Dans un petit vent
vraiment frais (Brigetoun se maudissait un rien d'avoir préféré
une chemise en jean à un petit veston) m'en suis allée un peu avant
huit heures
notant avec un étonnement
un peu coléreux les nouveaux petits sièges (un avantage si
quelqu'un se risque à s'accroupir pour tenir ses fesses en équilibre dessus, cela
freinera un peu davantage l'élan des cycles) un tantinet dissuasifs venus appuyer les quelques fauteuils de bois (pour ceux-ci
approbation, sans permettre de s'allonger ils offrent place pour un
sans repos ou demeure et une partie de son barda) place Carnot
vers la rue Pasteur
pour un peu plus de cinq
heures à Rosmerta, d'un calme désertique au début, s'animant peu à
peu, pas excessivement mais un peu davantage que la dernière fois,
entre les éveils, la cuisine (malgré mes petites défenses ai goûté
un peu de la polenta légèrement pimentée que mangeaient l'adorable
petite boule de quelques mois nommée Mamadou et son père, et
assisté à la confection des toutes petites bouchées de pâte
fourrées – suis partie avec un minuscule tube fourré de pommes de
terre et poisson – par Elena, russe et meilleure cuisinière selon les autres femmes), entrées et sorties de vélos, hésitation cuisine
des jeunes, survol sans désir d'indiscrétion de
quelques fiches, dossiers, compte-rendus, quelques coups de téléphone
demandant renseignements pour lesquels heureusement ai trouvé
réponses avec aides diverses, petites agaceries d'une petite
algérienne, appel à l'aide transmis par un jeune d'un inconnu en
détresse affirmée plus que manifeste dans la rue, un quinquagénaire
un peu confus que je soupçonne d'avoir déserté une clinique –
portait d'ailleurs son bracelet de tissu – pris en charge par les
pompiers après des interrogations où je servais comme pouvais
d'intermédiaire parfois perplexe, tentation de suivre ce qui se
passait entre trois bénévoles-professeurs-répétiteurs de français
et leurs élèves au niveau divers etc... (faudra que je vois si peux
rendre service) et suis repartie au début de la réunion
hebdomadaire des résidents, repoussant l'envie de profiter d'une
place restant dans une des cinq ou six voitures qui devaient dans
l'après-midi aller vers une plage...
ce qui m'a permis de
rencontrer, désolée de la recevoir aussi fugitivement dans un antre
aussi peu préparé-apprêté que l'était Brigetoun, vers deux
heures et demi, pendant que mangeais mon infâme cuisine, la plus
gentille, douée, amicale dessinatrice luxembourgeoise – qui a
découvert sans fart le réel d'une déjà vieille correspondante.
6 commentaires:
J’imagine votre rencontre amicale et souris avec vous. vous embrassant toutes les deux pour l’occasion :-)
ai reçu au petit matin la photo d'une dame en rose devant ma porte (les filles devaient être dans la rue finalement) que je me garde sans avoir osé l'ajouter en fin de billet - pas plus que la photo de la délégation Rosmerta à la mer que viens de voir et partager sur Facebook)
Au coeur d'une autre vie...et des rencontres comme des cadeaux
une vie plus précaire mais extraordinairement semblable (cuisine, enfants, recherche stages, plaisanteries et plaisirs simples)
J'imagine cette rencontre qui mériterait un dessin...
Les "sièges" - qui se veulent anti-SDF et station prolongée - sont une insulte aux passants ! :-)
Dominique oui pour la rencontre
oui pour les sièges
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