surprise claire (mais
passagère) au dessus des rues ce matin quand m'en suis allée, yeux
flottants, esprit rêveur, avançant en suivant pigeons et personnes
armées de charriots ou paniers, cueillant l'image de jeunes femmes
décontractées, vers les halles pour commander trois tartes – suis
incapable d'en faire – pour la fête des jeunes samedi... bon j'ai
découvert en rentrant qu'elle était annulée et ne me reste qu'à
espérer qu'elles trouveront preneurs.
Au retour, passé mon nez
dans la cour du palais du Roure où se tient, dans le cadre du
Parcours, une exposition de Carmen
Stahschmidt (Oppenheim) https://www.carmen-stahlschmidt.de/
mais n'ayant ni temps ni vraiment envie de partir à sa recherche
dans les salles (si elle expose ici autre chose, ce quo n'es pas
certain puisqu'elle figure aussi chez Benoît XII où je n'irai sans
doute pas cette année non plus) j'en suis restée à sa belle tête
de taureau installée sous le porche, en situation, avant
l'exposition Folco de Baroncelli.
Et,
comme ce billet est le second des trois que vais infliger aux
passants, j'en reviens au Cloître Saint Louis en commençant par la
série/installation, qui m'a séduite, de Herman Steins – Paris
http://hermansteins.com/Site/ACCUEIL.html
– qui nous accueille :
les
petits tableaux (la référence aux flamands s'impose par la qualité
de la matière picturale) – cire, pigments, papier marouflé sur
bois – réunis sous le titre de Ruysdael PLANZ, et au centre ou à
peu près, devant la fenêtre qui interrompt cette rangée de
tableautins et d'avions traversant des ciels (j'aime pas cieux) un
attrape mouche recouvert de confettis avions... et puis, on s'en rend
compte après avoir marché dessus mais c'est prévu ainsi, un semi
de ces minuscules avions qui s'en seraient détachés.
Tout mon travail
cherche à exprimer plastiquement le comportement et l'attitude de
l'homme à propos de ce qui l'entoure : le pouvoir,
l'appropriation, la perceptio, l'art, la nature, les contes de fée,
le paysage...
On
retrouve également, comme au rez de chaussée, sur le mur longeant
l'escalier et le début du mur sur la rue, une série des toiles
d'Hélène Pons – Toulouse http://helenepons.ultra-book.com/
– (Je développe une peinture figurative oscillant entre
réalisme et animisme. Je me considère comme un peintre symboliste.
Je suis très attirée par les questions d'existence, mort,
renaissance,... qui se traduisent dans ma peinture par des
apparitions/disparitions...) que je persiste à ne pas apprécier
sauf sans doute celle-ci intitulée celui qui voit à travers
d'innombrables yeux.
Et
devant elle deux sculptures, oeuvre commune des deux Isabelle,
Isabelle Doblas-Coutaud (Saturargues)
http://doblascoutaud-sculpture.blogspot.com
(vue au rez-de-chaussée) pour le travail de la pierre (sa favorite,
l'estaillade du Lubéron, notre voisine) et Isabelle Frings pour
l'acier – Saint-Quentin la
Poterie https://www.facebook.com/pg/izaizaartisticproduction/posts/
– (elle expose notamment chez Forbin, un ours en air et
acier soudé)
En
continuant dans la galerie on entre chez Ségolène Perrot (Saint
Quentin en Yvelines) http://www.segoleneperrot.com/
qui expose des bandes de couleur, superpositons de photos rouges,
bleues, vertes, ou blanches, réunissant sous une même teinte
l'Europe et l'Asie
et, au
centre, un concert de flammes ou banières baptisé les couleurs
vivent – bandes de fin voile
de coton sur lesquelles elle a projeté, de façon à ce qu'elles
volent à travers son atelier, sa peinture avec un aérographe
Pour créer j'ai besoin
d'avoir du temps devant moi et un espace dans lequel je suis libre de
faire ce qui me plait. Je choisis mes couleurs (des couleurs déjà
prêtes ou que j'obients pas des mélanges) et mes matières...
Ensuite je «joue» à associer les couleurs.. la lumière naturelle
m'est nécessaire...
Et le
fond de la galerie est dédié à Caroline Bizalion – Lille
http://carolinebizalion.com
– avec
«les
traversées» une série de dessins recto-verso (avec effets de
transparence) à l'encre végétale
et
«entourer du vide» des céramiques
Je travaille
différents médiums dans l’intention de créer des
installations. Les territoires que j’occupe participent à mon
processus de création ; tout comme les éléments glanés qui en
résultent. Attachée à renouveler mes choix dans les matériaux
utilisés, je développe en volume de nouveaux «symptômes» de
mon répertoire de formes élaborées graphiquement. Ces
métamorphoses confortent matériellement les questions de
déplacement et d’évolution inhérentes à ma démarche.
Vient
ensuite (en fait il s'infiltre un peu dans la galerie depuis le
couloir longeant le cloître) la beauté souriante (c'est ainsi pour
moi) d'Alexandre Kato Alexandre Kato – Montiny-lès-Cormeilles
http://alexandrekato.com un
site qui donne envie d'aimer, comme j'ai aimé... –
avec
ses deux bouquets de balais supportant des pierres ou des fleurs
ses
petits photomontages et de la matière à la forme (découpe
laser sur un matériau que découvre, le baran plastique)
Artiste d’origine
française et japonaise, conscient du rapport de domination que la
première exerce sur la seconde, mon travail s’apparente à une
quête identitaire dans un entre-deux culturel. Mais bien que des
références à l’art asiatique, et particulièrement japonais,
tout comme à l’art occidental ponctuent l’ensemble de mes
recherches, je souhaite m’en émanciper et affirmer une identité
propre à la mixité culturelle.
Et
pour la fin du couloir, en revenant vers les minuscules avions et la
porte sur l'escalier, les photos et montages de Christophe Salles
(Paris et le Gers) http://www.christophesalles.com/
«villes»
: série de photographies argentiques représentant des espaces
fictifs construits à l'aide de matériaux de récupération et
d'objets détournés
Après la prise de vue,
les installations éphémères deviennent de vraies-fausses images :
boîtes, parpaings, paniers à linge simulent les buildings
d'arrogantes mégapoles....
et
«jardins» : assemblages de 2 ou 3 photographies argentiques
collées bord à bord sur support aluminium. Miroirs,
morceaux de moquettes fournissent les éléments de décor à de
bucoliques paysages ou à des jardins à la française.
(expose
également à l'Hôtel de Forbin La Barben)
Et
ceci dit, après un aller et retour rapide en fin d'après midi vers
la rue Pasteur, suis revenue rapidement mettre une robe, prendre mon
billet, attendre la navette pour aller, comme un petit groupe dont
Youssouf – merci à eux de me l'avoir rappelé – mais pas aux
mêmes places (billet pris indépendamment d'eux), assister à
Enfanté par l'oubli, un spectacle de Dominique Lièvre sur
des textes écrit et lus par Ada Bonara, avec des musiques de Gustav
Mahler et Dominique Lièvre interprétées par Coline Dutilleul,
mezzo, et l'orchestre régional dirigé par Eric Breton.
L’idée de croiser
cette œuvre majeure de Mahler en en faisant une adaptation pour
orchestre à cordes, harpe et mezzo-soprano avec cette création en
forme de cycle appelant dans chacun de ses gestes un prénom d’enfant
comme pour nous rappeler que partout et constamment dans notre monde
contemporain, on tue, condamne, maltraite, ignore, notre propre
avenir, est pour moi une nécessité. Omar, Awa, Ismaël, Zayane,
Tierno, Nouh, Sanjukta, autant de prénoms d’enfants qui résonnent
dans cette fin de nuit dont l’aube tarde à arriver.
N'ai
pas été séduite par la diction d'Ada Bonara au début (mais le
trac s'effaçant, elle a retrouvé le ton de son texte... avec sans
doute pour celui-ci un léger manque de simplicité sur la fin), bien
aimé la façon dont Coline Dutilleul interprétait Malher et
ensuite Dominique Lièvre qui se situait dans sa lignée. Pour un
premier contact avec l'opéra et cette musique, certains ont un peu
somnolé et les autres, quant on leur a demandé, rapidement, ce
qu'ils en avaient pensé, se sont bornés à se moquer des premiers.
8 commentaires:
Billet dense ! J'ai aimé la première sculpture et les peintures recto-verso
j'aurais bien aimé entendre les blagues des jeunes :)
moi j'aime Heman Seins et, oui, Catoline Bizalion
Le papier tue-mouches... on pourrait imaginer qu'il attrape aussi certains pénibles ou autres nuisibles... :-)
Journée chargée ...
Domiique, là ce sont des avions qu'actuellement on accuse d'être des nuisibles mais non taxables puisque nécessaires
avec jambes aimables, pour l'aller et retour de la fin d'après midi ai mis presque la moitié de mon temps habituel (bon j'avais un peu mal à la fin mais pas tant)
De billets en billets, nous allons trottinant. Merci.
et merci de trottiner avec moi (mais le soir j'ai avancé à grands pas avec étonnement)
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