un faux soleil blanc de
froide céramique en bas de chez moi, pour lutter contre le ciel gris
et le petit vent frais, trop frais
je lui préfère la
modeste gaité du rouge serti de vert qui m'oriente vers la place de
l'horloge, le bureau de tabac du coin, le Canard enchaîné,
et en sortant sous la
brume ocre que posent les arbres sur le gris doux, frissonnant un
peu, renonce à aller vers le palais, ses arrières, le lancement des
travaux du quartier de l'ancienne prison, et de suivre autres
directions, vers le Rhône et l'antre.
Jour tranquile où je me
nourris tranquillement de lecture, de musique, d'un à côté... et
reprise de la dernière des trois vies hors champ (en liaison avec
celle de Mathilde
https://brigetoun.blogspot.com/2019/03/esprit-de-serieux-et-une-vie-brievement.html)
pour le 8ème exercice de l'atelier d'hiver du tiers-livre de
François Bon : l'ensemble des contributions
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article376
Adrien Fournier eut une
vie pleine dont il y a peu à dire. Son père était matelot sur des
paquebots, sa mère était couturière. Il a aimé sa première
maîtresse d'école. Comme il est resté bon élève, il a fait
l'école de Maistrance, à la grande fierté de ses parents. Il a
épousé Jeanne-Marie, la bonne amie de ses quinze ans. Ils ont eu un
fils, François, qui a grandi sous leur regard soucieux, orgueilleux
et discret. Chance comme il le prétendait, mérite comme le disaient
Jeanne-Marie, ses amis et parfois ses chefs, il a fait une belle
carrière et a pris sa retraite comme Maître principal deux ans
après que François ait été engagé, diplôme en poche, comme chef
de travaux par une entreprise de travaux publics. Mais c'était trop
tôt pour lui, il tournait en rond, alors il s'est fait embaucher
comme civil pendant quelques années, avant sa seconde retraite, pour
diriger l'équipe de maintenance d'un fort récemment restauré,
négocier les locations, accueillir les traiteurs, éclairagistes
etc... ou les engager, veiller au bon déroulement des réceptions,
réunions, concerts ou séminaires. Et il se souvient du premier
mariage, de sa rencontre, dans la première cour, avec François, sa
femme, la jolie jeune veuve comme il la désignait quand il pensait à
eux, et les enfants. Il se souvient du petit visage boudeur et de la
jolie robe de Mathilde, qui détestait en porter. Il se souvient de
la discussion, plus tard, dans la nuit, après le dîner, sur la
petite plage de cailloux, de ses efforts pour les convaincre de la
leur confier ou plutôt les charmer, de leur acceptation, de la
lumière dans les yeux de Jeanne-Marie en préparant la chambre. Il
va être l'heure de la sortie du collège, il sort dans le jardin, il
l'attend.
9 commentaires:
toujours prendre autres directions
Bonheur ..penser un peu à soi aimé relire tes textes y découvre toujoursautre chose
Si vent trop frais, prendre une autre direction...
trop gentille, Arlette
Pierre le vent généralement surtout quand se nomme Mistral prend généralement cette direction, avec tant d'élan que suis obligée de m'accrocher ne pouvant le suivre
joli hors champ
tranquille hors champ de bonne volonté
Un fort, au loin... l'imagination embraye... :-)
le souvenir d'un petit fort de briques roses qui est, un peu transformé, le cadre de mes petits textes pour cet atelier (broderie très éloigné d'un réel passé - ne reste que le lieu)
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