quelques mots depuis notre
ville dûment close en ses remparts sur décision préfectorale..
juste quelques mots, un peu lasse suis, pour ma mémoire, et des
photos comme peuvent
suis partie ce matin,
cahin caha – pas grande forme en ce moment, et bouche collée par
soif, jambes capricieuses et jeûne de plus de douze heures – plutôt
bien en fait malgré tout, avec simplement l'impression de flotter
dans les rues vides.
En sortant du laboratoire
au coin de la place Pie, après qu'on m'ai tiré cinq petits tubes de
sang, avais envie d'une boisson chaude et d'un petit sablé ou autre,
petit simplement, et comme le héron j'ai dédaigné les deux
terrasses où les gens baignaient dans le plaisir de la tiédeur qui
s'intensifiait…
à tort parce que sur mon chemin ensuite toutes les
boutiques, tous les cafés, tous les restaurants étaient fermé dans
l'attente de l’apocalypse prévue par le préfet..
Place de l'horloge il n'y
avait que des troupeaux de gendarmes mobiles ou CRS – sais jamais
– attifés de leur tenue qui me fait toujours penser aux batailles
d'Ucello, descendus des cars garés le long du théâtre et qui,
comme un de nos « protecteurs » me l'a confirmé,
s'ennuyaient ferme, eux donc, moi qui me suis demandée si je
n'allais pas essayer d'extirper – n'aurais pu – un des poteaux
pour jouer les casseurs et les occuper, et un couple de dignes
touristes, allemands ou hollandais je ne sais, quinquagénaires bien
calmement installés dans la vie, en shorts longs et sacs à dos
quasi vides, ce qui a occupé un moment nos pauvres pandores... fort
aimables au demeurant et assez déçus du piètre contenu.
Déjeuner rapide, en me
demandant si la fête organisée toute la journée sous le nom de la
frontière passée rue Pasteur
pouvait réunir tous les sympathisants et membres d'associations
venant de Cavaillon (pour l'accueil des jeunes isolés) et du
Vaucluse,
et
comme sur Facebook une amie me disait qu'elle renonçait à venir,
j'ai résisté à l'envie de me prélasser jusqu'à la réunion en
fin d'après-midi
et suis repartie dans le désert de pierres (rue
Carnot seule ma librairie préférée était ouverte)
pour aller vers le 7 rue
Pasteur, l'immeuble réquisitionné par Rosmerta (collectif de
collectifs) pour accueil de familles laissées à la rue en attente
d'examen de la demande de droit d'asile ou déboutées et de jeunes
isolés
https://www.facebook.com/search/top/?q=rosmerta%20avignon&epa=SEARCH_BOX
et http://rosmerta-avignon.fr/
En ces temps
d'actualité brûlante, nous vous invitons à redonner du temps à
l’écoute, à la réflexion et à la discussion. L’occasion
de plonger dans la question de l’accueil des personnes qui
cherchent l’asile dans nos sociétés, à travers des œuvres
documentaires pluridisciplinaires : films, créations sonores,
photographies, bandes dessinées, lectures… avec comme point de
départ des récits de (sur)vie, une fois La Frontière
passée.
Mais aussi de fêter avec nous ces trois beaux mois d'aventure, avec un concert de clôture par la Fanfare Hauts les Mains, suivi d'un DJ set dansant, concocté par les jeunes de Rosmerta !
Mais aussi de fêter avec nous ces trois beaux mois d'aventure, avec un concert de clôture par la Fanfare Hauts les Mains, suivi d'un DJ set dansant, concocté par les jeunes de Rosmerta !
J'ai
pu franchir sur ma bonne mine l'accueil, dans la première cour où
des ados jouaient et des plus petits peignaient des mains avec la
collaboration d'une jeune femme
traversé
le premier bâtiment, longeant deux étals
de livres (en partant j'en ai pris un à chacun un peu au hasard) pour
enfants et, avec un choix fait par la librairie la Comédie humaine,
pour adultes
Et puis ma foi j'ai blagué
avec ceux qui, parlant autant qu'ils agissaient, lentement, dans le
simple plaisir d'être ensemble, faisaient des collages, à l'ombre des deux arbres qui s'embrassent
ceux qui, après les
autres, terminaient de déjeuner, (ai autant que pouvais chercher à
éviter de voler des images humaines et on ne voit rien ou fort peu
de l'assistance assez nombreuse et bigarrée qui se déplaçait,
souriante et légèrement paresseuse d'un centre d'intérêt, d'une
discussion, d'un rien à l'autre)
ai regardé les deux bandes dessinées
affichées planche par planche, les photos de Calais, les aquarelles
de je ne sais où, des dessins
j'ai vu un film Réfugiés,
l'accueil au village – l'exemple de Saint Etienne de Baigorry (comment se
fait finalement tranquillement l'intégration dans un village où
tous n'étaient pas disposés à l'accueil) - écouter l'émission sur France Culture qu'une amie m'indique https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/refugies-34-laccueil-au-village-lexemple-de-saint-etienne-de-baigorry)
j'ai
salué des têtes connues, échangé, baigné dans le plaisir de
cette humanité
ajouté
avec un gamin deux petites touches à la feuille des mains abandonnée
dans le première cour, hésité à demander à un jeune qui
rafraichissait les coupes de ses amis de s'occuper de ma toison molle
suis
revenue dans la salle de cinéma pour voir, après un rapide making
off, deux des plus récents films faits par le collectif 1, 2, 3
soleils (annoncé ici
http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/avignon/index.php?post/2018/06/12/Et-le-Collectif-123-Soleil-est-n%C3%A9-%21
mais qui a pris de l'ampleur depuis) avec autant de rires dans la
salle que sur l'écran
et
puis, alors que devait s'ouvrir quelque part une
table ronde, petite vieille toujours intéressée et heureuse, s'est
senti brusquement harassée et sens attendre ces échanges ni le
concert qui devait suivre, et auquel je pensais assister parce que le
concert de jazz au Chêne noir pour lequel j'avais un billet a été,
à ma grande déception, annulé vendredi puisque nous étions ville
morte
J'ai
dû croiser une cinquantaine de personnes, vu deux petits cars sur la
déserte place de l'horloge (je me demande comment des gilets jaunes
sont arrivés, comme le montraient une photo diffusée sur twitter
par Dominique Hasselmann et une vidéo de cinquante quatre secondes
(BFM) sur YouTube, à franchir les remparts et s'offrir (à eux et
aux CRS) un court affrontement
Et,
sans forcer la porte gardée par des uniformes suis rentrée, ai
bricolé ce bidule sans queue ni tête...
reste
la fin du dernier message de Rosmerta
Le 31 mars est la fin
de la trêve hivernale. Et nous n'avons à ce jour aucune nouvelle du
diocèse quant à notre proposition de convention d'occupation
temporaire. Ainsi nous sommes très inquiets quant à l'avenir des 38
habitant.e.s hébergé.e.s à Rosmerta.
Afin d'alerter les
citoyen.e.s sur cette situation, et d'interpeller les pouvoirs
publics, nous organisons le mardi 2 avril une manifestation.
Rendez-vous est donné à 10h30 à Rosmerta. Une conférence de
presse sera notamment organisée.
4 commentaires:
L'Attila Grill est, dit-on, le lieu de détente préféré du Préfet du Vaucluse (mais chut !)... :-)
On trouve toujours plus misérable que soi.
Domiique, sais pas où est l'Attila Grill (d'après le nom pas un endroit pour moi, un peu plus de cinquante ans que je ne suis plus obligée de manger de la viande) et il peut aller et faire ce qu'il veut à titre privé le cher homme mais là je trouvais que c'état un profond crétin (j'allais écrire un autre mot) et qui se donnait bien du mal pour que ça barde (en fait ce fut certainement bref et n'a pas laissé de trace)
Pierre en l'occurrence je trouvais plus simplement chaleureux, généreux et fraternel (ceci de part et d'autre) que moi... compagnonnage évident (et soucis sous-jacents)
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