après un peu de mercredi
matin :
l'air humide
et gris
dans
l'attente de la pluie
fleurs
citadines
une Brigetoun
trottinant vers le blanchisseur dans la fraicheur pleine d'eau en
suspension, guère capable de trouver mots (ou d'en avoir envie)
de mercredi
après-midi : il pleut, il a plu, il pleuvra sans doute, Alain
Testart et les religions Aborigènes sans dieux, Maurice Godelier et
l'origine des sociétés, sont passionnants à entendre avec
l'attention que leur doit mon petit crâne inculte.
Mardi soir
donc, devais, voulais (avais acheté une place) aller au
conservatoire écouter Lev Sivkov (jeune violoncelliste russe – 29
ans dans quelques jours et déjà belle carrière, tête ronde,
énergie et grande mèche blonde) et Janos Palojtay (jeune pianiste
hongrois – 32 ans déjà belle carrière itou, mince et brun comme
une brindille à contrejour) dans un beau programme…
je massais mes
jambes, je venais de jeter mon billet dans la corbeille à papier les
injures que je m'adressais ne suffisant pas à me pousser à l'effort
considérable de décrocher un pantalon plus sortable que le velours
gris avec lequel j'avais vaqué sans précaution, mais comme nous
sommes enfin arrivées à convenir d'une heure et d'un lieu avec la
jeune et pourtant intelligente participante aux ateliers de François
Bon cette année qui avait l'idée saugrenue de vouloir me rencontrer
(dans nos murs parce qu'elle présentait au théâtre des Doms un
spectacle pour enfants « faire l'école aux grands singes »
conférence-spectacle qui interroge l'ennui du corps en classe –
et j'ai à côté de moi le selfie pris par un grand singe au sourire
ravi qui sert d'affiche ou d'annonce à ce spectacle – pour
la connaître un peu mieux
https://sybillecornet.wordpress.com/a-propos/
et pour l'atelier d'hiver
http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article461
mais il semble que comme moi elle renonce à la nouvelle qui devait
être l'aboutissement) – ai donc commencé à trembler, me suis
presqu'avoué que j'étais contente d'être un peu brusquée, ai
remplacé le velours gris poché aux genoux par de la laine gris
sombre plus sortable et j'ai repris trajet vers la rue Carnot et ses
travaux
pour
la retrouver une petite heure avant le concert chez Françoise, face
au conservatoire, la surprendre un peu, ma photo de Facebook prise
cet été en presque gloire étant trompeuse, et entreprendre sans y
arriver vraiment de juguler la logorrhée que déclenche toujours
chez moi la frousse intense qui m'habite en ce cas... êtes prévenus
si l'idée vous en venait. Rencontre agréable au demeurant...
qui
m'a fait arriver dans les premières dans la salle au rez-de-chaussée
du conservatoire où l'on attend l'ouverture de l’amphithéâtre et
m'a valu le plaisir d'une vraie conversation avec une femme un peu
plus jeune que moi, visage tonique et casque de courts cheveux
blancs, que je rencontre depuis des années dans certains spectacles
de l'opéra, dans la navette, et dans certaines manifestations ou
rencontres, avec laquelle je n'ai jamais échangé que des sourires
et des Bonjour et qui
s'est révélée aussi sympathique que le pensais.
Quant
au concert, ce fut plaisir, pour les interprètes, pour le programme
alliant virtuosité et mélodie, réunissant
Schumann
(pièces de fantaisie op.73)
Grieg
(sonate en la mineur) le seul de ces compositeurs que, je l'avoue, je
goûte assez peu et sans doute ce qu'il y avait de plus beau ce soir
là
Prokofiev
(sonate en do majeur op.119)
Janacek
(Pohadka, bien trop court...)
Bartok
(transcription pour violoncelle de la rhapsodie n°1 pour violon et
piano)
et
toute contente, sur des jambes dont la presque fermeté et surtout la
presque absence de crispation douloureuse me donnaient, me donnent,
espoir,
m'en suis revenue vers l'antre marchant sur les petits restes
de trottoirs et dans les gravats,
retrouvant
une chaussée plus ordonnée à partir de Saint Pierre.
10 commentaires:
belle énergie après plusieurs infusions d'azur
Ouf, le billet récupéré dans la poubelle; si j'ai bien suivi la musique des mots...
casabotha, azur très mélangé mardi, pluie mercredi
Pierre, pas dans la poubelle heureusement, dans la corbeille à papier, l'était propre et pas froissé...
Jolie petite salle, toute adaptée au concert... :-)
Dominique, conçue pour cela, l'ancienne chapelle du séminaire transformée en auditorium pour les concerts des professeurs et élèves et des invités et que l'opéra investit maintenant pour éviter que les auditeurs de musique de chambre flottent dans la salle de Confluence (l'élite - bon je me flatte - était nécessairement peu nombreuse)
programme qui donne envie
c'était bien oui
Belles rencontres imprévues et musique ...bonnes gambettes ce fut bien... il me semble
pas encore le top (surtout gambettes loin de là) mais mieux oui
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