elles étaient un peu trop jeunes

Parce que l'envie de le faire rodait en moi depuis plus d'un mois, parce que devais marcher, m'en suis allée dans le vent et sous ciel bouleversé, un peu, vers la collection Lambert.

Ai entendu dans mon dos quelque chose comme une trompette de bazar enrouée, me suis retournée pour me retrouver face à une petite camionette basse sur roue, orange et jaune, suivie d'une série de petites voitures, de celles devant lesquelles on s'attendrit, majoritairement des 2 cv.... Ai sorti mon mauvais petit appareil de ma poche, ai mitraillé en souriant...

Mais est-ce que l'appareil, qui est un survivant sauvegardé, a jugé qu'elles étaient juste un peu trop jeunes pour moi, de celles à coque lisse et souvent colorées que nos cadets appelaient je crois la deuche ou quelque chose de semblable, qu'elles n'étaient pas bien honnêtement grises avec un capot dûment strié, que même pour certaines elles n'avaient pas de demi vitre se rabattant sur le bras sorti, ou est ce la lenteur de mes réflexes (d'autant que j'échangeais des saluts avec leurs occupants), la plupart des photos sont inutilisables.

Alors je pose ici les rescapées

et je me borne à dire que j'allais voir le lacrime di poeti exposition de sculptures de Francesco Vezzoli, rapprochées/confrontées/accompagnées de peintures et dessins de Ct Twombly, de photos belles et ironiques de Louise Lawler et de collages et installations de Giulio Paolini.... que le ciel était bleu et mes jambes assez scrupuleusement lasses pour que je trébuche sous les yeux réprobateurs d'un couple en arrivant rue de la République, et que trierai les photos un autre jour, j'en reste aux totos.