commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 07, 2019

Temps gris et vie brièvement racontée

un faux soleil blanc de froide céramique en bas de chez moi, pour lutter contre le ciel gris et le petit vent frais, trop frais
je lui préfère la modeste gaité du rouge serti de vert qui m'oriente vers la place de l'horloge, le bureau de tabac du coin, le Canard enchaîné,
et en sortant sous la brume ocre que posent les arbres sur le gris doux, frissonnant un peu, renonce à aller vers le palais, ses arrières, le lancement des travaux du quartier de l'ancienne prison, et de suivre autres directions, vers le Rhône et l'antre.
Jour tranquile où je me nourris tranquillement de lecture, de musique, d'un à côté... et reprise de la dernière des trois vies hors champ (en liaison avec celle de Mathilde https://brigetoun.blogspot.com/2019/03/esprit-de-serieux-et-une-vie-brievement.html) pour le 8ème exercice de l'atelier d'hiver du tiers-livre de François Bon : l'ensemble des contributions http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article376

Adrien Fournier eut une vie pleine dont il y a peu à dire. Son père était matelot sur des paquebots, sa mère était couturière. Il a aimé sa première maîtresse d'école. Comme il est resté bon élève, il a fait l'école de Maistrance, à la grande fierté de ses parents. Il a épousé Jeanne-Marie, la bonne amie de ses quinze ans. Ils ont eu un fils, François, qui a grandi sous leur regard soucieux, orgueilleux et discret. Chance comme il le prétendait, mérite comme le disaient Jeanne-Marie, ses amis et parfois ses chefs, il a fait une belle carrière et a pris sa retraite comme Maître principal deux ans après que François ait été engagé, diplôme en poche, comme chef de travaux par une entreprise de travaux publics. Mais c'était trop tôt pour lui, il tournait en rond, alors il s'est fait embaucher comme civil pendant quelques années, avant sa seconde retraite, pour diriger l'équipe de maintenance d'un fort récemment restauré, négocier les locations, accueillir les traiteurs, éclairagistes etc... ou les engager, veiller au bon déroulement des réceptions, réunions, concerts ou séminaires. Et il se souvient du premier mariage, de sa rencontre, dans la première cour, avec François, sa femme, la jolie jeune veuve comme il la désignait quand il pensait à eux, et les enfants. Il se souvient du petit visage boudeur et de la jolie robe de Mathilde, qui détestait en porter. Il se souvient de la discussion, plus tard, dans la nuit, après le dîner, sur la petite plage de cailloux, de ses efforts pour les convaincre de la leur confier ou plutôt les charmer, de leur acceptation, de la lumière dans les yeux de Jeanne-Marie en préparant la chambre. Il va être l'heure de la sortie du collège, il sort dans le jardin, il l'attend.

9 commentaires:

casabotha a dit…

toujours prendre autres directions

Arlette A a dit…

Bonheur ..penser un peu à soi aimé relire tes textes y découvre toujoursautre chose

jeandler a dit…

Si vent trop frais, prendre une autre direction...

Brigetoun a dit…

trop gentille, Arlette

Brigetoun a dit…

Pierre le vent généralement surtout quand se nomme Mistral prend généralement cette direction, avec tant d'élan que suis obligée de m'accrocher ne pouvant le suivre

Claudine a dit…

joli hors champ

Brigetoun a dit…

tranquille hors champ de bonne volonté

Dominique Hasselmann a dit…

Un fort, au loin... l'imagination embraye... :-)

Brigetoun a dit…

le souvenir d'un petit fort de briques roses qui est, un peu transformé, le cadre de mes petits textes pour cet atelier (broderie très éloigné d'un réel passé - ne reste que le lieu)