyques et à des
paysages
pour
le 1er étage, consacré à de très nombreux exemples de sa
recherche de la présence inlassablement recommencée, reprise
Volonté de me
rapprocher de cette présence humaine qui me hante, de cette
conversation muette pour laquelle on pourrait donner toute son œuvre.
Dans
le foisonnement du deuxième étage, études, ébauches, portraits de
proches, atelier, minuscules paysages, petits vases devant des
fenêtres, draps etc... sur les murs et de grandes tables
et une
autre citation, pour finir, de Gérard Bouysse, commissaire de
l'exposition (une partie se tient, outre Rhône, dans la Tour
Philippe Le Bel que, tant pis, je ne verrai pas (carnets, croquis de
voyages, quelques grandes toiles)
Depuis plus de soixante
ans, Michel et Geneviève Steiner traquent dans leur peinture
présences enfouies et temps profond.Ici, espaces, clartés, formes
et regards s’organisent, s’équilibrent, fusionnent. De la
lumière au palimpseste, tout est affaire de transparences, de ce qui
trans-paraît, apparaît au travers. Loin de toute
préoccupation
figurative, ils n’ont pas d’histoire à nous raconter. Immobile
et silencieuse, leur peinture explore et interroge inlassablement ce
lieu qui lui est si singulier, l’espace qu’elle nous ouvre entre
la figuration et le mystérieux bruissement qui habite notre être.
Une toile de Michel Steiner nous parle seul
à seul, on la découvre
avec le regard tourné vers soi.
8 commentaires:
Merci pour cette découverte !
pour moi aussi (alors qu'il semble avoir eu reconnaissance)
Oui !vaguement ..er ton exploration est intéressante chacun interprète et c'est là justement le plus troublant devant les séries imperturbables
et séries il y a ! avec d'incessantes variations
j'aime bien ces réflexions sur la présence, mais par superstition je n'oserais pas me lancer dans une telle recherche
à la rigueur je le pourrais puisque a) je dévie toujours en cours de recherche d'embranchement en embranchement - b) même si j'allais au bout je ne trouverais pas - c) donc je ne risque que de ne pas aboutir et ça je suis habituée
Des nus par centaines... ne serait-ce pas un peu contradictoire avec le dépouillement ?... :-)
jamais assez de dépouillement (sourire)
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