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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, octobre 23, 2019

À l'Hôtel de Forbin La Barben

pendant que la pluie se calme provisoirement (certaines météos parlaient de risques d'orage, mais en fait toutes sont d'accord pour dire demain le pire) et que je ne regarde plus l'eau au ras de la porte-fenêtre je reviens au Parcours de l'art et à l'Hôtel de Forbin La Barben parce que, avec des rappels d'autres artistes déjà rencontrés, il y a un petit univers à découvrir avec ou sans plaisir.
Ai traversé le chantier qui s'éternise, sous le regard des deux rangées de mascarons, et retrouvé dans le hall d'entrée, ou sa première partie, entre les pièces en façades, 
Ranou Kadi (La Rochelle) http://ranoukadi.com et ses oiseaux (même si j'ai préféré ceux exposés à la Chapelle du Miracle https://brigetoun.blogspot.com/2019/10/un-poco-du-miracle.html)
Il ne pratique quasiment pas l’esquisse, pourtant celle-ci est bien présente mentalement. Le contact avec la matière va venir troubler l’idée initiale. Commence alors une lutte avec elle pour composer, structurer et équilibrer l’espace de la toile. En effet, cette matière n’est pas inerte, comme la terre glaise elle réagit sous la pression du pinceau.
Triturer cette matière c’est comme malaxer une idée enfouie en lui qu’il s’agit de faire remonter afin qu’elle jaillisse sur la surface de la toile. La matière est mise en tension pour devenir le vecteur de sa pensée profonde.
Ce qui fait la spécificité de ce lieu c'est la présence, dans les trois petites salles en façade et le bref couloir desservant les deux de gauche, de l'installation de Kate Gorney (New-York) http://kategorney.art/com
Le processus commence par l'écriture. Je passe beaucoup de temps à méditer et à écouter de la musique dans mon studio tout en lisant des poèmes. Ensuite je dessine et je consacre mon temps à fabriquer et à rechercher des objets à rassembler pour exprimer ma vision. (et qu'importe si cette vision est presque douce, sans grandes aspérités si on la compare à d'autres dans sa liberté, son imagination, sa tentative de dénouer les liens conventionnels, elle n'en est peut-être que plus authentique)
L'installation à Forbin est intitulée «Archipelago : les îles nombreuses de la mémoire »
et bien entendu je n'ai capté qu'une toute petite partie de ce qui est montré
installation qui a pour thème les arrivées et les départs soudains ou progressifs. Une recherche incessante déguisée en métaphores personnelle, ayant pour but de capturer les souvenirs perdus et enterrés, sous une couverture émotionnelle, lors des moments cruciaux de notre vie. Cela s'adresse à l'identité dans son côté sauvage, à la perte de l'innocence vue dans toute sa poésie. Un désir de retrouver le temps perdu, représenté et détaillé en symboliques naturelles et fondamentales, en anachronismes et dans le surréalisme de paysages familiers...
Revenant dans le hall (la première partie) j'ai retrouvé Véronique Wirth (l'auteur du grand disque dans la cour d'entrée de Calvet) avec ce qui m'a suggéré au premier coup d'oeil des nasses, qui sont en fait des cocons – (reprenant le cartel : succession de constructions de petites maisons imaginaires. Ils sont comme des «peaux» protectrices, sortes d'abris primitifs... Le fil d'acier prend un aspect bois, fil d'osier, brindilles...
Passant la grille, sous la verrière qui couronne le trou-de-lumière-patio, l'ours d'acier et d'air annoncé au Cloître à propos des deux formes réalisées en commun par Isabelle Doblas-Coutaud et à Isabelle Frings, oeuvre de cette dernière (Saint-Quentin la Poterie) https://www.facebook.com/pg/izaizaartisticproduction/posts/
L’humour et la simplicité́ sont les mots clefs de ma façon de voir et de créer. L’élan de la création est ce qui me fait vivre au sens propre du terme, là où je me rencontre, où j’apprends à me connaître à chaque fois un peu plus. Comprendre comment «fonctionne» la matière est une chose qui me passionne. Chaque mise en forme de projet est une aventure d’évasion.
Sur le mur, à côté de la porte donnant sur la salle d'exposition commune, une série de gravures de Didier Hamey (encore une fois mais m'en lasse peu)
«Violence cachée de l'extrême douceur» a dit Alain Jouffroy en parlant de mon travail. Des mots qui définissent bien mes intentions.
La nature, dans son extraordinaire richesse, est pour moi un merveilleux espace de découverte plastique et en même temps un exemple d'harmonie et de simplicité...
et dans la baie ouvrant sur cette pièce un rideau constitué de petits coeurs de porcelaine suspendus de Juli About (Nîmes) en écho à son installation dans la chapelle du miracle https://brigetoun.blogspot.com/2019/10/miracle-suite-et-fin.html
Dans la salle qui regroupe des artistes déjà rencontrés, à côté de la baie, un autre aspect de Didier Hamey avec «assemblage» regroupement de quelques unes de ses trouvailles/sculptures http://didier.hamey.free.fr/oeuvres.php?lang=FR&rubrique=04
Au centre de la salle, une nouvelle forme, très agrandie par comparaison avec celles du rez-de-chaussée du Cloître d'Isabelle Doblas-Coutaud (Saturargues) http://doblascoutaud-sculpture.blogspot.com
Exposent également
Amélie Lengrand – Paris http://amelielengrand.com – pour la joie des couleurs comme au Cloître (rez-de-chaussée itou)
«1011» avec des barquettes écho de celles de la salle Benoît XII
L’homme est soumis à l’épreuve de l’histoire et de la technique. C’est pourquoi mes photographies, dessins ou installations ne sont jamais rien d’autre qu’une représentation physique de la question à laquelle l’histoire ou la technique moderne soumettent les hommes des XXé et XXIé siècles.
Anna Novika (Sète) http://anna-novika-sobierajski.com qui ajoute des châteaux aux maisons figurant chez Jean Vilar et à la chapelle du miracle
Myrtille Béal http://myrtille-beal.com (vue à la chapelle et au cloître) est présente avec une seule de ses poupées «Penthésilée»
Ces êtres qui sortent de mon atelier et que je vous présente aujourd’hui, je ne sais si c'est eux qui me manipulent ou moi qui suis l'artiste démiurge. Ce que je sais, c'est qu'il n'y a pas de dessin préparatoire, je débute ce travail de longue haleine sans savoir où je vais. La pièce commence par la conception d'un œil puis deux puis trois, une joue, un sein, des mains.... Elle naît d'un chaos, de montagnes de tissus, de dentelles, de boutons, de fils.
Christophe Salles http://christophesalles.com (premier étage du cloître) présente une photo de villes dont l'artificialité est cette fois évidente
Se référant à un réservoir iconographique préexistant ces mises en scène photographiques usant des stéréotypes de cadrages et d’angle de vue , de motifs maintes fois recyclés suscitent une impression de déjà vu voire d’indifférence avant que la double lecture ne se révèle.
Caroline Bizalion Lille http://carolinebizalion.com (cloître) revient avec cette fois des dessins sans transparence (et moi j'aime)
Et j'en ai fini avec le Parcours des arts, promis
sauf que : je reproduis le commentaire de «1011» sur le billet d'hier puisqu'elle figure
aussi sur celui-ci : Pour les curieux des animaux, en ce moment en Isère j'expose une série de grands formats aussi aux crayons de couleur évoquant, par une suite d'abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l'agriculture. A découvrir :

8 commentaires:

jeandler a dit…

Le recyclage en détournant l'usage des objets devient un art...et peut-être une solution à la pollution.

Dominique Hasselmann a dit…

L'Hôtel de Forbin La Barben est à lui seul une très belle "installation" : il devrait se rendre hommage à lui-même... :-)

Brigetoun a dit…

Pierre le détournement des objets c'est une habitude chez moi

Brigetoun a dit…

Dominique, au rez de chaussée en tout cas il est très décor de théâtre (les étages aussi avec ce trou central

Anonyme a dit…

Archipelago ...Philippe Taillez ami et voisin de longues années parlait souvent des îles sous la mer pour le projet de sa ville sous la mer Aquarius... une sorte d'utopie aime beaucoup ton reportage AA

Brigetoun a dit…

Arlette, oui, une belle utopie (plaisir de voir surgir ce nom)

Claudine a dit…

Formidable !

Brigetoun a dit…

merci, même si je n'y suis pour rien