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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 20, 2019

Petites choses de la ville et fenêtres

pas marché une heure, tant pis, je suis lasse d'être sage, et pensais repartir ce soir mais ce que voulais faire m'intimidait alors suis restée bien tranquille – pas marché assez mais j'ai ramené, aux moments où j'arrivais à combiner sacs, canne, gants (eux les ai vite rangé ne faisait pas assez froid) et appareil, ai capté la douceur des ombres sous le ciel qui était encore étincelant mais pensait à se couvrir, mon amie la façade rose aux fenêtres ornées avec gourmandise, des travaux un peu partout et les touristes qui sortaient de la ville, shopping fini, pour aller déjeuner sur leur bateau.
Ai oeuvré domestiquement, un poco, et puis ai regardé et re-regardé la vidéo mise en ligne depuis déjà un certain temps par François Bon pour le chapitre 12 clôturant l'atelier d'été, me demandant si j'allais y participer – ai un peu décroché depuis que les exercices indépendants ont sous la pression générale commencé à se regrouper en une ébauche de récit ou nouvelle, de forme un peu heurtée bien entendu... crois avoir compris (et décide de ne pas m'arrêter en appliquant trop primairement le titre de oeil intérieur, oeil extérieur à ce que j'ai ajouté à mes petites notes en souriant un peu de travers : dois-je tenir compte de ce qui se passe dans mon oeil extérieur qui fait que l'oeil intérieur voit se promener sur le monde une petite araignée que contrairement aux prévisions du toubib il n'efface toujours pas, ou pas tout le temps ? vais tenter sans doute, avant le 30, même si j'ai un bon programme ces jours-ci, et demanderais alors un nouveau mot de passer, le mien ne fonctionnant plus.
En continuant je continue à recopier des contributions passées – aujourd'hui la #6 il elle fenêtre (étant entendu une fois de plus que je revendique la distance avec le réel et les personnes ayant pu exister)
Dynastie aux fenêtres

et la silhouette de sa soeur souplement courbée sur son téléphone comme sur un secret contre le bleu mauve découpé par le fenestron de cette pièce sous le toit dans le crépuscule qui descendait sur le jardin de Nyons ravie de comprendre au petit cri de joie suivi d'un roucoulement de brèves questions d'un bredouillis attendri et de conseils machinaux que le dernier des petits enfants était né et au moment où le regard joyeux a quitté le coin de ciel pour se tourner vers l'intérieur de la maison en la cherchant elle a devancé la question devinée pour dire que bien sûr cela changeait leur programme et qu'elles devaient repartir le lendemain matin d'autant plus qu'elle était certaine elle d'avoir trouvé le point de chute idéal dans l'après-midi et elle souriait de partager cette joie en taisant l'idée de la petite chambre parisienne devenue presque sordide à force d'être utilisée plus qu'habitée et de la fenêtre au rideau déchiré donnant sur un étroit puits noir qu'elle allait retrouver sans trop de crainte puisqu'elle était certaine de ne plus le fixer pendant des heures ce bout de dentelle grège son crâne vide refrénant en cherchant le sommeil l'image de son corps s'écrasant sur le ciment et c'est nettoyée elle en était sûre de ses stupides démons qu'elle a suivi la nuque énergique et les courtes boucles blanches qui dansaient de plaisir dans l'escalier et jusqu'à la grande cuisine où pendant que de l'autre côté de la vitre la nuit tombait sur la rue du village déserte en ce début d'automne elles se sont bricolé un petit dîner en faisant tournoyer dans leur conversation désordonnée les jeunes couples et leurs enfants mais le lendemain matin dans la voiture ce sont celles qui les avaient précédées qui se sont invitées quand une phrase de l'aînée qui parlait un peu pour faire du bruit et lutter contre le sommeil les yeux sur le pare-brise dans le vague du défilement des nuages légers flottant au dessus de l'autoroute dans le bleu pale a dessiné une autre tête bouclée de ce bleu que les coiffeurs de l'époque conféraient aux cheveux des vieilles femmes encadrée par le dossier d'une bergère recouverte d'une soie passée à côté de la porte-fenêtre ouverte sur les volutes de la rambarde de fonte d'un étroit balcon pendu sur la nuit d'une rue aux façades marquées par le souvenir de la suie des trains du Pont-Cardinet tentant de rendre vie à l'image de cette tête au maquillage mal posé penchée presque jusqu'à poser les loupes lui tenant lieu de lunettes sur un album de photos ouvert sur ses genoux et à la voix presque acidulée jeune comme l'étaient les fines et toujours belles jambes qui parlait de vacances à Dà-lat pendant la saison chaude qui évoquait la véranda sous cette pluie qu'elle regardait carrée avec une fausse tranquillité dans un fauteuil tressé à côté de sa charmante mais parfois légèrement exaspérante fille de dix huit ans debout à côté d'elle droite ferme silencieuse comme pénétrée de la nouvelle dignité acquise en acceptant d'épouser un aide de camp trentenaire fort digne et courtois mais légèrement ennuyeux et moyennement beau et la voix se moquait des années après de ses propres efforts maternels pour accepter cette situation se réjouissant que dès la perspective du bac effacée les fiançailles aient été rompues sans bruit comme toutes deux en s'embrassant devant la gare de RER où elles se séparaient s'amusaient avec attendrissement de cet exemple des petites poussées d'extravagance qui venaient adoucir la sagesse de leur mère et contribuaient à son charme. 

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Histoire d'œil... bataille place d'Italie à Paris samedi dernier, France défigurée, préfet à casquette, Macron et sa guignolade hier devant les maires (avant le pince-fesses de plus de mille invités ce soir en son château), fenêtres, oui, sur les splendeurs élyséennes et la misère - "Les Misérables", le retour - du pays.

Un jour, peut-être, une pièce de théâtre au festival d'Avignon sur ce règne qui n'en finit plus de commencer par la fin. ;-)

Brigetoun a dit…

sans personnaliser en se portant uniquement sur cet éphémère outil du pouvoir bon nombre de pièces déjà sur ce que font les puissants

Claudine a dit…

j'aime bien le numéro #6

jeandler a dit…

Qui fait les "puissants" ?

Brigetoun a dit…

les sujets mais majoritairement ceux influencés par les propriétaires des médias, au final les intérêts financiers

Brigetoun a dit…

merci Claudine…. un peu le commentaire que j'espérais (sourire)

Godart a dit…

Écriture s'écoulant comme de l'eau d'un ruisseau. Difficile de ne pas aimer votre style même s'il est nécessaire parfois de reprendre sa respiration.

Brigetoun a dit…

merci (et désolée pour la respiration)