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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mars 31, 2019

chaleur humaine dans un Avignon désert

quelques mots depuis notre ville dûment close en ses remparts sur décision préfectorale.. juste quelques mots, un peu lasse suis, pour ma mémoire, et des photos comme peuvent
suis partie ce matin, cahin caha – pas grande forme en ce moment, et bouche collée par soif, jambes capricieuses et jeûne de plus de douze heures – plutôt bien en fait malgré tout, avec simplement l'impression de flotter dans les rues vides.
En sortant du laboratoire au coin de la place Pie, après qu'on m'ai tiré cinq petits tubes de sang, avais envie d'une boisson chaude et d'un petit sablé ou autre, petit simplement, et comme le héron j'ai dédaigné les deux terrasses où les gens baignaient dans le plaisir de la tiédeur qui s'intensifiait… 
à tort parce que sur mon chemin ensuite toutes les boutiques, tous les cafés, tous les restaurants étaient fermé dans l'attente de l’apocalypse prévue par le préfet..
Place de l'horloge il n'y avait que des troupeaux de gendarmes mobiles ou CRS – sais jamais – attifés de leur tenue qui me fait toujours penser aux batailles d'Ucello, descendus des cars garés le long du théâtre et qui, comme un de nos « protecteurs » me l'a confirmé, s'ennuyaient ferme, eux donc, moi qui me suis demandée si je n'allais pas essayer d'extirper – n'aurais pu – un des poteaux pour jouer les casseurs et les occuper, et un couple de dignes touristes, allemands ou hollandais je ne sais, quinquagénaires bien calmement installés dans la vie, en shorts longs et sacs à dos quasi vides, ce qui a occupé un moment nos pauvres pandores... fort aimables au demeurant et assez déçus du piètre contenu.
Déjeuner rapide, en me demandant si la fête organisée toute la journée sous le nom de la frontière passée rue Pasteur pouvait réunir tous les sympathisants et membres d'associations venant de Cavaillon (pour l'accueil des jeunes isolés) et du Vaucluse,
et comme sur Facebook une amie me disait qu'elle renonçait à venir, j'ai résisté à l'envie de me prélasser jusqu'à la réunion en fin d'après-midi 
et suis repartie dans le désert de pierres (rue Carnot seule ma librairie préférée était ouverte)
pour aller vers le 7 rue Pasteur, l'immeuble réquisitionné par Rosmerta (collectif de collectifs) pour accueil de familles laissées à la rue en attente d'examen de la demande de droit d'asile ou déboutées et de jeunes isolés https://www.facebook.com/search/top/?q=rosmerta%20avignon&epa=SEARCH_BOX et http://rosmerta-avignon.fr/
En ces temps d'actualité brûlante, nous vous invitons à redonner du temps à l’écoute, à la réflexion et à la discussion. L’occasion de plonger dans la question de l’accueil des personnes qui cherchent l’asile dans nos sociétés, à travers des œuvres documentaires pluridisciplinaires : films, créations sonores, photographies, bandes dessinées, lectures… avec comme point de départ des récits de (sur)vie, une fois La Frontière passée.
Mais aussi de fêter avec nous ces trois beaux mois d'aventure, avec un concert de clôture par la Fanfare Hauts les Mains, suivi d'un DJ set dansant, concocté par les jeunes de Rosmerta !
J'ai pu franchir sur ma bonne mine l'accueil, dans la première cour où des ados jouaient et des plus petits peignaient des mains avec la collaboration d'une jeune femme
traversé le premier bâtiment, longeant deux étals de livres (en partant j'en ai pris un à chacun un peu au hasard) pour enfants et, avec un choix fait par la librairie la Comédie humaine, pour adultes
Et puis ma foi j'ai blagué avec ceux qui, parlant autant qu'ils agissaient, lentement, dans le simple plaisir d'être ensemble, faisaient des collages, à l'ombre des deux arbres qui s'embrassent
ceux qui, après les autres, terminaient de déjeuner, (ai autant que pouvais chercher à éviter de voler des images humaines et on ne voit rien ou fort peu de l'assistance assez nombreuse et bigarrée qui se déplaçait, souriante et légèrement paresseuse d'un centre d'intérêt, d'une discussion, d'un rien à l'autre)
ai regardé les deux bandes dessinées affichées planche par planche, les photos de Calais, les aquarelles de je ne sais où, des dessins
j'ai vu un film Réfugiés, l'accueil au village – l'exemple de Saint Etienne de Baigorry (comment se fait finalement tranquillement l'intégration dans un village où tous n'étaient pas disposés à l'accueil) - écouter l'émission sur France Culture qu'une amie m'indique https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/refugies-34-laccueil-au-village-lexemple-de-saint-etienne-de-baigorry) 
j'ai salué des têtes connues, échangé, baigné dans le plaisir de cette humanité
ajouté avec un gamin deux petites touches à la feuille des mains abandonnée dans le première cour, hésité à demander à un jeune qui rafraichissait les coupes de ses amis de s'occuper de ma toison molle
suis revenue dans la salle de cinéma pour voir, après un rapide making off, deux des plus récents films faits par le collectif 1, 2, 3 soleils (annoncé ici http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/avignon/index.php?post/2018/06/12/Et-le-Collectif-123-Soleil-est-n%C3%A9-%21 mais qui a pris de l'ampleur depuis) avec autant de rires dans la salle que sur l'écran
et puis, alors que devait s'ouvrir quelque part une table ronde, petite vieille toujours intéressée et heureuse, s'est senti brusquement harassée et sens attendre ces échanges ni le concert qui devait suivre, et auquel je pensais assister parce que le concert de jazz au Chêne noir pour lequel j'avais un billet a été, à ma grande déception, annulé vendredi puisque nous étions ville morte
J'ai dû croiser une cinquantaine de personnes, vu deux petits cars sur la déserte place de l'horloge (je me demande comment des gilets jaunes sont arrivés, comme le montraient une photo diffusée sur twitter par Dominique Hasselmann et une vidéo de cinquante quatre secondes (BFM) sur YouTube, à franchir les remparts et s'offrir (à eux et aux CRS) un court affrontement
Et, sans forcer la porte gardée par des uniformes suis rentrée, ai bricolé ce bidule sans queue ni tête...
reste la fin du dernier message de Rosmerta
Le 31 mars est la fin de la trêve hivernale. Et nous n'avons à ce jour aucune nouvelle du diocèse quant à notre proposition de convention d'occupation temporaire. Ainsi nous sommes très inquiets quant à l'avenir des 38 habitant.e.s hébergé.e.s à Rosmerta. 
Afin d'alerter les citoyen.e.s sur cette situation, et d'interpeller les pouvoirs publics, nous organisons le mardi 2 avril une manifestation. Rendez-vous est donné à 10h30 à Rosmerta. Une conférence de presse sera notamment organisée.


4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

L'Attila Grill est, dit-on, le lieu de détente préféré du Préfet du Vaucluse (mais chut !)... :-)

jeandler a dit…

On trouve toujours plus misérable que soi.

Brigetoun a dit…

Domiique, sais pas où est l'Attila Grill (d'après le nom pas un endroit pour moi, un peu plus de cinquante ans que je ne suis plus obligée de manger de la viande) et il peut aller et faire ce qu'il veut à titre privé le cher homme mais là je trouvais que c'état un profond crétin (j'allais écrire un autre mot) et qui se donnait bien du mal pour que ça barde (en fait ce fut certainement bref et n'a pas laissé de trace)

Brigetoun a dit…

Pierre en l'occurrence je trouvais plus simplement chaleureux, généreux et fraternel (ceci de part et d'autre) que moi... compagnonnage évident (et soucis sous-jacents)